Dans un discours prononcé mercredi 19 mars 2025 devant le Congrès national rwandais, le président Paul Kagame a appelé les Rwandais à faire preuve de résilience face aux sanctions économiques imposées à son pays. Ces sanctions, liées à l’implication présumée du Rwanda dans le conflit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), pourraient entraîner des difficultés économiques majeures pour la population rwandaise.
Un appel à la solidarité nationale
Paul Kagame a exhorté les Rwandais à se préparer à des temps difficiles, en évoquant la nécessité de « serrer la ceinture » pour faire face aux défis à venir. « Ça va nous fatiguer (ces sanctions), c’est pourquoi nous devons serrer nos ceintures, pour nous préparer à une éventuelle famine, de façon que les pantalons que nous portons ne puissent tomber, à cause de la faim. Nous les Rwandais, devons nous préparer à serrer la ceinture », a-t-il déclaré.
Le président a appelé à la solidarité nationale, soulignant que chaque citoyen doit contribuer à l’effort collectif pour surmonter ces difficultés. Il a également rappelé la résilience du peuple rwandais, qui a déjà fait preuve de force et de détermination face à des adversités dans le passé.
Des réactions contrastées
Les propos de Kagame ont suscité des réactions variées parmi les citoyens rwandais. Certains ont exprimé leur compréhension face à la nécessité de faire des sacrifices pour traverser cette période difficile, tandis que d’autres s’inquiètent des conséquences concrètes sur leur quotidien. Les sanctions économiques pourraient en effet entraîner une hausse des prix des denrées alimentaires, une pénurie de certains produits et une détérioration des conditions de vie pour de nombreux Rwandais.
Un contexte de tensions régionales
Les sanctions économiques contre le Rwanda font suite aux accusations de Kinshasa et de la communauté internationale selon lesquelles Kigali soutient le mouvement rebelle M23 dans l’est de la RDC. Ces accusations, étayées par plusieurs rapports des Nations unies, ont conduit à des mesures restrictives de la part de l’Union européenne et d’autres acteurs internationaux.
Le Rwanda, qui nie toute implication dans le conflit, se retrouve ainsi isolé sur la scène internationale, avec des conséquences économiques potentiellement graves. Les secteurs clés de l’économie rwandaise, tels que le tourisme, les mines et l’agriculture, pourraient être durement touchés par ces sanctions.
Un appel à l’action
L’appel de Paul Kagame à « serrer la ceinture » résonne comme un avertissement, mais aussi comme un appel à l’action. Le président a souligné que la mobilisation de la population sera cruciale pour naviguer à travers ces temps incertains. Il a également évoqué la nécessité de renforcer l’autosuffisance alimentaire et de diversifier l’économie pour réduire la dépendance aux importations.
« Nous devons nous préparer à affronter ces défis ensemble. La résilience et la solidarité seront nos meilleures armes pour surmonter cette crise », a déclaré Kagame.
Les défis à venir
Malgré les efforts du gouvernement rwandais pour atténuer les impacts des sanctions, les défis restent immenses. La population, déjà confrontée à des difficultés économiques, pourrait voir ses conditions de vie se détériorer davantage. Les autorités devront également faire face à une pression accrue pour justifier leur politique étrangère et leur implication présumée dans le conflit en RDC.
Pour les Rwandais, cette période représente un test de leur capacité à surmonter les crises, comme ils l’ont fait par le passé. Cependant, la situation actuelle soulève également des questions sur la durabilité du modèle économique rwandais et sur les choix politiques du gouvernement.
Une lueur d’espoir ?
Malgré les défis, Paul Kagame a exprimé sa confiance dans la capacité du Rwanda à surmonter cette crise. Il a rappelé que le pays a déjà fait face à des situations difficiles et a toujours réussi à se relever grâce à la détermination de son peuple.
En attendant, les Rwandais devront faire preuve de patience et de résilience, tout en espérant que les tensions régionales s’apaiseront et que les sanctions pourront être levées. La communauté internationale, quant à elle, devra trouver un équilibre entre la pression sur Kigali et la nécessité de ne pas aggraver la situation humanitaire dans la région.