Après avoir envoyé un émissaire auprès de certains leaders des partis politiques de l’opposition et des acteurs de la société civile, le chef de l’Etat, Joseph Kabila se jette à l’eau. Selon des sources proches de son cabinet, il aurait entamé des consultations, depuis la semaine dernière, en perspective de ce dialogue politique.

Les partis politiques de l’opposition, notamment l’Union pour la nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhe, le Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, le CDR de Jean-Lucien Bus- sa et les Forces acquises au Changement (FAC) de Martin Fayulu, qui avaient déjà dit non à la proposition de l’émissaire de Joseph Kabila, ont réitéré leur refus de participer au dialogue politique convoqué par le pouvoir de Kinshasa. L’Opposition n’a donc pas attendu la f1iides consultations initiées par Joseph Kabila pour prendre position.
Delly Sesanga, rapporteur de l’opposition, avait, à l’issue de la rencontre des partis politiques tenue le vendredi 29 mai, donné la position de l’Opposition par rapport à l’initiative personnelle de Joseph Kabila. «L’opposition, dans son ensemble, a considéré l’essentiel des points de vue [exprimés] lors des rencontres avec son émissaire, qui a transmis ses préoccupations au président de la République sur ce que sont des sujets d’importance pour le pays, a-t-il expliqué dans une déclaration faite devant la presse. Nous considérons qu’il y a inopportunité de pouvoir tenir un dialogue. Donc, nous ne participerons pas aux pourparlers engagés entre la classe politique et lés forces politiques et sociales».

Freddy Matungulu et le CNB disent non

Ancien ministre des Finances de la RDC entre 2001 et 2003 et récemment parti en retraite anticipée au Fonds monétaire international (FMI), Freddy Matungulu Ilankir a, dans une déclaration sur Radio Okapi, pris également position par rapport au débat sur le dialogue. Initiateur du parti politique Congo na Biso (CNB), Freddy Matungulu redoute que ce dialogue ne favorise le glissement du mandat du chef de l’Etat, Joseph Kabila, au-delà de 2016. «Nous avons un gouvernement en place. Son devoir est de travailler et de faire en sorte qu’il puisse nous amener, l’année prochaine, aux législatives e à la présidentielle, donc à des élections paisibles, tranche Freddy Matungulu. Cela permettrait que la question de la légitimité du pouvoir, restée entière, puisse trouver solution. Les membres de ce gouvernement sont là et il revient à eux de travailler. Et, il ne faut pas qu’on pousse la balle du côté de l’opposition, qui n’a pas le contrôle sur le fonctionnement de l’appareil de l’Etat».

Martin Kobler veut arbitrer

Dans les milieux de l’opposition, certains leaders conditionnent leur participation au dialogue à la qualité de la personne qui dirigera les travaux. Nombreux sont ceux, comme Etienne Tshisekedi, qui souhaitent que lesdites assises soient convoquées et dirigées par Martin Kobler, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RDC. Les acteurs politiques qui soutiennent cette thèse peuvent se frotter les mains parce que Martin Kobler tout en saluant l’initiative du chef de l’Etat de convoquer un dialogue politique avec l’opposition notamment, a indiqué qu’il est disposé à offrir ses bons offices si le président de la République et les partis au dialogue le souhaitaient. «On ne peut pas imposer les bons offices. Je suis très heureux qu’on ait un dialogue politique maintenant. C’est une vraie chose ! Et on va attendre. Nous sommes ici pour assister, si les partis au dialogue le désirent», a-t-il souligné.

Par CN





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