Président en exercice du Comesa (Marché commun de l’Afrique orientale et australe) depuis le 26 février 2014, le Chef de l’Etat congolais a passé ce lundi 30 mars 2015 le relais au Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, appelé à assurer jusqu’en 2016 la présidence rotative de l’organisation communautaire économique régionale la plus importante d’Afrique en termes d’Etats membres (19 au total), de superficie (16,5 millions de km²), de démographie (490 millions d’habitants) et de Pib (425 milliards de dollars Us). Le sommet d’Addis-Abeba se tient les 30 et 31 mars 2015 avec pour thème "Pour une industrialisation inclusive et durable"...

A tout seigneur tout honneur : c’est au Président Joseph Kabila que l’honneur a échu de déclarer l’ouverture de la session, précédant de ce fait le Premier ministre du pays hôte qui s’est chargé de l’allocution de bienvenue.
Pour avoir exercé la présidence tournante du Comesa une année durant, le Chef de l’Etat congolais s’est plié à quatre reprises au dispositif protocolaire. Premièrement en lançant le Rapport annuel du Comesa 2014 (document volumineux de 166 pages), deuxièmement en prononçant l’allocution liminaire, troisièmement en annonçant le nouveau Bureau et quatrièmement en procédant à la passation des pouvoirs avec son successeur éthiopien.
Après le cérémonial protocolaire au cours duquel les Présidents Peter Mutharika du Malawi et Hery Rajaonarimampianina de Madagascar ainsi que le Premier ministre égyptien Ibrahim Mahlab (participant pour la première fois à ces assises) ont lu leurs messages, suivis par le secrétaire général du Comesa Sindiso Ngwenya, la présidente de la Commission de l’Union africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, la représentante de la Bad, le secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique Carlos Lopes, le directeur général de l’Onudi Li Yong et le secrétaire général du Cnuced Mukhisa Kituyi, une séance à huis clos s’en est suivie.
Au cours de celle-ci, et selon le programme communiqué à la presse, il a été question de présentation du Rapport du président en exercice de la 34 session du Conseil des ministres, du Rapport sur le financement des programmes du Comesa par ses propres institutions et par les partenaires de coopération et du Rapport de la 14ème réunion des ministres des Affaires étrangères.
S’agissant précisément de la 34ème session, les matières retenues ont porté sur l’état des contributions des Etats membres au budget du Comesa et des Institutions semi-autonomes, le rapport intérimaire sur la construction du nouveau siège de l’organisation communautaire, la nomination du juge-président et des juges de la chambre d’appel de la Cour de justice et la nomination du juge principal et des juges de la chambre de la première instance de la cour de justice.

LES ACQUIS DE 2014
La clé de la cérémonie, pour la partie congolaise, a été évidemment le lancement du Rapport annuel du Comesa 2014. Le Président Joseph Kabila s’y est exprimé pendant une dizaine de minutes. Il a estimé que "La réflexion amorcée à Kinshasa, ainsi que le programme d’action qui en a découlé, vont être prolongés et complétés à la faveur des discussions que nous allons avoir au cours de la présente session dont le thème ’Industrialisation durable et inclusive’ est d’une évidente pertinence en ce moment de l’histoire tant de notre région que de l’ensemble de notre continent".
Poursuivant sa pensée, il est d’avis que les pays membres du Comesa sont à la croisée des chemins. "En ayant le courage d’engager nos économies dans un processus de transformation et d’opérer les réformes structurelles et institutionnelles que cela requiert, nous pouvons mettre fin au paradoxe d’un continent à la fois mieux nanti en ressources naturelles de la planète et champion toutes catégories en termes d’indices de pauvreté", a-t-il fait observer.
Revenant sur les acquis de l’exercice 2014, il s’est déclaré heureux du constat des progrès réalisées en 12 mois dans la mise en oeuvre de bon nombre de programmes.
Cependant, il s’est appesanti sur le programme "Agriculture, Sécurité alimentaire et nutritionnelle", en notant qu’"Un nombre croissant d’Etats membres se sont en effet engagés dans la mise en oeuvre de la stratégie et des principes du Programme Détaillé pour le Développement de l’Agriculture Africaine".
A preuve : six pays du Comesa ont obtenu du Programme mondial de sécurité alimentaire des financements de l’ordre de 254 millions Usd. Objectif : l’amélioration de la production agricole au moyen de l’irrigation et des chaînes de valeurs. A preuve encore : sont en cours d’exécution dans 14 pays des projets pilotes "conçus pour assurer la résilience de l’agriculture et la sécurité alimentaire et nutritionnelle menacée par le réchauffement climatique planétaire".
Outre l’agriculture, il y a les infrastructures et l’énergie pour lesquelles les besoins en financement sont de 67 milliards Usd "pour des projets dont la mise en oeuvre est cruciale pour la libre circulation des biens et services et pour l’intégration régionale et continentale". Le Chef de l’Etat s’est félicité de la capacité de certains Etats membres d’opérer sur le marché financier. "Ainsi, pour la seule année 2014, certains de nos Etats ont émis des obligations d’infrastructures d’une valeur totale de 12,4 milliard de dollars, obligations qui ont été toutes souscrites", a-t-il démontré.
S’agissant de la Zone de libre échange (ZEL), le Président Joseph Kabila a noté la performance réalisée dans le commerce intra-Comesa, passé de 19 milliards en 2013 à 22 milliards de dollars en 2014 alors qu’il était en 2000 à peine 3 milliards de dollars.
Il a saisi l’occasion pour annoncer d’autres acquis grâce à la chambre de compensation, au système virtuel de facilitation du commerce, au système régional de garantie sous douane etc. "Dans ce cadre, 27 guichets d’information sur le commerce frontalier ont été ouverts et fournissent des informations particulièrement utiles aux acteurs de ce commerce, notamment sur les marchandises pour lesquelles, au terme des conventions entre nos Etats, les petits commerçants ne doivent payer ni taxes ni droits", a-t-il poursuivi.
Il a marqué son optimisme à l’idée que les résultats obtenus jusque-là vont s’amplifier davantage en juin prochain lorsque sera lancée la ZEL tripartite comprenant le Comesa, l’Eac et la Sadc. "Cette grande zone de libre échange, du Cap au Caire, qui regroupera 26 pays, sera la plus grande zone de libre échange en Afrique", a-t-il renchéri.
Evidemment, le prix à payer a pour noms la paix et la sécurité.
"A ce sujet, en dépit de substantielles améliorations, en certains endroits, comme dans l’est de mon pays, la situation sécuritaire dans la Région continue d’être une source de préoccupations. Au cours de ce sommet, nous en débattrons donc, afin de prendre les mesures qui s’imposent", a déclaré le Chef de l’Etat, convaincu du devoir et du pouvoir, individuel et collectif, de neutralisation de toutes les forces négatives, de la piraterie maritime et du terrorisme.
"Je ne doute pas que, sous la présidence de mon frère le Premier Ministre de la République Fédérale et Démocratique d’Ethiopie, nous enregistrerons de grandes avancées sur ce chantier de la paix et de la sécurité, comme sur celui plus large de l’intégration économique, de la transformation de nos économies, de la croissance inclusive et de l’amélioration des conditions de vie de nos populations", a-t-il conclu avant de rassurer le nouveau président en exercice du Comesa de son soutien le plus total.
GARANTIR LA CONTINUITE
Pour revenir au Rapport annuel 2014, il y a lieu de signaler que le Président Joseph Kabila préconise quatre stratégies pour consolider les efforts jusque-là déployés, à savoir l’expansion de la zone de libre échange (ZEL), le renforcement des instruments et programmes de facilitation du commerce, la mise en oeuvre opérationnelle de l’Union douanière et le développement des infrastructures de base dans la région. L’objectif, a-t-il révélé, est la création "des conditions nécessaires à l’industrialisation de la région", rejoignant de ce fait le thème même du 18° sommet du Comesa "Pour une industrialisation inclusive et durable".
D’ailleurs, dans le rapport annuel, il en a touché un mot. "Une politique industrielle du COMESA est en cours d’élaboration. Elle est appelée à être alignée sur la politique d’industrialisation du continent africain. L’accent de la politique régionale d’industrialisation du COMESA devrait porter sur un éventail d’intérêts, notamment la nécessité pour l’Afrique de diversifier afin de créer de la valeur ajoutée. L’industrialisation de la région du COMESA exigera la promotion de chaînes de valeurs mondiales et la création d’un environnement propice pour un développement industriel inclusif dans la région", a-t-il dit.
Il n’est meilleure façon de garantir la continuité que celle-là. Assurément, le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn a dû apprécier.
Le prochain sommet se tient à Madagascar.
Pour rappel, le Comesa compte 19 Etats membres : Burundi, Djibouti, Egypte, Erythrée, Ethiopie, Kenya, Libye, Madagascar, Malawi, Maurice, Ouganda, République Démocratique du Congo, Rwanda, Seychelles, Soudan, Swaziland, Comores, Zambie et Zimbabwe. Le Soudan du Sud sollicite son adhésion. D’Addis-Abeba,

Omer Nsongo die Lema


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