Le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis en 2025 marque une étape importante dans les relations entre les États-Unis et l’Afrique. Si le continent africain n'a pas été un sujet central de la campagne présidentielle américaine, plusieurs aspects de la politique de Trump, tels que son approche transactionnelle, son désintérêt pour le multilatéralisme et son protectionnisme économique, pourraient avoir des répercussions importantes sur les relations bilatérales et multilatérales avec les pays africains.

1. Une diplomatie transactionnelle et bilatérale

Trump privilégie des relations bilatérales fondées sur des échanges économiques directs, souvent déconnectés des considérations de démocratie et de droits humains. Cette approche pourrait séduire certains gouvernements africains, notamment ceux en quête de légitimité ou désireux de diversifier leurs partenaires internationaux sans contrainte idéologique. Cependant, cela pourrait aussi affaiblir le rôle des institutions multilatérales comme l'Union africaine et favoriser des accords déséquilibrés au bénéfice des États-Unis.

2. Le sort de l’AGOA

L’African Growth and Opportunity Act (AGOA), qui permet à plusieurs pays africains d'exporter sans droits de douane vers les États-Unis, est crucial pour les économies africaines. Cependant, Trump pourrait reconsidérer cet accord dans le cadre de sa politique protectionniste, ce qui inquiète particulièrement l'Afrique du Sud, un des principaux bénéficiaires. La survie ou la modification de l’AGOA dépendra de la volonté de Trump de prolonger cet accord multilatéral, ou de le remplacer par des partenariats bilatéraux.

3. Réduction de l'aide au développement

L’administration Trump avait déjà tenté de réduire les budgets de l’aide au développement lors de son premier mandat. Si cette tendance se poursuit, des programmes cruciaux pour l’Afrique, comme l’aide alimentaire, la lutte contre le VIH (via le programme Pepfar) et le soutien à l’éducation, pourraient être impactés. Une telle réduction pourrait creuser davantage les inégalités et limiter les progrès dans les domaines sociaux et sanitaires.

4. Rivalités géopolitiques : un levier pour l’Afrique ?

Trump considère l’Afrique sous le prisme de la rivalité stratégique avec la Chine et la Russie. Les investissements chinois massifs dans les infrastructures africaines et l’influence militaire croissante de la Russie pourraient pousser Trump à renforcer la présence économique et stratégique américaine sur le continent, mais uniquement dans les secteurs alignés sur les intérêts directs des États-Unis, comme l'énergie et les ressources naturelles.

5. Retrait des engagements climatiques

Sous Trump, les États-Unis pourraient s’éloigner davantage des engagements internationaux liés au climat. Cela représente un défi majeur pour les pays africains qui subissent les effets du changement climatique et qui dépendent de la coopération internationale pour financer leurs projets d’adaptation et de transition énergétique. Le manque de soutien américain dans ces domaines pourrait limiter les opportunités de développement durable sur le continent.

6. Implications sécuritaires

Trump, fidèle à son principe de désengagement militaire, pourrait réduire encore davantage la présence militaire américaine en Afrique, notamment au Sahel et en Afrique de l’Est, où la lutte contre le terrorisme reste cruciale. Cela laisserait un vide que des puissances comme la Chine et la Russie pourraient combler, mais au prix d’une dépendance accrue à ces acteurs.

7. Diversification des partenariats

Face à un Trump protectionniste et focalisé sur les intérêts américains, les pays africains devront renforcer leurs relations avec d'autres partenaires, notamment l’Union européenne, la Chine et la Russie. Cette diversification est nécessaire pour pallier les incertitudes liées aux politiques américaines, qu'il s'agisse de commerce, de sécurité ou d’aide au développement.

Conclusion : Le second mandat de Donald Trump pourrait offrir des opportunités limitées pour l’Afrique, principalement dans les secteurs extractifs et énergétiques. Cependant, les risques d’un désengagement des États-Unis dans des domaines clés comme l’aide au développement, la sécurité et la lutte contre le changement climatique sont élevés. L'Afrique devra répondre à ces défis en adoptant une stratégie proactive, en renforçant ses partenariats internationaux et en consolidant ses initiatives régionales pour mieux protéger ses intérêts dans un contexte mondial marqué par une approche américaine unilatérale.

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