«L’Autonomisation économique et financière de la femme de l’espace francophone». Voilà le thème débattu, lors de la 59ème Session de la Commission de la condition de la femme (CSW 2015) qui s’est déroulée au siège de l’ONU, à New York, aux Etats-Unis d’Amérique. De grandes rencontres ont été organisées ça et là, sur place, à l’intention des ministres du Genre, des Chefs de délégations des Etats membres de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), des entités des Nations Unies ainsi que des ONG de toutes les régions du monde. Deuxième pays francophone au monde, la République Démocratique du Congo a été représentée valablement par Mme Bijou MUSHITU KAT, Ministre du Genre, Famille et Enfant.
Cette conférence mondiale a été présidée par Mme PENDA MBOW, Représentante personnelle du Président sénégalais, MACKY SALL, qui assure la présidence tournante de l’OIF. Les travaux se sont déroulés en la salle Millenium Palace, en présence de Mme Jean MICHAELLE, Secrétaire général de l’OIF. Des éminents orateurs et experts ont développé des sujets qui cadrent avec la thématique et les différents domaines dans le cadre des objectifs du millénaire.
A cet effet, Bijou KAT et sa délégation ont suivi religieusement les différents exposés dans le souci de renforcer leurs connaissances acquises en matière d’autonomisation économique et financière de la femme. Cette expérience constitue une base de données fiable pour les Congolaises qui, à leur tour, peuvent partager et former aussi d’autres femmes au pays.
D’une réunion à l’autre, la Ministre congolais du Genre, Famille et Enfant et son staff ont aussi participé au Forum EWEC (Every Woman Every Child). Il était question d’évaluer l’autre objectif assigné aux femmes du monde, qui est la «Santé de la Reproduction».
A cette occasion, la Dame de fer, Bijou KAT, a démontré les prouesses de la RDC, pays qui s’est résolument engagé pour baisser très sensiblement la mortalité infantile et de la maman, lors de l’accouchement. Elle a également profité de cette rencontre avec Mme Zaïnab BANGOURA (Représentante du Secrétaire général des Nations Unies en charge des Violences en période de conflits), pour parler de la situation de la femme congolaise dans la partie Est de la RDC. Sur ce, elle a réaffirmé que la « paix revient progressivement dans cette région où le taux du viol diminue sensiblement.
Outre les rencontres publiques, Bijou KAT a saisi, par ailleurs, l’opportunité pour échanger avec le Secrétaire général adjoint de l’ONU en charge des Questions de Population. Son hôte l’a rassurée de la mise à sa disposition de la Cartographie sur les jeunes leaders, capables d’assurer l’autonomisation dans la tranche d’âge de 16 à 25 ans.
Par la suite, la Ministre du Genre a participé au forum de haut niveau des ministres du Genre de l’Union Africaine (U.A) avec comme thème : « l’Evaluation des 10 domaines critiques et du choix des thèmes nationaux au niveau africain…, Femme, Science et Technologie ».
Cette activité a ouvert grandement les horizons de la délégation congolaise sur l’évolution de la Science et de la technologie en RDC. Toujours dynamique, Mme KAT BISHITU a aussi pris part à une réunion importante avec l’Alliance des Grandes Dames du Monde, partenaires au développement. L’entretien a tourné autour de l’accès des femmes à l’énergie.
Mission accomplie !
Ainsi, la Ministre congolaise du Genre est-elle passée à l’offensive, du haut de la tribune, pour défendre la vision du Congo-RDC sur la question de l’autonomisation de la femme. « La question de l’équité et d’égalité homme-femme est au cœur d’une société juste et paisible et se situe à l’intersection de la problématique du développement durable et celle du respect des droits humains… Afin de surmonter les obstacles à la promotion des femmes. Douze domaines ont été identifiés comme constituant des entraves à la promotion des femmes et, de ce fait, devraient faire l’objet d’actions spécifiques».
Pour elle, ces objectifs stratégiques adoptés définissent clairement les actions devant être menées afin de surmonter les obstacles rencontrés pour la promotion du Genre. Bien que la RDC ait pris un peu de retard pour atteindre à bon escient l’idéal, suite aux guerres à répétitions, Bijou KAT a insisté sur l’adoption de la plateforme de Beijing 1995, qui a abouti aux 12 objectifs, ci-après :
- La Femme et la pauvreté ;
- La Femme et l’éducation ;
- Les Violences sexuelles et celles basées sur le genre ;
- La Femme et les conflits armés ;
- La Femme et la santé ;
- La Femme et le VIH/SIDA ;
- La Femme et l’économie ;
- La prise de décisions et le leadership ;
- La Femme et les médias ;
- La Femme et l’environnement ;
- Les petites et jeunes filles ; et enfin de compte, le statut social et juridique de la femme.
Puis, avec chiffre à l’appui, la patronne du Genre en RDC a fait savoir que son pays a consenti des efforts pour lutter contre la féminisation de la pauvreté malgré que 61,2% des femmes vivent en-dessous du seuil de la pauvreté. «Des politiques et stratégies ont été mises en place pour l’intégration de la dimension genre, la planification et la budgétisation sensible au genre et l’autonomisation économique de la femme», a-t-elle renchéri.
En ce qui concerne l’éducation, la Ministre a souligné que le taux de scolarisation dans l’enseignement primaire a connu une évolution positive. Le Congo observe la baisse de l’écart entre garçon et fille avec 75% en 2010 et 90,5% en 2012. La RDC est en voie d’atteindre (l’idéal), soit le 100%.
Concernant la question sur la violence sexuelle basée sur le genre, Bijou KAT a montré la volonté de son Gouvernement qui en a toujours fait sa préoccupation malgré quelques retards dus aux pesanteurs socioculturelles, d’une part, et des crises sociopolitiques notamment, les conflits armés, d’autre part. Pour elle, les femmes congolaises ont toujours pris part à toutes les rencontres où les congolais négocient la paix, en vue de se confirmer à la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU.
S’agissant de la pandémie du siècle, la Ministre du Genre a indiqué que la prévalence du VIH/SIDA a sensiblement baissé. Elle est passée de 2,57% en 2011 à 1,1% en 2014, grâce à la sensibilisation et au dépistage volontaire, à la création des centres de traitement ambulatoires, et à la distribution gratuite des antirétroviraux.
Bijou KAT MUSHITU a terminé son speech sur la situation juridique et le Statut social de la femme congolaise. Elle a reconnu que les rapports sociaux des sexes sont défavorables à la femme. Toutefois, le Gouvernement de la RDC s’est dotée, en 2006, d’une Constitution qui consacre la parité et entend entreprendre des réformes législatives pour se conformer à ce choix.
Il y a lieu de noter que cette session a porté essentiellement sur l’examen des progrès réalisés dans l’application de la déclaration du Programme d’action de Beijing, 20 ans après son adoption, lors de la 4ème conférence mondiale sur les femmes en 1995.
Jordache Diala
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