Lors d’un briefing de presse conjoint ce mardi 18 février 2025, Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement, et Kizito Pakobomba, ministre des Mines, ont dénoncé le pillage systématique des ressources minières de la République démocratique du Congo (RDC) par le Rwanda. Selon eux, cette exploitation illicite est au cœur de la guerre d’agression menée par le Rwanda à travers le soutien au Mouvement du 23 mars (M23) et aux Forces démocratiques alliées (ADF).
Une économie rwandaise bâtie sur le pillage
Patrick Muyaya a accusé le Rwanda de construire son économie sur le dos de la RDC. « Le Rwanda fait cette guerre parce qu’il vit des pillages systématiques des ressources minières de notre pays. Depuis 30 ans, le Rwanda a construit son économie sur le dos de la RDC et sur le vol de ce qui doit contribuer à la construction des routes, des écoles et des hôpitaux pour nos enfants », a-t-il déclaré.
Le ministre a rappelé que la RDC mène cette guerre sur plusieurs fronts : militaire, diplomatique, judiciaire, économique, médiatique et même spirituel. « Nous ne céderons pas face à cette agression. Les richesses de la RDC doivent profiter à son peuple et non financer des régimes étrangers », a-t-il insisté.
Des minerais congolais, source de désastre
Kizito Pakobomba, ministre des Mines, a quant à lui détaillé les mécanismes de pillage des ressources minières congolaises. « Les minerais de la RDC sont malheureusement un désastre aux yeux des Congolais. Nos populations sont meurtries, les femmes sont violées, des enfants sont abattus et d’autres vivent dans des conditions désastreuses à cause de l’agression du M23 soutenu par les forces rwandaises », a-t-il déploré.
Il a expliqué que l’Est de la RDC, riche en gisements d’or, de coltan et d’autres minerais stratégiques, est la cible d’une exploitation artisanale illicite massive. « Toute l’exploitation artisanale n’est pas comptabilisée en RDC parce qu’elle est évacuée vers le Rwanda. Pour la survie de son régime, le Rwanda pille et tue nos populations dans le Nord et le Sud-Kivu », a-t-il affirmé.
Le ministre a également pointé du doigt les circuits d’exportation illicite des minerais, notamment le coltan de Rubaya, qui transitent désormais par Kibumba après avoir longtemps emprunté la route de Bunagana. « Ces circuits ont été documentés et indexés par les experts des Nations Unies dans leurs rapports », a-t-il rappelé.
Une agression aux conséquences dramatiques
Les deux ministres ont souligné les conséquences dramatiques de cette guerre pour les populations congolaises. Les violences perpétrées par les groupes armés soutenus par le Rwanda ont entraîné des déplacements massifs, des violences sexuelles, des massacres et une destruction des infrastructures socio-économiques.
« Le régime rwandais se sent menacé par les actions que nous avons entreprises pour mettre fin à ce pillage. Mais nous ne reculerons pas. La RDC continuera à se battre pour protéger ses ressources et son peuple », a déclaré Kizito Pakobomba.
Un appel à la communauté internationale
Patrick Muyaya a appelé la communauté internationale à prendre des mesures concrètes pour mettre fin à cette exploitation illégale des ressources congolaises. « Le Rwanda ne peut pas continuer à prospérer sur le sang et les larmes du peuple congolais. La communauté internationale doit agir pour faire respecter le droit international et mettre fin à cette injustice », a-t-il plaidé.
Il a également rappelé que la RDC continuera à utiliser tous les moyens à sa disposition, y compris les mécanismes judiciaires internationaux, pour tenir le Rwanda responsable de ses actions.
Conclusion
Alors que la guerre dans l’Est de la RDC continue de faire des ravages, les accusations portées par les ministres congolais mettent en lumière les enjeux économiques et stratégiques qui sous-tendent ce conflit. Le pillage des ressources minières congolaises par le Rwanda, documenté par les experts des Nations Unies, reste au cœur des tensions régionales.
La RDC, déterminée à protéger ses richesses et son peuple, appelle à une mobilisation internationale pour mettre fin à cette exploitation illégale et rétablir la paix dans la région.
Restez informés pour suivre les développements de cette crise et les efforts déployés pour mettre fin au pillage des ressources congolaises.