Il semble, selon des informations recoupées parvenues à La Prospérité, que les consultations pourraient reprendre ce mardi 16 juin à la Cité de l’Union Africaine, après une trêve. Les Députés auront le temps de dire au Président Joseph Kabila, qui va les recevoir dans la journée d’aujourd’hui, si l’information livrée en plénière par le Président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, se confirme, pour quelle raison, ils n’ont pas examiné la loi sur la répartition des sièges aux locales, vidant ainsi une question essentielle devant faire l’objet du dialogue politique ; réglant d’un coup, le problème du report des élections locales, principal point d’achoppement entre, d’un côté, les opposants et, de l’autre, la CENI et la Majorité au pouvoir. Y aura-t-il une session extraordinaire ?
Une trêve de trois jours est observée au Palais de la Nation depuis le passage, vendredi 12 juin, des Ambassadeurs accrédités en RDC et les Gouverneurs des provinces. Le Gouvernement a beaucoup communiqué sur le contenu des entretiens que le Président a eus avec les chefs des missions diplomatiques. On a cru comprendre que des points de divergence existent encore sur le choix des élections dont il faut financer l’organisation. Pour la Communauté internationale, la présidentielle et les législatives nationales sont les plus importantes. Car, elles sont constitutionnellement, contraignantes. Une thèse que ne partage pas le Porte-parole du Gouvernement qui met les locales et les élections nationales au même diapason. Après quoi, il semble, selon des informations recoupées parvenues à La Prospérité, que les consultations pourraient reprendre ce mardi 16 juin à la Cité de l’Union Africaine. Un changement de décor et de cadre qui ne laisse pas indifférente la presse. En effet, les professionnels des médias sont la seule grande corporation à n’avoir pas encore rencontré le Président Joseph Kabila. Il est fort probable que les journalistes soient reçus au dernier moment, ce serait là, peut-être, la meilleure façon de rendre compte à la Nation par médias interposés comme dans tout pays civilisé. Sauf si Joseph Kabila, qui a plusieurs tours dans ses manches, décide de faire de grandes annonces à l’occasion du traditionnel discours du 30 juin, jour de la fête nationale. On sait déjà que Joseph Kabila procédera à l’inauguration, sous les projecteurs des caméras, de certains ouvrages phares du quinquennat. Il s’agit, entre autres, de l’Immeuble du Gouvernement, sorti de terre place Royal à coup de millions de dollars, et de l’aérogare de N’djili. Le même jour, le Président et ses invités se feront le loisir d’assister au vol inaugural de Congo Airways. Peut-être que le Ministre Justin Kalumba des Transports et Voies de Communication, donné pour malade, aura quitté son lit d’hôpital. Son nom est lié à tout ce qui se rapporte en bien comme en mal aux dossiers Transco, ITB Kokolo, etc. Une déchéance à l’Assemblée nationale aurait mis fin, de façon tragique, à sa carrière politique. Heureusement, pour lui, que les Députés ne l’ont pas eu. Ceux-ci sont officiellement partis en vacances parlementaires de trois mois avec un goût d’inachevé. Ils n’ont pas réussi, pendant la session ordinaire de mars, à doter la CENI de la loi portant répartition des sièges aux locales. Par action ou par inaction, les Députés ont vidé une question essentielle devant faire l’objet du dialogue politique. Réglé d’un coup, le problème de report des élections locales, principal point d’achoppement entre, d’un côté, les opposants et, de l’autre, la CENI et la Majorité au pouvoir. Les Députés auront le temps d’échanger là-dessus avec le Président Joseph Kabila qui va les recevoir dans la journée de ce mardi 16 juin, si bien entendu l’information livrée en plénière par le Président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, se confirme. A la cérémonie de clôture de la session ordinaire de mars, aucune annonce n’a été faite quant à une éventuelle session extraordinaire. Le manque de moyens l’emporte sur toute autre considération. On se demande, alors, dans quel état se trouve le Président de la CENI, Apollinaire Malumalu¸ qui a toujours affirmé qu’il exécuterait le calendrier électoral du 12 février 2015. Devant les journalistes, mi-avril, il affichait une détermination déconcertante sur l’évacuation progressive des contraintes extérieures à la mise en œuvre du calendrier électoral. Voici, donc, l’abbé-président perturbé dans ses plans non pas par le manque de ressources financières, mais par une loi faisant défaut. En toute logique, la CENI ne peut que retoucher son calendrier. Pour ce faire, l’Opposition dite Aile Fatima (UNC, FAC, Envol, etc.) estime qu’il n’est pas nécessaire d’organiser un dialogue politique. D’ailleurs, les différents groupes et personnalités consultés par le Président Joseph Kabila ont fait des propositions, à prendre ou à laisser. Les positions qui reviennent le plus souvent sont le respect des délais constitutionnels, le report de certaines élections, le compromis politique, ainsi de suite. Ce qui fait dire à des observateurs que si le dialogue n’avait pour objet que le calendrier électoral, les données objectives de terrain le vident de son contenu. Le dialogue, en réalité, vaut plus que ça. Les consultations ont déjà permis aux acteurs sociopolitiques de s’exprimer. Cependant, beaucoup reste à faire pour détendre profondément l’atmosphère politique.