Kinshasa / Kigali, 6 mai 2025 – Alors que les négociations entre la RDC et le Rwanda se multiplient sous l’égide de plusieurs pays médiateurs, une question persiste : quels intérêts économiques et géopolitiques motivent ces interventions ?

1. Les États-Unis : Sécurité régionale et accès aux minerais critiques

Washington joue un rôle clé dans les pourparlers, mais ses motivations vont au-delà de la simple recherche de paix :

  • Contrôle des flux migratoires : Éviter une crise humanitaire qui pousserait des réfugiés vers l’Occident.

  • Lutte contre le terrorisme : Empêcher que l’instabilité ne profite aux groupes djihadistes en Afrique centrale.

  • Accès aux minerais stratégiques (cobalt, cuivre, lithium) indispensables à la transition énergétique américaine.

"Les États-Unis veulent s’assurer que leurs entreprises auront un accès privilégié aux minerais congolais, tout en limitant l’influence chinoise", analyse Jacob Kerstan, de la fondation Konrad Adenauer.

2. La Chine : Protéger ses investissements miniers au Katanga

Pékin, principal partenaire économique de la RDC, a des raisons pragmatiques de s’impliquer :

  • Sécuriser ses mines (notamment celles du cuivre et du cobalt) contre toute extension du conflit.

  • Contrer l’influence américaine dans la région.

  • Maintenir son monopole sur les chaînes d’approvisionnement en minerais critiques.

"La Chine veut éviter que l’instabilité de l’Est n’atteigne le Katanga, où elle a investi des milliards", explique Christian Géraud Neema, expert Chine-Afrique.

3. Le Qatar : Renforcer son influence économique et diplomatique

Doha, médiateur de plus en plus présent en Afrique, cherche à :

  • Consolider ses investissements au Rwanda (compagnie aérienne, aéroport de Bugesera).

  • Positionner son fonds souverain dans les projets miniers et infrastructurels.

  • Jouer les facilitateurs pour améliorer son image internationale.

"Le Qatar n’a pas de mauvaises relations avec la RDC, mais ses intérêts sont d’abord économiques", souligne Ithiel Batumike, chercheur à Ebuteli.

Tshisekedi dénonce les "manipulations médiatiques" sur l’accord minier avec les USA

En marge des négociations, le président congolais a réaffirmé sa position :

  • Refus catégorique de "brader" les ressources naturelles.

  • Dénonciation des campagnes de désinformation sur le partenariat RDC-USA.

  • Appel à un journalisme responsable face aux enjeux géostratégiques.

"Jamais, au grand jamais, je ne braderai les richesses de la RDC", a-t-il répété, alors que des géants miniers étrangers suivent de près les discussions.

Conclusion : Une paix sous conditions ?

Si les médiations internationales offrent une lueur d’espoir, elles s’accompagnent d’intérêts parfois divergents :

  • La RDC doit négocier en tenant compte de sa souveraineté.

  • Le Rwanda, sous pression, pourrait devoir lâcher du lest.

  • Les puissances étrangères veulent avant tout sécuriser leurs gains économiques.

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