C’est dans le but de porter haut et fort la pensée politique du Chef de l’Etat, Joseph Kabila mais aussi, d’extirper toutes les zones d’ombres sur l’entretien qu’il a eu avec les Ambassadeurs, chefs des missions diplomatiques accrédités à Kinshasa, que Lambert Mende Omalanga, s’est retrouvé devant la presse tant nationale qu’internationale. C’était dans le Grand Studio central de la RTNC2, le lundi 16 février 2015.
En subsistance, le Porte-parole du Gouvernement et Ministre de la Communication et Médias a articulé son intervention autour de trois axes essentiels, à savoir le face-à-face, le dimanche dernier au Palais de la Nation, Joseph Kabila Kabange et une vingtaine d’Ambassadeurs et Chefs des missions diplomatiques, accrédités en République Démocratique du Congo, rencontre élargie au Représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU, Chef de la MONUSCO; l’exigence faite par la Monusco au Gouvernement congolais de retirer deux hauts Officiers militaires nommés au commandement de l’opération « Sukola2 » qui vise la traque des rebelles rwandais FDLR, dans le Kivu. Et enfin, un mot a été placé sur le calendrier électoral global, publié récemment par la CENI mais qui demeure, jusqu’ici, sujet à polémique.
Sans mâcher ses mots, Mende Omalanga est revenu sur l’indignation de Joseph Kabila face aux attitudes et comportements de quelques diplomatiques. Pour lui, en effet, la RDC reste un pays souverain. Ce n’est pas un pays conquis ni une sorte de Far West où tout est permis.
A l’origine de l’étincèle qui fait embraser le village, la Monusco mettant en cause la souveraineté du pays sur la nomination de deux Officiers FARDC. Le Président de la République, précise Mende, est le seul à pourvoir aux emplois militaires sans se référer à la Monusco. Ceci, d’autant plus qu’aucun dossier de la Monusco n’est parvenu au Gouvernant relevant les griefs qu’on reproche aux deux Officiers.
Mende est allé loin jusqu’à faire cesser aux diplomates de se considérer d’une façon ou d’une autre, comme acteurs ou protagonistes dans un débat politique intérieure, exclusivement réservé aux seuls nationaux.
Soit une rencontre de vérité car, le Président de la République, cité par Omalanga, a martelé que le Congo n’a jamais et n’aura jamais vocation à être cogéré avec un club de diplomates.
Un texte sans contexte n’est que prétexte
Pour raviver la mémoire du peuple congolais, Mende Lambert est revenu sur l’historique de la Monusco, jadis appelée Monuc, invitée depuis 1999 par les autorités congolaises.
Nulle part en parcourant le Chapitre 7 de la Charte de l’ONU, indique-t-il, il est stipulé qu’en cas de menace contre la paix, la rupture de la paix et d’acte d’agression, directement ou indirectement, qu’il y ait limitation de la souveraineté d’un Etat. Et la Résolution 2098 du 28 mars 2013 du Conseil de Sécurité réaffirme au contraire son ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la RDC». Ce, avant de souligner que le « principe de non-ingérence», parmi d’autres doit y être « pleinement respecté ».
Par ailleurs, la Résolution reconnait en son point 10 que la RDC a la responsabilité principale de garantir sa souveraineté et son intégrité territoriale.
Traque des FDLR
C’est pour besoin de préserver la souveraineté de la RDC que le Président de la République a décidé de renoncer à l’appui qui était attendu de la Monusco, apprend-on, pour ce qui concerne les opérations de désarmement forcé des FDLR. En clair, Mende précise que les opérations qui ont bel et bien démarré vont se poursuivre avec les seules FARDC.
S’agissant du calendrier global
Mende déplore la cacophonie autour de cette question.
Car, à suivre de très près, les divergences de vue surtout du côté Opposition, l’on a comme l’impression que les gens ne se sont pas encore préparés à affronter les élections à tous les niveaux. Ils disent une chose et son contraire. Les gens ont réclamé à cor et à cri, un calendrier global. Maintenant que le calendrier est publié, certains politiciens commencent à se rebiffer. Ils optent désormais pour un consensus afin de prévenir une éventuelle crise au delà de 2016.
Autrement dit, beaucoup n’accordent aucune chance de réussite à un tel calendrier avec des échéances très resserrées.
Sur le volet de télécommunication avec la réouverture de l’Internet et Sms, Mende a nié l’accusation selon laquelle les numéros de contact des opposants étaient bouchés. Il recommande à tous les opposants de se faire enregistrer auprès de son opérateur téléphonique sous peine de subir la fermeture de la ligne.
Le Ministre de la Communication a rendu hommage aux policiers tués lors des événements des 19 et 20 janvier 2015.
Au plan économique, enfin, les experts de l’Agence internationale de notation Standard&Poors, d’après Mende, font bénéficier, à la suite des récentes évolutions économiques, la RDC du maintien de la note B sur le long terme et sur le court terme avec perspectives stables. Cette note est justifiée par l’espoir de voir le stock de la dette rester à un bas niveau.
Eugène Khonde