Dans la nuit du vendredi 28 février au samedi 1ᵉʳ mars 2025, la ville de Goma, au Nord-Kivu, a été le théâtre d’un événement choquant. Des hommes armés, identifiés comme des combattants du groupe rebelle M23, ont fait irruption dans l’hôpital Heal Africa, un établissement médical de référence dans la région. Cette incursion, qui a duré près de cinq heures, a semé la panique parmi les patients, le personnel soignant et les accompagnants, soulevant de graves questions sur le respect du droit international humanitaire.
Une intrusion violente et ciblée
Selon des témoins sur place, les combattants du M23 sont entrés dans l’hôpital vers 23h30, armés et déterminés. Leur objectif principal semblait être de repérer et d’emporter des blessés de guerre, présumés être des militaires ayant participé aux récents combats dans la région. Pendant leur présence, les hommes armés ont tiré des coups de feu, créant un climat de terreur dans un lieu normalement dédié au soin et à la guérison.
Les témoignages recueillis font état de scènes de violence et d’intimidation. Des patients, des blessés et des accompagnants ont été malmenés, certains étant forcés de quitter l’établissement sous la menace de baïonnettes. Les rebelles ont finalement quitté les lieux vers 3 heures du matin, emmenant avec eux plusieurs personnes jugées suspectes.
Une violation flagrante du droit international humanitaire
Cet incident a provoqué une onde de choc dans la ville de Goma et au-delà. L’invasion d’un hôpital, un lieu censé être protégé en vertu du droit international humanitaire, soulève de sérieuses inquiétudes. Les hôpitaux sont considérés comme des zones neutres et inviolables, surtout en période de conflit, où ils jouent un rôle crucial dans la prise en charge des blessés, qu’ils soient civils ou militaires.
L’action des combattants du M23 constitue une violation directe de ces principes. En ciblant délibérément un hôpital et en perturbant son fonctionnement, ils ont non seulement mis en danger la vie des patients et du personnel médical, mais ont également porté atteinte à l’intégrité du système de santé dans une région déjà fragilisée par des années de conflit.
Réactions et interrogations
Cet événement a suscité de vives réactions parmi la population de Goma et les observateurs internationaux. De nombreuses voix s’élèvent pour condamner cet acte et demander des comptes. Les autorités locales et les organisations humanitaires appellent à une enquête approfondie pour identifier les responsables et prévenir de tels incidents à l’avenir.
Par ailleurs, cet incident souligne l’urgence de renforcer la protection des infrastructures médicales en zone de conflit. Les hôpitaux, en tant que sanctuaires de soins, doivent être préservés de toute ingérence armée, afin de garantir leur mission humanitaire.
Un contexte sécuritaire préoccupant
L’incursion des combattants du M23 à l’hôpital Heal Africa s’inscrit dans un contexte sécuritaire déjà tendu dans la région du Nord-Kivu. Le groupe rebelle, qui a repris les armes ces dernières années, continue de défier les forces gouvernementales et de semer la terreur parmi les populations civiles. Les combats récurrents entre le M23 et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont entraîné des déplacements massifs de populations et une détérioration des conditions humanitaires.
Dans ce climat d’instabilité, les hôpitaux et les structures médicales jouent un rôle vital. L’attaque contre Heal Africa rappelle cruellement les défis auxquels font face les acteurs humanitaires et les professionnels de santé dans cette région en proie à la violence.
Vers une réponse coordonnée
Face à cette situation, il est impératif que les autorités congolaises, les organisations internationales et les acteurs locaux unissent leurs efforts pour protéger les infrastructures médicales et garantir l’accès aux soins pour tous. La communauté internationale doit également réaffirmer son engagement en faveur du respect du droit international humanitaire et condamner fermement de tels actes.
L’incident de l’hôpital Heal Africa doit servir de signal d’alarme. Il est temps d’agir pour préserver la dignité et la sécurité des populations civiles, et pour garantir que les hôpitaux restent des lieux de soin et de refuge, même en temps de guerre.