Ce vendredi 10 janvier 2025, la Cour militaire de Kinshasa/Gombe a tenu une audience dans le cadre du procès en appel du coup d’État manqué du 19 mai 2024. Parmi les parties civiles figurent les propriétaires et employés de l’hôtel Chez Momo 19, lieu où les assaillants avaient séjourné. Ces derniers ont demandé à la Cour une réévaluation des dommages-intérêts pour compenser les préjudices subis.
Une histoire aux lourdes conséquences
Les propriétaires, Ephraim Mugangu Ndhirhuhirwa et Luwungu Mata Maguy, ainsi que leurs employés, avaient été arrêtés et détenus pendant cinq mois à la prison militaire de Ndolo après avoir été accusés d’avoir abrité les assaillants de la tentative de coup d’État. Selon leurs avocats, les assaillants, sous la direction de Christian Malanga (qui s’était présenté sous une fausse identité), avaient loué des chambres à l’hôtel sans que les responsables ne soient au courant de leurs intentions.
Bien que tous aient été acquittés en première instance, les conséquences de cette affaire continuent de peser lourdement. L’hôtel demeure occupé par les services de renseignements militaires, empêchant toute reprise des activités. Les responsables rapportent également des pertes financières, des dégâts matériels et une atteinte grave à leur réputation, ce qui a conduit certains partenaires à se retirer.
Une demande de réévaluation des préjudices
Estimant que les montants alloués par le premier jugement sont insuffisants, les avocats des parties civiles ont plaidé pour une révision à la hausse des dommages-intérêts, détaillant les sommes réclamées par chaque plaignant :
- Luyindula Ange : 302 000 USD
- Judith Mukubu : 302 000 USD
- Avio Nkunda René : 302 033 USD
- Mbayo Mangaza Adolphe : 302 088 USD
- Ephraim Mugangu : 680 450 USD
- Mata Maguy : 1 009 000 USD
Au total, les dommages réclamés dépassent 3,5 millions USD pour compenser les préjudices matériels, moraux et psychologiques subis.
Un appel à la justice
L’un des avocats, Maître Théodore Mukendi, a insisté sur le fait que ces dommages sont cruciaux pour permettre aux victimes de se reconstruire après leur acquittement :
"Depuis leur acquittement, ils n’ont pas pu reprendre leurs activités en raison de l’occupation continue de l’hôtel par les services de renseignements militaires. Cette situation prolongée aggrave le préjudice subi par nos clients."
Un acquittement qui n’efface pas les dégâts
Rappelons que le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe avait reconnu l’innocence des propriétaires et employés de Chez Momo 19, n’ayant trouvé aucun lien entre eux et les assaillants. Cependant, malgré cette décision, les séquelles économiques et sociales de l’affaire demeurent.
L’issue de ce procès en appel sera déterminante pour ces victimes, qui espèrent voir la justice non seulement reconnaître leur innocence, mais aussi compenser équitablement les dégâts subis. L’hôtel Chez Momo 19, autrefois un lieu de travail et de prospérité, reste aujourd’hui un symbole des conséquences collatérales de ce coup d’État manqué.