Dans le cadre de sa visite d’itinérance dans la province du Kongo-Central, le ministre d’État en charge de la Justice, Me Constant Mutamba, a accordé ce mardi 18 mars 2025 la liberté conditionnelle à 89 détenus de la prison centrale de Matadi. Cette initiative s’inscrit dans la vision du président Félix-Antoine Tshisekedi visant à désengorger les prisons congolaises et à améliorer les conditions de vie des détenus.
Une mesure pour désengorger les prisons
La liberté conditionnelle accordée à ces 89 détenus fait partie des efforts du gouvernement pour réduire la surpopulation carcérale, un problème récurrent dans les prisons de la République démocratique du Congo (RDC). Me Constant Mutamba a précisé que cette mesure ne s’applique pas aux auteurs de crimes graves, tels que les violeurs ou les membres de gangs criminels, communément appelés « Kulunas ».
Les bénéficiaires de cette mesure ont exprimé leur gratitude envers le président Tshisekedi et le ministre de la Justice, saluant cette décision comme une opportunité de se réinsérer dans la société. « Nous remercions le chef de l’État et le ministre pour cette chance qui nous est offerte. Nous nous engageons à devenir des citoyens modèles », a déclaré l’un des détenus libérés.
Amélioration des conditions carcérales
En plus de la libération conditionnelle, le ministre Mutamba a annoncé la construction prochaine d’une prison moderne à Matadi. Ce projet s’inscrit dans une série de réformes visant à améliorer les conditions de détention en RDC, où les prisons sont souvent surpeuplées et les conditions de vie précaires.
« Nous sommes déterminés à moderniser notre système pénitentiaire pour qu’il respecte les droits fondamentaux des détenus tout en garantissant la sécurité publique », a déclaré le ministre. La future prison de Matadi devrait offrir des installations modernes et des conditions de détention conformes aux normes internationales.
Une vision plus large de réforme pénitentiaire
Cette initiative s’inscrit dans une vision plus large du gouvernement visant à réformer le système pénitentiaire congolais. En plus de désengorger les prisons, les autorités cherchent à renforcer les programmes de réinsertion sociale pour les détenus, afin de réduire les taux de récidive et de favoriser la réconciliation nationale.
Le président Tshisekedi a fait de la réforme du système judiciaire et pénitentiaire l’une des priorités de son mandat. Ces efforts incluent également la formation des agents pénitentiaires, la révision des procédures judiciaires et la promotion des droits des détenus.
Des défis persistants
Malgré ces avancées, des défis importants subsistent. La surpopulation carcérale reste un problème majeur, avec des prisons souvent surpeuplées à plus de 300 % de leur capacité. Les conditions de détention, marquées par un manque d’hygiène, de soins médicaux et de nourriture, continuent de susciter des préoccupations.
Les organisations de défense des droits de l’homme appellent à des réformes plus profondes, notamment la révision des conditions de détention provisoire et la réduction des délais judiciaires, qui contribuent à la surpopulation des prisons.
Une lueur d’espoir pour les détenus
Pour les 89 détenus libérés, cette mesure représente une seconde chance et une opportunité de reconstruire leur vie. Cependant, leur réinsertion dans la société dépendra en grande partie de l’accompagnement et du soutien qu’ils recevront après leur libération.
Le gouvernement a promis de mettre en place des programmes de réinsertion pour aider ces anciens détenus à retrouver une place dans la société. Ces programmes incluent des formations professionnelles, un soutien psychologique et des aides à l’emploi.
Vers un système pénitentiaire plus humain
La libération conditionnelle des détenus de Matadi et les projets de modernisation des prisons témoignent de la volonté du gouvernement de réformer le système pénitentiaire congolais. Cependant, pour que ces efforts portent leurs fruits, il sera essentiel de les accompagner de mesures structurelles et d’un engagement continu en faveur des droits des détenus.
En attendant, cette initiative offre une lueur d’espoir pour les détenus et leurs familles, tout en rappelant l’urgence de poursuivre les réformes pour garantir un système judiciaire et pénitentiaire plus juste et plus humain en RDC.