Des événements douloureux, avec des morts inopinées en série ainsi que des divorces dans plusieurs groupes musicaux ont caractérisé l’année 2014 en République Démocratique du Congo, du moins sur le plan musical. L’année n’a pas été trop fructueuse en termes d’albums sur le marché et de productions événementielles à cause de manque de producteurs ou promoteurs au niveau national. Cette carence a rendu improductif plusieurs artistes. Sans oublier la piraterie des disques qui a paralysé toute l’industrie musicale congolaise. Autre fait marquant est aussi la tension à la SOCODA, qui a provoqué le départ de l’ancien comité de gestion. La scène a été surtout dominée par des polémiques infructueuses entre leaders. Ce comportement a conduit certains  porte-paroles devant la justice. D’autres ont été incarcérés pendant des jours en prison. Néanmoins, quelques jeunes de la génération montante ont excellé par leurs réalisations artistiques qui honorent le Congo-RD à travers le monde. 
L’année a commencé avec un vent amer à Kinshasa, avec la disparition de King Kester Emeneya, au mois de février 2014. Cette belle voix s’est éteinte à l’âge de 57 ans, en France. Chanteur, auteur et compositeur de haute facture, il a quitté la scène musicale alors que son public l’entendait impatiemment sur le marché avec un nouvel album «This is me». La dépouille mortelle du King de la musique moderne a été exposée à l’esplanade du Palais du peuple, où une marée humaine sans précédente s’est déplacée pour lui rendre les derniers hommages.
Emeneya a eu droit à des obsèques émouvants dus à son rang, à cause de ses œuvres anthologiques, qui ont émerveillé le public congolais et d’ailleurs. A cet effet, la République, par l’entremise de la Chancellerie des Ordres nationaux, lui a décerné, à titre posthume, une médaillé  d’or et de mérite civique, pour des bons et loyaux services rendus à la nation.
Quarante jours après sa disparition, un incident s’est produit dans la ville natale de l’artiste. Une quarantaine de fanatiques ont péri suite à une coupure d’électricité, provocant une bousculade lors d’un concert de Fally Ipupa, à l’occasion du «Festival King Kester» au stade du 30 Juin à Kikwit.
Emeneya : Et…la série noire commence ! 
Cette disparition brutale du King a ouvert une série noire dans la grande famille musicale congolaise, qui a été de nouveau frappée par la mort inopinée de Hugue Kitambala. Ancien rappeur devenu chargé des affaires privées de Werrason, Hugue a succombé, au mois de juin, de suite d’une crise cardiaque sur le podium, lors d’une séance de répétition, au siège du groupe Wenge MM.
Quelques jours après, la musique congolaise va perdre Landau Batibuka, qui fut un grand mécène et producteur, à Kinshasa.
Toujours à la même période, le jeune Doudou Amiral, leader du groupe La Nova Musica International, a rendu  l’âme. Très bon chanteur, il a évolué pendant plus d'une dizaine d'années au sein de La Casa do Canto de Reddy Amisi.
Pendant que les mélomanes cherchaient à essuyer les larmes, un autre s’en est allé. Il s’agit du chanteur Babia Ndonga CHOKORO qui a tiré sa révérence, au mois d’octobre à Luanda.  Même s’il n’avait pas la même carrure artistique que Kester, cet ancien choriste de Quartier Latin a bénéficié aussi des hommages de la part des congolais de Kinshasa et ceux de l’Angola.  Sauf que ses funérailles ont été marqués par l’absence des grands leaders de la chanson congolaise. Seul Koffi Olomidé qui était son père artistique, l’a pleuré.    
Le dernier cas de décès connu cette année est celui de Moniana Augustin alias Roitelet, un des premiers et meilleurs guitaristes- basistes de la musique congolaise moderne. Rappelons que Roitelet était de la même génération que Vicky Longomba et Roger Izeidi, au sein d’un trio « Les Caballeros». Il est aussi considéré  comme celui qui a ouvert la voie aux droits d’auteurs en RDC.             L’artiste est le premier à créer en 1955, une organisation syndicale pour amener les éditeurs grecs à se mettre en conformité avec la SABAM.
Au-delà de morts enregistrées dans la famille musicale, l’art dramatique a aussi connu quelques cas de décès en 2014. Quelques comédiens ont quitté la terre des vivants, à savoir : Mira Mikanza dit Koko Swing ainsi que Yokozuna, Papa Chef et Irène Mujinga du groupe Simba.
Contrairement à l’année passée, il n’y a pas eu trop de départs dans les orchestres congolais. Les entrées et les sorties de musiciens font partie de l’histoire de la rumba congolaise. Pour cette année, on a noté quelques départs, notamment le chanteur Chai Ngenge de Wenge BCBG ainsi que Cappuccino le Beau-gars et de Deplick de Wenge Maison Mère.
SOCODA : les têtes tombent, «Vieux Ebola» aux arrêts ! 
Autres faits marquant, c’est le comportement des artistes en RDC, dans une société où ils sont sensés d’être de guide pour la jeunesse. Si certains ont excellé par leur conduite, d’autres, par contre, ont été très médiocres dans leurs actes.
La contradiction à la Société congolaise de droits d’auteurs et voisins (SOCODA) n’a pas laissé indifférent l’opinion nationale. On a vécu toutes sortes de déclarations à la presse avec les artistes dont la majorité  exigeait le départ du PCA, Jacques MONDONGA, du Vice-président en charge de finances, Blaise BULA et du DG Gérard MWAKA. Ils étaient accusés de megestion et de détournement de fonds de l’entreprise. Cette situation a poussé le PGR à sceller les portes de cette société, pour des mesures conservatoires, en attendant l’audit. Mais, le calme n’est revenu qu’après que les administrateurs aient  décidé de les remplacer par Paulin Mukendi au poste de PCA et Véronique BILIRANDO, à la tête de la SOCODA.
Par ailleurs, les tiraillements entre les patrons de groupes ont aussi préoccupé les observateurs avertis. Sans tête, ni queue, la polémique de JB Mpiana et Koffi Olomidé a défrayé la chronique musicale en 2014. L’escalade verbale a franchi le rubicond lorsque les porte-paroles du leader de Wenge BCBG ont surnommé Koffi «Vieux EBOLA» à cause de son comportement jugé incommode dans la musique.
Qu’à cela ne tienne, le patron de Quartier Latin a accepté le qualificatif pour le minimiser. Ainsi, il assume le surnom «Vieux Ebola» pour dire qu’il compatit avec les personnes atteintes de l’épidémie au monde. Quelques jours après, la star de Tcha-Tcho va faire monter des banderoles à travers la ville en annonçant le concert « Vieux Ebola».  Malheureusement, sa stratégie ne passera pas auprès des autorités de la ville. Conséquence, Mopao Mokonzi est interpellé et verbalisé par le Commissaire provincial de la Police durant au moins 2 heures à cause du surnom. Tandis que le porte-parole de JB Mpiana, Blanchard Mosaka est détenu dans une geôle à Kinshasa. Pour sa part, Chriss Kisondjara, en voulant  défendre Koffi, va aussi passer plusieurs jours à la prison de Makala. Bref, la guerre était ouverte et avait fait plusieurs victimes dont quelques chroniqueurs de musique.
Du côté positif, les mélomanes ont salué le mariage civil et religieux de Papa Wemba et son épouse Marie-Rose alias Amazone. Le couple a régularisé sa situation conjugale après 44 ans de vie commune.
Pendant que les uns évoluent dans la distraction, les autres figures emblématiques de la scène musicale congolaise sont récompensées suite à leur travail fantastique, sous d’autres cieux. Notamment : FALLY IPUPA qui a remporté le prix du "Meilleur Artiste d'Afrique Centrale" à  Afrimma Awards à Dallas aux Etats-Unis.
Deux trophées ont été également attribués à Werrason lors de la remise des Oscars Nollywood & African Film Critics’Awards 2014, au Théâtre Légendaire de Beverly Hills, en Californie. L’artiste le populaire du Congo a raflé la couronne du meilleur artiste africain et du meilleur son (œuvre) à travers le tube « Techno Malewa». Tandis qu’à Paris, le Réseau  «NGAMBO na NGAMBO», a décerné le prix d’excellence «Trophée LITOMBA» à la chanteuse Faya Tess pour sa prouesse artistique. Son disque « Désoléeee» a été primé  meilleur album de l’année 2014.    
Des albums en dernière heure !
L’année a été profitable pour certains artistes sur le plan discographique. Nombreux ont tenu à leur promesse en lançant des nouveaux albums sur le marché.  Mieux vaut tard que jamais, dit-on. Ces œuvres sont sorties pratiquement toutes au mois de décembre. Comme toujours, le souci des artistes  était de permettre au public de mieux célébrer les festivités de fin d’année avec les nouvelles chansons et danses.
La liste des albums 2014 se présente de la manière suivante :
-« Desoléeee » : Faya Tess
-«Fiko Fiko Fion» : Grand père Bozi Boziana
-« Maître d’école» : Papa Wemba
-«Miroir» : MJ30
-«Flèche Ingeta» : Werrason
-“I love you””: Felix Wazekwa
- “Dérangement”: Ferré Gola  
-« Le Millionnaire » : Le Karmapa
-« Oracle » : L’Or Mbongo…
Qualité, performance, évolution ou chute libre des musiciens et leurs œuvres intéressent le public. Mais,  l’heure n’est pas aux critiques d’arts parce qu’on n’a pas eu le temps d’auditionner profondément chaque album. Il est plutôt question d’encourager la prouesse de ces artistes qui ont osé mettre à la disposition de mélomanes des nouveautés malgré l’absence criante de producteurs.
Par contre, certains grands noms de la musique n’ont pas été capables de réaliser leur promesse vis-à-vis de leurs fans. Cas de JB Mpiana, Kabose, Evoloko, Manda Chante, Fabrigas, Blaise Bula, et tant d’autres, qui ont promis de signer leur présence en 2015.
Pas trop d’événement !
Sur le plan scénique, on a noté de moins en moins l’organisation de productions musicales de grandes envergures avec des stars de renommée et internationale et nationales, à Kinshasa.
Coincés par la multiplicité de taxes et accises, les sponsors ont été un peu réticents cette année. Conséquence, plusieurs artistes n’ont pas pu s’exprimer devant leurs fans en public. Toutefois, Koffi Olomidé a réussi à faire la différence, en provoquant parfois des concerts thématiques dans plusieurs salles à Kinshasa. Tous étaient des occasions de retrouvailles pour les fans de savourer les tubes nostalgiques du Roi de tcha-tcho.  Le dernier en date était intitulé «Koffi et Cindy chantent le couple», qui a connu un succès foudroyant.
Qu’à cela ne tienne, Nyoka Longo sont Zaiko Nkolo Mboka ont battu le record en termes de productions scéniques en 2014. Non seulement le groupe est trop sollicité dans les grandes manifestations privées et officielles mais il est l’unique à jouer du jeudi à dimanche.
L’année a été marquée, aussi, par des prestations des stars étrangères à Kinshasa, à savoir : Salif Keita, Zara et Mei Wey. Le malien Keita s’est produit sur l’invitation de la Fondation Mwimba Texas, qui s’occupe de la défense et de la promotion des intérêts des albinos en RDC. Tandis que l’ivoirien Mei-way a agrémenté le festival des Grillades, au GHK.
Kinshasa a accueilli la première édition de « Legend Tour 2014 » avec la star franco-camerounaise du tennis, Yannick Noah et ses friands, au GHK. 
Toujours au cours de l’année, les mélomanes ont célébré avec euphorie la journée internationale de la musique, au Théâtre de Verdure. Cet espace a vibré pendant trois jours aux différents rythmes des danses et chansons de JB Mpiana, Werra, Nyoka Longo et Zaiko, Wazekwa et Ferré Gola. A tour de rôle, chacun a fait une prestation magistrale. Consacrée à l’art d’Orphée, la fête a connu également la présence du Shakalewa, un groupe de jeunes africains évoluant en Europe.    
2014 a été sanctionnée par la finale du concours DJ SWAG organisé par la BRALIMA, à travers les 24 communes de Kinshasa. Cette compétition des jeunes talents dits «DJ» avait pour objectif de promouvoir les adeptes de ce style de musique un peu atypique. La première édition du concours a été remportée par DJ Dollar Ndibu de la commune de Kinshasa. Le meilleur DJ de la Capitale a été encouragé moyennant une cagnotte de 20.000$ pour démarrer en bonne et due forme sa carrière.
Jordache Diala 


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