Sortie médiatique après l’état de la Nation de J. Kabila
En tant que citoyen, je souhaite que la Constitution soit respectée ». Ces propos sont contenus dans l’interview de l’Abbé Apollinaire Malumalu Muholongu, disponible sur le site de Jeune Afrique que nous reproduisons in extenso ci-après.
L’homme qui se reconnait catholique a pris une position proche de la Cenco en rapport avec la Constitution. Les évêques de la grande église n’entendent pas de leurs oreilles la modification ou la petite retouche de la loi fondamentale.
Mais en parcourant l’interview de Malumalu, on se rend compte que l’Abbé de Beni-Butembo reste attaché à la révision constitutionnelle, seule voie devant lui permettre, comme il envisage, la tenue des scrutins locaux avant la présidentielle et les législatives, selon le suffrage non prévu par la loi électorale.
L’autorité morale de la Majorité présidentielle qui a donné l’impression de planer le suspense en évitant de prononcer Constitution et Révision devant les parlementaires en congrès, compte sur ces derniers pour donner l’occasion à Malumalu d’aller droit au coup de force de leur famille politique.
Ce prêtre de Beni-Butembo redevenu président de la CENI contre le gré de la CENCO s’appuie aussi sur une stratégie suicidaire, le recensement de la population avant la tenue des scrutins .Ce à défaut de la révision constitutionnelle répugnée à milles lieues par divers milieux, le recensement tel qu’envisagé à quelques mois des élections générales cache une manœuvre pour la conservation du pouvoir au-delà de 2016. Il faut être dans le secret des saints pour bien être au courant de toutes les stratégies concoctées.
A travers l’entretien accordé à Jeune Afrique, Malumalu laisse l’impression de souffler le chaud et le froid. Mais, il a de la peine à convaincre plusieurs congolais qui savent trop bien le situer…
J.A : « En tant que citoyen, que la constitution soit respectée »
Jeune Afrique : La Conférence épiscopale nationale du Congo s’était prononcée contre la désignation d’un membre du clergé catholique à la tête de la CENI. N’avez-vous pas violé sa «consigne» ?
Apollinaire Malumalu : Je n’ai jamais été candidat à ce poste. Je suis revenu à la Ceni parce que j’ai été choisi par les confessions religieuses, l’une des composantes de la société civile chargées de désigner l’un de ses membres. Les huit confessions devaient élire la personnalité la plus compétente pour les représenter, sur des critères bien définis. J’ai obtenu 7 voix sur 8, le suffrage de l’Église catholique étant le seul à ne pas se porter sur moi. Cela dit, je reste prêtre diocésain. Il appartenait à l’évêque [du Nord-Kivu] de décider si je pouvais être membre de la Ceni ou pas. Après s’être concerté avec ses pairs, il a accepté.
Pour stabiliser le pays, nous estimons que la tenue d’élections locales est une urgence. J.A : Et que répondez-vous à ceux qui vous accusent d’être proche du président Kabila et de vouloir faciliter sa réélection ?
Il faut éviter de vouloir trop personnaliser les choses. Je n’ai jamais travaillé avec Joseph Kabila dans un cadre qui ne soit pas institutionnel ! En outre, les décisions de la Ceni sont prises de manière collégiale avec les autres membres du bureau, qui sont issus de la majorité, mais aussi de l’opposition parlementaire. Alors de quoi parle-t-on ?
J.A : La plateforme Sauvons la RDC estime que le cycle engagé en novembre 2011 avec la présidentielle et les législatives devait se poursuivre avec les sénatoriales et l’élection des gouverneurs. Pourquoi avoir décidé de faire passer avant les élections urbaines, municipales et locales ?
La loi électorale, telle qu’elle a été modifiée pour les scrutins de 2011, porte sur toutes les élections, et c’est pure cécité que de penser que les locales n’étaient pas prévues. Nous sommes dans un État fortement décentralisé. Pourtant, de nombreux conseils municipaux n’ont jamais été élus et l’on continue à nommer l’exécutif de ces collectivités [en avril 2012, le gouvernement a créé des centaines de nouvelles entités : au moins 3 villes et 10 communes dans chacune des 10 provinces du pays, hors Kinshasa].
On ne peut pas faire comme si de rien n’était ! Le passage de 21 à 88 villes et de 97 communes urbaines et non urbaines à 601 constitue un énorme bouleversement sur le plan local. Dans ces conditions, pour stabiliser le pays, nous estimons que la tenue d’élections locales est une urgence.
J.A : Ne risquent-elles pas de retarder l’organisation de la présidentielle ?
Pour le moment non. En revanche, pour les élections des députés nationaux, le législateur a introduit dans la loi organique une disposition selon laquelle le recensement administratif doit être fait préalablement à la tenue du scrutin. Très tôt, sans ambages et en toute transparence, la Ceni a attiré l’attention des responsables politiques sur ce problème. Ils ne peuvent pas dire qu’ils ne savent pas.
Il leur appartient de revenir, ou pas, en arrière. C’est-à-dire de revenir à la délimitation des circonscriptions électorales en fonction du nombre d’électeurs, telle qu’elle existait auparavant, et non en fonction du nouveau recensement. Si l’on n’accepte pas de la déconnecter des législatives, la présidentielle risque d’être rattrapée à son tour par ce problème.
J.A : Que pensez-vous du débat sur une éventuelle révision de la Constitution ?
Concernant les articles verrouillés de la Constitution, personne n’a pris l’initiative de leur révision. Tout le reste n’est que spéculation.
C’est un débat légitime, mais il ne doit pas se transformer en procès d’intention. Il faut arrêter d’agiter la population, d’écrire des livres sur le sujet… En tant que citoyen, je souhaite que la Constitution soit respectée et je note que pour l’instant, concernant les articles verrouillés [portant notamment sur la limitation du nombre de mandats présidentiels], personne n’a pris l’initiative de leur révision. Tout le reste n’est que spéculation.
Propos recueillis par Trésor Kibangula/jeuneafriquecom



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