La Cour militaire de Kinshasa/Gombe a entamé, le lundi 6 janvier 2025, l’étape cruciale des plaidoiries dans le procès en appel de la tentative de coup d’État et de l’attaque contre la résidence de Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale.
Réaffirmation des dommages-intérêts par l’État
Lors de cette audience, la République Démocratique du Congo, représentée par le collectif d’avocats dirigé par Maître Tharcisse Matadi Wamba Kamba Mutu, a choisi de reconduire sa plaidoirie initiale présentée lors du procès au premier degré. Le collectif a rappelé que l’État congolais avait sollicité un montant de 250 millions de dollars pour réparer les préjudices moraux et matériels causés par les événements tragiques de mai 2024.
Bien que le premier juge ait accordé 50 millions USD en dommages-intérêts, Maître Matadi Wamba a souligné que, malgré une satisfaction partielle, la République accepte le principe de la sentence initiale. Il a néanmoins insisté sur la gravité des préjudices subis, tant au niveau moral qu’économique, en réaffirmant la nécessité d’une réparation juste et conséquente.
Des préjudices moraux et matériels soulignés
- Préjudices moraux :
La RDC a insisté sur l’impact des idées subversives véhiculées par les instigateurs du coup d’État, qui ont semé la peur et la confusion parmi la population. Les attaques ont intensifié le sentiment d’insécurité et alimenté une perception internationale négative sur le fonctionnement des institutions congolaises. - Préjudices matériels :
L’État a également dénoncé les destructions causées aux biens publics et privés lors des attaques. Ces actes de sabotage ont lourdement affecté le patrimoine national, justifiant ainsi la demande de dommages-intérêts conséquents.
Progrès du procès en appel
Sur les six parties civiles initiales, seules deux ont présenté leurs conclusions lors de cette audience. La Cour a autorisé les absents à soumettre leurs arguments à la prochaine audience, prévue pour accueillir le réquisitoire du ministère public, suivi des plaidoiries des avocats de la défense.
Rappel des condamnations au premier degré
Lors du jugement initial, 37 prévenus sur les 51 accusés ont été condamnés à la peine de mort pour des infractions graves, notamment :
- Attentat,
- Terrorisme,
- Détention illégale d’armes de guerre,
- Tentative d’assassinat,
- Association de malfaiteurs,
- Meurtre,
- Financement du terrorisme.
Les 14 autres accusés ont été acquittés. Parmi les condamnés figure Marcel Malanga, fils de Christian Malanga, considéré comme le cerveau du coup d’État.
Conclusion
La Cour militaire devra trancher sur la pertinence des arguments des parties civiles, la légitimité des demandes de réparation et les contestations des peines formulées par les prévenus en appel. Les prochaines étapes seront décisives pour déterminer la suite de ce procès hautement symbolique pour la stabilité institutionnelle de la RDC.