Arrivé à Kinshasa, capitale RD. Congolaise, au mois d’août 2013, Martin Kobler, nouveau Représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu en RD. Congo, a réalisé pas mal d’actions d’éclats en seulement 4 mois. Nommé par Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’Onu, en remplaçant poste pour poste, l’américain Roger Meece, Kobler est chargé de l'une des plus délicates missions de l'ONU : rétablir la paix dans l'Est de la RDC.

Dans une région où la paix manque cruellement depuis près de deux décennies, le diplomate allemand a été visiblement rodé d’avance. Quittant une mission de l’Onu aussi difficile en Afghanistan, le successeur de Roger Meece a apporté un style tout à fait autre que son prédécesseur. Réputé réservé et moins loquace, Roger Meece l’aura été encore pendant son dernier mandat de trois ans à la tête de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation de la RD. Congo (Monusco). Cette posture fut restée la même alors que la réputation de la Mission allait de mal en pis. Ce, à cause des exactions que commettaient les groupes armés contre les populations civiles dont la Monusco est censée assurer la protection dans l’Est du territoire congolais.

En dépit de 13 ans de présence des Casques bleus, la violence dans cette partie du Congo-Kinshasa n’avait pas baissé d’un seul cran. Au point qu’en septembre 2013, les convois de ces soldats de la paix avaient essuyé des projectiles de la part d’une frange de la population de Goma, capitale régionale du Nord-Kivu. Ces gens s’étaient dits indignés par le laxisme dont faisait montre les bataillons onusiens devant les affres de la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23). Bien plus, elle accusait la Mission de ne s’interposer que lorsque les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) prenaient de l’ascendance sur les rebelles du M23.

C’est donc dans ce climat de rupture de confiance qu’il y a eu, peu avant, la passation de flambeau entre Meece et Kobler.

Et, contrairement à l’autre, Martin Kobler, appuyé par une nouvelle Résolution du Conseil de sécurité de l’Onu, [La 2098 du 28 mars 2013], instaure une nouvelle approche dans la résolution de ces conflits meurtriers qui déstabilisent l’ensemble de la région des Grands Lacs.

Etoffé par 3069 nouveaux casques bleus de la Brigade d’intervention, l’effectif de la Force de la Monusco s’élève aujourd’hui à 20.000 hommes. Ainsi, elle passe pour la plus importante mission onusienne actuellement au monde et décide de laver l’affront. Son nouveau patron reste de moins en moins dans son bureau et côtoie les populations victimes, pour essayer de rabibocher le tissu de confiance lézardé par l’inefficacité de l’action de la Monusco. «Bonjour, je suis Martin Kobler, Chef de la MONUSCO»,dit-il simplement, en se rapprochant des hommes, femmes et enfants qui sont curieux de faire sa connaissance.

Là où Roger Meece faisait faire des communiqués de presse pour montrer son indignation après que les exactions aient été commises contre des civils, Kobler, lui, décide plutôt de les prévenir : «Nous devons davantage agir au lieu de seulement réagir quand des gens ont déjà été tués. Nous devons faire preuve de présence, pour dissuader les auteurs de violences potentielles, mais aussi être là pour poursuivre immédiatement les auteurs de crimes et les soumettre à la justice.»

Meece a-t-il échoué ?

Pendant que d’intenses combats opposaient la rébellion du M23 à l’armée congolaise aux portes de Goma, en novembre 2012, la Monusco était quasiment restée en marge de cette rivalité. Alors qu’elle a reçu, entre autres, mandats de protéger les civils et de soutenir l’armée loyaliste. Finalement, le 20 novembre du même mois, la ville de Goma était tombée aux mains des hommes de Sultani Makenga et Bosco Ntaganda, sous la barbe impavide des casques bleus. Ayant avalé toutes ces couleuvres, Roger Meece déclarera, le 27 juin 2013 : «Je suis déçu. J’arrive à la fin de mon mandat sans ramener la paix, la sécurité durable dans l’Est du pays [RDC]». Dressant son bilan, après avoir dirigé la Monusco pendant trois ans, l’ancien Ambassadeur des Etats-Unis en RDC avait cependant estimé qu’il restait confiant quant au retour de la paix. Voilà pourquoi il a quitté, selon lui-même, la mission avec un sentiment partagé entre l’échec et l’optimisme.

Kobler est-il l’homme à tout faire ?

Martin Kobler se décrit, lui-même, comme un optimiste et affirme qu'il "n'existe pas de problèmes sans solutions". Depuis sa prise de fonction, il y a quatre mois, bien des choses ont changé. La rébellion du M23 a connu un sacré revers sous l’impulsion de nouveau numéro Un de la Monusco. Aujourd’hui, les territoires jadis occupés par les éléments du M23, ont été libérés par les FARDC appuyées par la Brigade d’intervention de la Monusco. Et, le Représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu suit de près toutes les péripéties des mouvements rebelles et des groupes armés qui restent encore actifs dans l’Est du pays. Il intervient personnellement et régulièrement sur les antennes de la radio onusienne, pour donner l’évolution de la situation sécuritaire ainsi que le compte rendu de ses activités hebdomadaires. L’une de ses grandes décisions en 2013 aura été le déplacement vers Goma, de l’essentiel du personnel de la Monusco. Lui-même passe le plus clair de son temps à observer les activités de la Mission et à visiter les populations victimes des affres des groupes armés.

Dido Nsapu
LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top