Le président congolais Félix Tshisekedi a échangé par téléphone avec le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, pour aborder les tensions croissantes avec le Rwanda et discuter du rôle des États-Unis dans le processus de paix en cours. Cette conversation, qui s'est tenue récemment, a mis en lumière la préoccupation internationale face à l'agression du groupe rebelle M23 contre la ville de Goma, dans l'Est de la République Démocratique du Congo (RDC).
Le secrétaire d'État américain a fermement condamné l'attaque menée par le M23, un groupe qu’il considère comme soutenu par le Rwanda. Il a réaffirmé le respect des États-Unis pour la souveraineté de la RDC et exprimé sa solidarité envers le peuple congolais face à cette violence.
Au cours de l'entretien, les deux dirigeants ont également souligné l'importance de renforcer le processus de Luanda, un effort diplomatique mené par le président angolais João Lourenço pour rétablir le dialogue entre la RDC et le Rwanda. Ils ont convenu que les initiatives de l'Angola restent cruciales pour parvenir à une désescalade et relancer les négociations entre les deux pays.
Cet appel s'inscrit dans un contexte particulièrement tendu, avec des manifestations violentes qui ont éclaté à Kinshasa. Les protestataires ont dénoncé le soutien présumé du Rwanda au M23, ainsi que l'inaction de la communauté internationale face à la situation en RDC. Les manifestations ont ciblé plusieurs ambassades étrangères, dont celles de la France, de la Belgique et de l’Ouganda.
Le M23, qui avait été défait en 2013 par les forces congolaises avec l'aide des Casques bleus de la MONUSCO, a repris les armes en 2022. Depuis lors, il a conquis plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu, région stratégique bordant le Rwanda et l’Ouganda. Le gouvernement congolais accuse le Rwanda de soutenir activement le M23 dans le but d’accéder aux ressources minières de cette zone. Bien que le Rwanda nie ces accusations, les rapports onusiens ont révélé des preuves de l'implication militaire de Kigali dans le soutien au mouvement rebelle.
Pour sa part, le Rwanda justifie ses actions en se préoccupant de sa sécurité intérieure, citant la menace des groupes armés qui opèrent dans l'Est de la RDC, notamment les FDLR, responsables du génocide rwandais en 1994. Kigali accuse également la RDC de collaborer avec ces groupes armés, ce qui selon lui constitue une menace directe pour la stabilité du Rwanda.