Dans une interview accordée au New York Times, le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a réaffirmé sa détermination à reprendre le contrôle de Goma, actuellement sous l’emprise des rebelles du M23 soutenus par le Rwanda. Il a promis de récupérer la ville « soit par le dialogue, soit par la reconquête militaire », tout en appelant la communauté internationale à adopter une position plus ferme face au Rwanda et à son président, Paul Kagame.
Une détermination sans faille
Félix Tshisekedi a clairement indiqué que la RDC ne reculerait pas dans sa lutte pour restaurer sa souveraineté sur Goma et les autres territoires occupés. « Goma reviendra sous le contrôle de la RDC », a-t-il déclaré, soulignant que cette reconquête pourrait se faire par des moyens diplomatiques ou militaires. Cependant, il a exclu tout dialogue direct avec le M23, qu’il qualifie de « coquille vide », insistant sur le fait que le véritable problème réside dans le soutien rwandais à ce groupe armé.
Un appel à la communauté internationale
Le président congolais a critiqué la communauté internationale pour son manque de courage face à Paul Kagame. « Les dirigeants doivent être plus courageux », a-t-il déclaré, ajoutant : « Il me semble que tout le monde a peur de Kagame. Pourquoi ? Cela me surprend. » Tshisekedi a appelé à un respect accru des principes régissant les relations entre les États, notamment la souveraineté et l’intégrité territoriale.
Il a également salué les sanctions américaines récemment imposées à des responsables rwandais, les qualifiant d’étape symbolique importante. Cependant, il estime que les États-Unis et d’autres acteurs internationaux pourraient aller plus loin. « Le seul langage que Kagame comprend, c’est la force », a-t-il affirmé, soulignant que la diplomatie traditionnelle ne fonctionne pas avec le président rwandais.
Le Rwanda, « prédateur suprême »
Félix Tshisekedi n’a pas mâché ses mots pour décrire le rôle du Rwanda dans la crise en RDC. Il a qualifié Paul Kagame de « prédateur suprême », accusant le Rwanda de piller les ressources naturelles de la RDC. « En réalité, ils pillent les ressources naturelles du Congo, ce n’est qu’un chef de guerre », a-t-il déclaré, dénonçant une exploitation illégale qui alimente le conflit et prive la RDC de revenus essentiels.
Des sanctions plus sévères réclamées
Le New York Times rapporte que des experts estiment que les sanctions américaines contre le Rwanda pourraient être renforcées. Parmi les mesures envisagées figurent :
Une réduction du financement du Rwanda par la Banque mondiale, dont une grande partie est fournie par le gouvernement américain.
Un réexamen du rôle lucratif du Rwanda en tant que fournisseur de troupes pour les missions de maintien de la paix de l’ONU.
Ces mesures pourraient exercer une pression significative sur Kigali et limiter sa capacité à soutenir le M23.
Une stratégie à double volet
Félix Tshisekedi semble adopter une stratégie à double volet pour résoudre la crise dans l’Est de la RDC :
Diplomatie : Mobiliser la communauté internationale pour isoler le Rwanda et imposer des sanctions plus sévères.
Action militaire : Renforcer les capacités des Forces armées de la RDC (FARDC) et de leurs alliés pour reprendre le contrôle des territoires occupés.
Cette approche vise à exercer une pression maximale sur le Rwanda tout en préparant une reconquête militaire si nécessaire.
Conclusion
L’interview de Félix Tshisekedi au New York Times reflète la détermination de la RDC à reprendre le contrôle de Goma et à mettre fin à l’agression rwandaise. Alors que les tensions dans l’Est du pays atteignent un niveau critique, le président congolais appelle à une réponse internationale plus ferme et plus courageuse. Les sanctions américaines, bien que symboliques, pourraient ouvrir la voie à des mesures plus sévères contre le Rwanda.
Cependant, sans une action concertée de la communauté internationale, la crise risque de s’enliser, avec des conséquences désastreuses pour les populations civiles et la stabilité régionale. La RDC, quant à elle, reste prête à utiliser tous les moyens nécessaires pour restaurer sa souveraineté et sa dignité.