Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et aujourd’hui figure controversée à la tête de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), a suscité l’indignation générale en exprimant une fierté macabre face aux pertes humaines dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Ses propos, qualifiés de « gravissimes » par de nombreux observateurs, ont été perçus comme une provocation et une incitation à la violence.
Des propos choquants et inacceptables
Dans une déclaration récente, Corneille Nangaa s’est interrogé sur le nombre de morts nécessaires pour forcer le président Félix Tshisekedi à accepter un dialogue avec lui. « Félix Tshisekedi veut encore combien de morts pour qu’il accepte le dialogue ? », a-t-il lancé, suscitant une vague de condamnations à travers le pays.
Ces propos ont été interprétés comme une glorification des violences qui ravagent l’Est de la RDC, où des milliers de civils ont perdu la vie dans des affrontements impliquant des groupes armés, dont l’AFC, accusée d’être soutenue par le Rwanda. Pour beaucoup, Nangaa incarne désormais une figure de la violence et de la trahison, prête à sacrifier des vies humaines pour atteindre ses objectifs politiques.
Un appel à la justice internationale
Face à ces déclarations choquantes, de nombreux Congolais ont lancé un appel à la Cour pénale internationale (CPI) pour qu’elle enquête sur les agissements de Corneille Nangaa. « Si la CPI exigeait des preuves pouvant lui permettre de lancer des enquêtes, en voici une. L’aveu des crimes commis par l’auteur », ont déclaré des activistes et des défenseurs des droits de l’homme.
Nangaa est accusé d’être un « tueur de la trempe des nazis », exaltant ses prouesses en matière de violence et de sang versé. Son mouvement, l’Alliance Fleuve Congo, est décrit comme une « coquille vide » cherchant à se remplir du sang des innocents tués à Goma, Bukavu, Kalehe, Rubaya, Béni, Oicha et ailleurs dans l’Est du pays, où il a établi son quartier général.
Un dialogue impossible avec un « génocidaire »
Les déclarations de Nangaa ont également relancé le débat sur la possibilité d’un dialogue avec les groupes armés. Pour de nombreux Congolais, dialoguer avec Nangaa reviendrait à valider les tueries et les exactions commises par son mouvement. « Dialoguer, oui, mais avec Nangaa, c’est valider les tueries aux motifs mesquins perpétrées par l’agent rwandais », ont affirmé des voix critiques.
Une figure controversée au service du Rwanda ?
Corneille Nangaa est souvent accusé d’être un « agent » du Rwanda, agissant sous les ordres du président Paul Kagame pour déstabiliser la RDC. Son mouvement, l’AFC, est considéré comme une émanation des intérêts rwandais dans la région, visant à affaiblir le gouvernement congolais et à morceler le pays.
Conclusion
Les propos de Corneille Nangaa ont choqué et indigné la population congolaise, déjà éprouvée par des décennies de conflits et de violences. Son appel cynique à davantage de morts pour forcer un dialogue politique est perçu comme une preuve supplémentaire de son mépris pour la vie humaine et de son engagement en faveur de la déstabilisation de la RDC.
Alors que les appels à la justice internationale se multiplient, la communauté internationale est une nouvelle fois interpellée pour agir contre ceux qui alimentent les conflits et les violences dans l’Est du Congo.