Marine Le Pen, cheffe de file du Rassemblement national à l’Assemblée nationale française, a vivement critiqué l’attitude de l’Union européenne (UE) face au pillage des matières premières congolaises par le Rwanda. Elle accuse l’UE d’être un "receleur" de ce commerce illicite.
"Le Rwanda pille les matières premières, souvent rares, appartenant à la République démocratique du Congo et les revend à l’Union européenne depuis février 2024, tandis que cette dernière ferme les yeux sur ce pillage", a-t-elle déclaré lors d’une interview accordée à la chaîne française LCI.
Les critiques de Marine Le Pen font écho aux vives réactions suscitées par l’accord signé entre l’UE et le Rwanda le 19 février 2024. Ce protocole d’accord vise à renforcer le rôle du Rwanda dans le développement de "chaînes de valeur durables et résilientes pour les matières premières critiques", alors même que le pays ne possède pas ces ressources sur son territoire.
Cet accord avait immédiatement provoqué l’indignation du gouvernement congolais, qui y voit une validation tacite du pillage des ressources naturelles de la RDC par Kigali. Kinshasa dénonce un partenariat qui encourage indirectement l’exploitation illégale de ses minerais par le Rwanda.
De son côté, l’Union européenne avait défendu cet accord en affirmant qu’il visait à structurer un marché plus transparent et qu’elle avait "condamné à de nombreuses reprises le comportement des différents acteurs face aux groupes armés dans l’Est de la RDC".
Cette prise de position de Marine Le Pen alimente un débat grandissant en France et en Europe sur le rôle des puissances occidentales dans le conflit à l’Est de la RDC et leur responsabilité face au commerce des ressources naturelles issues des zones de guerre.