Lors de son discours sur l'état de la Nation ce mercredi 11 décembre, le président Félix Tshisekedi a adressé des accusations graves à l'encontre du Rwanda et de son président, Paul Kagame. Le chef de l’État congolais a dénoncé un processus d’installation progressive de populations étrangères dans les territoires de la République démocratique du Congo (RDC) vidés de leurs habitants à cause de la guerre.
Un phénomène alarmant de repeuplement
Tshisekedi a décrit un scénario préoccupant dans lequel des territoires stratégiques, tels que Rutshuru, Masisi, Nyiragongo et Walikale, au Nord-Kivu, sont contrôlés par les rebelles du M23, un groupe armé soutenu par le Rwanda selon plusieurs rapports internationaux. Ces zones, autrefois habitées par des populations locales, sont progressivement vidées à cause des affrontements et des déplacements massifs.
« Au-delà des déplacements massifs des populations provoqués par la guerre, un phénomène alarmant s'observe : le dépeuplement progressif de certains territoires stratégiques, suivi de leur repeuplement par des populations étrangères implantées par le Rwanda », a déclaré le président devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès.
Des enjeux majeurs pour la souveraineté nationale
Félix Tshisekedi a mis en lumière les conséquences dramatiques de ce phénomène sur la souveraineté nationale et l’équilibre démographique. Selon lui, cette stratégie, si elle n’est pas stoppée, pourrait fragiliser encore davantage la cohésion sociale en RDC et compromettre l’intégrité territoriale du pays.
Il a appelé à une réponse urgente et coordonnée pour contrer cette dynamique. « Ces actes constituent une atteinte directe à notre souveraineté nationale et nécessitent une action ferme et déterminée de notre part », a-t-il insisté.
La situation critique dans le Nord-Kivu
Les territoires du Nord-Kivu cités par Tshisekedi, tels que Rutshuru, Masisi, Nyiragongo et Walikale, sont aujourd’hui sous contrôle des rebelles du M23, qui reçoivent un soutien militaire et logistique du Rwanda, selon les accusations de Kinshasa et des enquêtes indépendantes. Les combats dans ces zones ont entraîné le déplacement de centaines de milliers de civils, abandonnant leurs terres et leurs habitations.
Cette situation complexe, où se mêlent enjeux politiques, militaires et humanitaires, pose un défi de taille au gouvernement congolais. Tshisekedi a promis de continuer à défendre les droits du peuple congolais et de lutter pour récupérer les territoires occupés.