Les résultats du sondage sur la consolidation de la paix et reconstruction ont été présentés, officiellement, hier, mercredi, 10 juin 2015, au restaurant Petit Trianon, à l’Institut Français, à la Halle de la Gombe, à Kinshasa. Ils se présentent de la manière suivante : une stabilité s’observe sur le plan sécuritaire dans les territoires du Petit Nord, suivi de la diminution de confiance dans les acteurs clés. Ce projet est une initiative conjointe de la Havard Humanitarian Initiative (HHI) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), en collaboration avec la MONUSCO. Son objectif est d’amener toutes les parties prenantes à s’en approprier, en vue d’apporter une valeur ajoutée à la gouvernance de la RD. Congo. Ces deux enquêtes ont été réalisées en décembre 2014 et dans la période de mars à mai 2015.

Pour Isaac Mushokoro du PNUD, il s’agit d’un projet évalué à hauteur de 2.558.000 USD, afin de collecter des données et de rémedier au gap des statistiques du pays. Cela, dans le souci d’aider les différents partenaires à mettre en place des objectifs programmatifs visés. Pour ce faire, les spécialistes se sont également focalisés sur le renforcement de capacités des étudiants de deux universités, dans les deux Kivu, ainsi que de l’Université libre des Grands Lacs, sur des sujets portant sur la protection et l’accès à la justice. A cet effet, quelques phases ont été exploitées notamment, l’étude de base en 2013 ainsi que le sondage trimestriel sur différentes thématiques au Nord et Sud Kivu, puis en Ituri.

Sécurité

La journée d’hier était consacrée à la présentation de deux premières enquêtes. Patrick Vinck de HHI a indiqué qu’après une forte amélioration, la sécurité reste stable dans les territoires du Petit Nord, mais la confiance dans ses acteurs a diminué. A Goma, principalement, après la défaite du M23 fin 2013, le sentiment de sécurité de la population s’est considérablement amélioré dans cette région, englobant les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo. Ces enquêtes révèlent que dans tous ces territoires, Dieu et la Communauté elle-même continuent à être les plus souvent identifiés comme les principaux pourvoyeurs de sécurité plus que tout autre acteur formel. Les données qualitatives suggèrent que les zones qui étaient précédemment patrouillées régulièrement par les FARDC et/ou MONUSCO ne sont plus surveillées depuis la défaite du M23, alimentant le sentiement que personne n’est là pour assurer la sécurité.

Violences sexuelles

En dépit de cela, la criminalité diminue, sauf à Bukavu où le niveau de violences sexuelles est inchangé. Sur base des déclarations de la population à ce dernier sujet, les taux d’incidence pour la période d’un an avant l’entrevue variait de moins de 1% à 5 %. Les différences avec l’enquête de 2013 se situent dans la marge d’erreur. Neuf sur dix résidents ont indiqué qu’ils accepteraient le retour dans leur foyer d’une femme victime de violence sexuelle.

Crise de confiance

Quant au facteur de confiance, il a signalé que la crise dans les acteurs de la justice demeure un défi. Car, malgré l’amélioration de l’accès à la justice, les habitants de toute la région d’étude ont déclaré que les niveaux de confiance dans la justice civile et militaire est en diminution, lorsqu’on le compare avec les résultats de décembre 2014 et décembre 2013. Cela confirme ainsi l’écart grandissant de la méfiance envers les acteurs de justice. D’ailleurs, peu de résidents pensent que les tribunaux traitent tout le monde de façon juste et équitable.

Opérations contre les FDLR

L’offensive lancée contre les FDLR en février 2015 est largement connue, surtout dans les deux Kivu où, à quelques exceptions près, plus de la moitié des personnes interrogées sont au courant. Mais, cette information est moins connue en Ituri. La perception de cette intervention est tout de même très contrastée. Dans presque tous les territoires, une majorité de ceux ayant entendu parler de ces opérations les jugent favorablement. Pourtant, un tiers seulement de la population de Goma, Nyiragongo et Masisi le juge favorable, par crainte de représailles.

Elections

Dans tous les territoires, une grande majorité de répondants indique qu’ils voteront lors des prochaines échéances électorales. Néanmoins, les deux-tiers ou plus indiquent que leurs élus nationaux et provinciaux représentent très mal leurs intérêts. Il faut signaler qu’un comité de projet se réunit, régulièrement, pour discuter des questions à traiter. De son côté, Martin Köbler, Patron de la Monusco, a remercié tout le monde pour la collaboration étroite. Il a, en effet, relevé quelques questions qu’il sollicite d’être abordées au prochain trimestre par rapport à cette mission. D’autant plus que ces résultats peuvent influer sur la prochaine résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur la présence de la MONUSCO en RDC.

Judith Asina






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