La région du Grand Nord du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC), est confrontée à une situation sécuritaire dramatique. Les villes de Beni et Butembo, ainsi que les territoires de Beni et Lubero, sont désormais prises en étau entre deux menaces majeures : les rebelles du M23 au sud et les Forces démocratiques alliées (ADF) au nord. Cette double pression plonge la région dans une insécurité sans précédent, exacerbant les souffrances des populations civiles et aggravant la crise humanitaire.
Une région meurtrie par des années de violence
Le Grand Nord du Nord-Kivu est une région qui a déjà subi plus d’une décennie de violences et de conflits armés. Les attaques des ADF, un groupe armé d’origine ougandaise, ciblent régulièrement des localités comme Mavivi, Mbau, Oicha, Eringeti et Kainama. Ces attaques, souvent meurtrières, forcent les habitants, principalement des agriculteurs, à fuir leurs champs, ce qui aggrave la crise alimentaire dans la région.
Les ADF : une menace persistante au nord
Les ADF sont responsables d’embuscades meurtrières sur des axes vitaux, paralysant l’économie locale et semant la terreur parmi les populations. Sur la route Oicha-Luna, un couloir économique clé reliant Beni et Butembo à l’Ituri, les attaques des ADF se multiplient : véhicules incendiés, conducteurs tués et marchandises pillées. La route Mangina–Mandima, souvent utilisée comme déviation vers l’Ituri, est également une zone à haut risque, régulièrement touchée par des attaques similaires.
Le M23 : une menace grandissante au sud
Au sud, les cités de Kanyabayonga, Kayina, Kirumba et Kipese, dans le territoire de Lubero, sont sous l’occupation des rebelles du M23, un groupe armé soutenu par le Rwanda. Le M23 intensifie depuis une semaine sa pression vers le Grand Nord, menaçant directement les villes de Beni et Butembo. Cette avancée du M23, combinée aux attaques des ADF, place la région dans une situation d’insécurité extrême.
Une crise humanitaire aggravée
La double pression exercée par les ADF et le M23 a des conséquences désastreuses pour les populations civiles. Des milliers de déplacés internes fuient les violences, cherchant refuge dans des familles d’accueil ou des camps de fortune. Les habitants de Beni, Butembo et Lubero vivent dans la peur, la faim et le désespoir, tandis que les organisations humanitaires peinent à intervenir en raison des défis d’accès sécurisé.
La crise alimentaire s’aggrave, car les agriculteurs ne peuvent plus cultiver leurs champs en raison des attaques répétées. Les routes commerciales étant paralysées, les prix des denrées alimentaires augmentent, rendant l’accès à la nourriture encore plus difficile pour les populations locales.
Un appel à l’action internationale
Face à cette situation critique, il est urgent que la communauté internationale agisse pour :
Protéger les civils : Renforcer la présence des forces de maintien de la paix et soutenir les efforts des FARDC pour sécuriser la région.
Soutenir les organisations humanitaires : Faciliter l’accès sécurisé aux zones touchées pour permettre une aide humanitaire efficace.
Exercer une pression diplomatique : Condamner fermement le Rwanda pour son soutien au M23 et imposer des sanctions pour mettre fin à l’agression.
Conclusion
La région du Grand Nord du Nord-Kivu est confrontée à une crise sécuritaire et humanitaire sans précédent, prise en étau entre les menaces des ADF et du M23. Les populations civiles, déjà éprouvées par des années de violence, endurent des conditions de vie extrêmement difficiles. Sans une réponse internationale ferme et coordonnée, la situation risque de se détériorer davantage, avec des conséquences désastreuses pour les communautés locales. Il est temps d’agir pour mettre fin à cette tragédie et rétablir la paix dans cette région martyre.