De Goma où il se trouve présentement, Joseph Kabila a fait un aller-retour, ce lundi 2 décembre 2013, à Entebbe où il s’est entretenu, à huis clos, avec son homologue Ougandais, Yoweri Kaguta Museveni. Au centre de leurs échanges, la finalisation des pourparlers de la Capitale ougandaise. A en croire le porte-parole du Gouvernement ougandais, M. Ofwono Opono, les deux Chefs d’Etat ont convenu que les négociations de Kampala reprennent et qu’ils soient conclus immédiatement. Toutefois, à l’issue de cette rencontre, aucune date n’a été avancée, encore moins le lieu de la tenue du prochain round des discussions. Cependant, à se fier aux dernières déclarations du Président Kabila faites au cours d’un point de presse à l’étape de la Province Orientale, à Bunia, la fameuse conclusion pourrait intervenir d’ici le 15 décembre 2013. Comme quoi, ce n’est qu’une question de jours. Encore faut-il souligner que le déplacement du Chef de l’Etat dénote de la volonté de Kinshasa de maintenir le rapprochement avec la médiation. Car, pour Joseph Kabila, la solution à la crise dans l’Est de la RDC passe aussi par la contribution de tous les pays de la région des Grands Lacs. Il faut, tout de même, signaler que la position de Kinshasa reste la même. A savoir : qu’il ne va nullement s’agir d’un accord, mais plutôt d’une simple déclaration. Et, même Mme Robinson aurait, également, reconnu qu’il faudrait tenir compte de la situation sur terrain.

A Goma, juste à la veille de son voyage éclair au pays de Museveni, Kabila Joseph a eu à présider le Conseil des Ministres extraordinaire. Au cours de cette réunion, le Ministre des Affaires Etrangères, Coopération Internationale et Francophonie a fait part au Conseil des dispositions à prendre pour parachever et consolider le processus de rétablissement de la paix et de la sécurité dans les Provinces de l’Est. Pour lui, le Gouvernement doit clôturer correctement le processus de Kampala afin, entre autres, de constater, de manière formelle, y compris par la communauté internationale, la fin de la rébellion du M23; disposer d’un instrument juridique contraignant, parce que convenu entre parties avec l’aval de la région et de la communauté internationale, permettant d’organiser et de gérer efficacement le rapatriement, le cantonnement, le désarmement, la démobilisation et la réinsertion sociale des ex-combattants du M23 particulièrement.

La bonne fin de Kampala, a estimé, par ailleurs, le Chef de la délégation de Kinshasa devant la représentation nationale, participe des engagements de la République à l’égard de la région et de la communauté internationale. Sans conclusion de Kampala, pense-t-il, le Congo-Kinshasa se prive d’une base consensuelle pour solder la rébellion du M23 et notamment, régler la question du rapatriement, cantonnement, démobilisation et réinsertion sociale des ex-combattants du M23 aujourd’hui réfugiés au Rwanda et en Ouganda.

Kinshasa reste sur sa position

Rappelons que c’est l’intitulé du document devant sanctionner les discussions de la capitale ougandaise qui était à la base de l’échec du 11 novembre dernier à Entebbe. Kinshasa préférant le terme ‘‘déclaration’’ à celui d’‘‘accord’’. Cette position, à en croire Raymond Tshibanda, reste intact et n’est pas à négocier.

Et donc pour le Gouvernement de la RDC, tout document marquant la fin des Pourparlers de Kampala doit tenir compte de l’évolution de la situation sur le terrain, à savoir que le M23 a été militairement défait, qu’il ne contrôle plus aucune position du territoire congolais et que l’autorité de l’Etat a été rétablie sur tous les espaces jadis sous son contrôle. Il doit comporter une renonciation claire, sans équivoque, et irréversible de renonciation à la rébellion par le M23. Bien plus, le Gouvernement refuse catégoriquement d’être placé sur le pied d’égalité que le M23 et cela doit se refléter aussi bien dans le texte à signer pour clore les pourparlers que sur le plan protocolaire.

En clair, pour Tshibanda et sa suite, le document à signer doit donc, dans le fonds comme dans la forme, éviter de donner l’impression que les deux parties aux pourparlers se valent ou jouissent de la même légitimité. Il ne peut donc s’agir d’un «Accord», mais plutôt d’une «Déclaration», des «Conclusions», d’un «Communiqué» oud’un «Acte final».

Situation sur terrain

L’appel à la démobilisation de tous les groupes armés lancé par Joseph Kabila a trouvé un écho favorable auprès de ces derniers, renseigne-t-on. Plusieurs se sont rendus, en dépit de la résistance de quelques groupes qui cherchent à conditionner leur démobilisation. Aussi, plusieurs redditions d’éléments des groupes armés ont-ils été enregistrées, depuis l’accentuation de la pression militaire sur le M23 et sa défaite. A ce jour, les effectifs des rendus sont estimés à plus de 4.000 personnes.

Il est également fait état d’une désertion de près de 400 personnes parmi les 1.700 éléments du M23 que l’Ouganda aurait reçus sur son territoire.

Pour la restauration de l’autorité de l’Etat au Nord-Kivu, les unités de la Police Nationale Congolaise ont été déployées dans toutes les localités libérées. Elles sont renforcées par l’arrivée du premier groupe d’éléments de la Légion Nationale d’Intervention, LENI en sigle. A ce jour, tous les territoires et villes de la Province connaitraient une présence bien visible des éléments de la Police Nationale.

La Pros.
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