*Arguments sur arguments, Emmanuel Shadari s’est déployé face à la démarche de José Makila et consorts qui, derrière la motion de défiance, voulaient se taper la tête de Boshab, en l’évinçant de son piédestal au sein du gouvernement. Mais, l’épreuve n’aura duré que l’espace de quelques temps. Car, en définitive, Evariste Boshab Mabudj Mabilenge, Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur et Sécurité, conserve son fauteuil. Il n’avait d’ailleurs pas grand-chose à craindre du moment que la Majorité Présidentielle a fait bloc, pour réduire en minorité les opposants qui, numériquement, n’ont pas fait le poids. Mais, cela ne s’arrête pas là. Dans l’affaire de la « fosse commune » ou « tombe collective » de Maluku, Evariste Boshab n’est pas allé devant l’Assemblée nationale comme un agneau sur une table d’immolation. Sa défense, il l’avait préparée minutieusement. D’abord, les services funèbres sont de la compétence exclusive du Conseil urbain. Le Ministre de l’Intérieur du Gouvernement central n’a rien à y foutre. Ensuite, pourquoi les opposants ne mentionnent pas les noms et adresses des victimes dont les familles ont perdu les traces ? Qui plus, doit-on penser que Boshab devrait-il payer le prix des fautes qu’il n’a jamais commises ? Enfin, les règles, pour porter un jugement sur la conduite d’un citoyen, doivent être des lois opposables à tous. Et non, chercher autre chose, en s’appuyant sur des vues viciées.

La plénière de l’Assemblée nationale annoncée pour examiner la motion de déchéance qui visait le Vice- Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur a, finalement, livré ses secrets hier, AU Palais du Peuple, à Kinshasa. A la suite d’une motion incidentielle du président du Groupe Parlementaire PPRD, Emmanuel Shadari, l’affaire a pris une autre tournure. Celui-ci a démontré que Boshab n’était pas la personne indiquée pour répondre de l’inhumation collective de Fula-Fula. Il faudrait peut-être regarder du côté de l’Hôtel de Ville de Kinshasa. Les uns et les autres ont fait valoir des positions partisanes. Résultat, l’Assemblée nationale s’est coupée en deux : la Majorité Présidentielle et l’Opposition parlementaire. Les Députés de deux camps se sont affrontés à coup d’arguments d’autorité. Les uns pour défendre Boshab, les autres pour pointer sa responsabilité dans l’affaire. Au finish, les Députés de l’Opposition ont vidé la salle, un exercice qu’ils maîtrisent le mieux, pour laisser la Majorité rejeter, sans autre forme de procès, la motion anti-Boshab. La scène a rappelé aux téléspectateurs de la RTNC, les plénières très houleuses de décembre 2014 et janvier 2015 autour de la loi électorale.

Et si Boshab s’était défendu ?

Evariste Boshab n’a donc pas eu le temps de répondre aux auteurs de la motion de défiance. N’avait-il vraiment pas de choses à dire ? Etait-il à court d’arguments ? La manière dont les choses se sont déroulées est-elle rassurante pour la suite ? Les opposants ont-ils lâché prise ? A la tombée de la soirée, lundi 4 mai 2015, toutes ces questions se posaient encore et ne trouvaient pas de réponse. Pourtant, Evariste Boshab, d’après un membre de son entourage, s’était très bien préparé à administrer, une fois pour toutes, une leçon de droit et d’administration publique aux Députés qui veulent sa tête. Comment, se demande-t-on, un Ministre de l’Intérieur peut se permettre de célébrer un mariage en lieu et place d’un Gouverneur de province ? Ce n’est pas possible. Dans les rapports entre l’Etat et les provinces, la gestion des pompes funèbres et des cimetières relève de la compétence exclusive des provinces. A propos de l’inhumation proprement dite, les pro-Boshab soulignent qu’aucune loi n’interdit aux autorités de procéder aux inhumations. Le grief selon lequel le cimetière de Fula- Fula contiendrait des victimes de « l’Opération Likofi » ou des événements du 19 au 23 janvier 2015 est qualifié d’une vue d’esprit redevable à un pur sophisme. Toutes les accusations des Députés de l’Opposition sont perçues comme sans fondement, parce que ne reposant sur aucune preuve palpable. Pour finir, l’on interroge l’Ordonnance du 21 mars 2015 fixant les attributions des ministères. Le Ministre de l’Intérieur, on ne le dira jamais assez, n’a vraiment pas, sous sa responsabilité, la gestion des cimetières et des pompes funèbres. Voilà tout. Le reste n’est que baliverne.

La Pros.






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