*Si le Gouvernement n’a pas assez de moyens pour organiser les élections locales, municipales et urbaines, point n’est besoin de forcer les choses. Un tel processus accoucherait d’un avorton. Visiblement, la complexité de l’installation des Entités Territoriales Décentralisées et son coût prohibitif militent en faveur d’un report des scrutins intermédiaires au-delà de 2016. Laurent Batumona, Député national et Président national du MSC (Mouvement de Solidarité pour le Changement), qui s’exprime ainsi, accorde la priorité à la présidentielle, aux législatives nationales. Dans ce même lot, il estime que les provinciales ainsi que les élections sénatoriales et des Gouverneurs sont bien plus contraignantes que les locales, municipales et urbaines qui peuvent être postposées, après 2016. Il en a d’ailleurs été le cas, depuis les élections 2006 et 2011, sans que le retard enregistré n’ait nullement été, du moins jusqu’ici, un brise-lames dans le fonctionnement institutionnel en RD. Congo. En attendant, dans la territoriale et la petite territoriale, Laurent Batumona estime qu’une nouvelle mise en place consensuelle (Majorité, Opposition et Société civile) est nécessaire.
De plus en plus, les acteurs politiques donnent de la voix au sujet de l’applicabilité du calendrier électoral qualifié de global. A peine rentré de ses vacances parlementaires dans le territoire de Masi-Manimba au Kwilu, Laurent Batumona se mêle au débat sur le processus électoral. Sans se poser des questions, il ne partage pas les élucubrations de certains politiciens qui insistent sur l’organisation, cette année, des élections locales alors que le pays n’en a pas assez de moyens, ni de temps. S’y accrocher équivaut à un suicide, constate-t-il. Les locales pourraient être postposées en 2017. Mais, l’élection présidentielle, les législatives nationales, les provinciales, les sénatoriales et les élections des Gouverneurs et Vice- Gouverneurs ne sont pas à reporter. Elles doivent avoir lieu aux dates prévues.
Batumona a beaucoup appris de son séjour à Masi-Manimba. Il a eu à faire à une population abandonnée. Pas de routes, pas d’infrastructures de base. Cet état des lieux pas reluisant pousse le Député MSC à suggérer que la Majorité, l’Opposition et la Société civile se réunissent pour procéder à de nouvelles nominations dans la territoriale et la petite territoriale. Il considère que les Bourgmestres, les Administrateurs des Territoire et les Chefs des Secteurs sont en fonction depuis des lustres. L’heure est venue, suggère-t-il, de les remplacer parce qu’ils versent dans l’inaction et dans des nombreux abus du pouvoir.
Dialogue sans exclusive
Pour ce faire, un dialogue politique sans exclusive est vivement recommandé. Les Concertations nationales de 2013 avaient abouti à la formation du Gouvernement de cohésion nationale, en application d’une résolution sur la gestion collégiale de la Res Publica. Pour Laurent Batumona, il n’est pas question de s’arrêter à mi-chemin. L’idée, c’est d’aller jusqu’au bout dans le partage des postes des responsabilités.
Porte ouverte…
La question du calendrier électoral a aussi été soulevée par le Président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, le 16 mars à l’ouverture de la session ordinaire. Pour ce dernier, la CENI est la seule institution autorisée à élaborer le calendrier électoral. En droit, on dit que la compétence est d’attribution. Néanmoins, l’Assemblée nationale, en sa qualité de mandant de la CENI, peut débattre de la faisabilité du calendrier électoral. Aubin Minaku a reconnu à chaque Député, le droit de s’interroger et d’interroger le Gouvernement sur la réalisation du calendrier électoral. A ce propos, il s’est engagé à ouvrir un dialogue constructif, le moment venu. A défaut d’inverser les scrutins, comme le réclame l’Opposition, le dialogue aurait l’avantage de dissiper le doute sur la faisabilité du calendrier.
Echo de New York
Des sources proches du Palais de Verre à New York ont rapporté que le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, a demandé au Gouvernement de la RDC et aux partis de l’Opposition d’entamer un dialogue en vue d’établir un consensus sur les principales questions qui se posent à cet égard notamment, sur le financement des élections et l’établissement des listes électorales. Si, évidemment, Aubin Minaku tient parole, il aura réussi à démentir les informations selon lesquelles la liberté d’expression est restreinte en RDC.
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