Depuis près de 48h, toutes les connections Internet sont coupées à Kinshasa et les images des troubles que traverse la ville sortent au compte-goutte. En marge des revendications de l’opposition, qui accuse le président Joseph Kabila de chercher à se maintenir au pouvoir grâce à une nouvelle loi électorale, les pillards font la loi. Récits et photos exclusives, grâce à nos Observateurs sur le terrain.
Après deux jours de violences meurtrières, des tirs de gaz lacrymogène ont été rapportés mercredi matin dans l’enceinte de l’université de Kinshasa, où quelques dizaines d’étudiants manifestaient, selon l’AFP. Les forces de sécurité auraient par ailleurs tiré à balles réelles sur les protestataires dans le centre de la ville.
Depuis le début du mouvement de protestation, une organisation de défense des droits de l'Homme a comptabilisé plusieurs dizaines de morts dans la capitale. Au niveau national, la FIDH a pour sa part recensé 42 décès, principalement de personnes qui participaient à la mobilisation, selon l’organisation. Le gouvernement congolais a communiqué ce matin un bilan de 15 morts qui, selon lui, seraient principalement des pillards.
À l’origine de la colère des manifestants ? Un projet de réforme de la loi électorale, dont l’opposition congolaise craint qu’elle ne soit une manœuvre de Joseph Kabila pour retarder de plusieurs années la tenue des prochaines élections, prévues pour 2016. La réforme constitutionnelle prévoit en effet un recensement de la population avant l'élection, une opération qui pourrait prendre des années.