« L’environnement politique actuel en RD Congo n’est pas propice à l’organisation d’un cycle électoral crédible et acceptable », a déclaré hier mercredi 3 juin en fin d’après-midi, le député de l’Opposition, Zacharie Ne Muanda Nsemi. C’était à l’issue d’un entretien de plusieurs minutes avec le Président Joseph Kabila, dans le cadre des consultations entamées depuis lundi dernier par le Raïs au Palais de la Nation.
Le député national de « Congo Pax » est formel. « L’organisation d’un processus électoral crédible en RD Congo est conditionné par certains préalables à résoudre », dit-il sans les lister explicitement. Néanmoins, Zacharie Ne Muana Nsemi a évoqué le fichier électoral. « Nous voulons bien aller aux élections. Mais avec quel fichier électoral ? Celui de 2011 ? Que non ! »
S’exclame-t-il sur un ton sec. Pour étayer son propos, l’homme looké à la célèbre écharpe jaune, ne manque pas d’arguments. Selon lui, le fichier électoral de 2011 n’est plus fiable. Cinq années après, il se compte de nombreux anciens mineurs qui ont atteint l’âge de la majorité.
Ces nouveaux majeurs doivent être identifiés et enrôlés, afin de leur permettre d’accomplir leur devoir civique qu’est le vote. D’où, l’actualisation du fichier électoral de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) est plus qu’un impératif. « Partout où il y a la CENI à travers le pays, c’est du bluff », a déclaré Ne Muanda Nsemi.
DIALOGUER ABSOLUMENT
Le calendrier électoral global et le dialogue en perspectives sont les deux termes de référence des consultations du Palais de la Nation. Interrogé au sujet de ce second point de l’entretien avec le Chef de l’Etat Joseph Kabila, Zacharie Ne Muanda Nsemi hausse le ton. « On ne peut pas vouloir à la fois une chose et son contraire. Il y a quelques temps, certains partis politiques de l’opposition ayant pignon sur rue, réclamaient sans cesse la tenue d’un dialogue pour résoudre certaines questions qu’ils estimaient essentielles à la bonne marche du pays. Voilà qu’au moment où le Chef de l’Etat cède à cette demande, les mêmes acteurs politiques tendent à se rebiffer », constate avec indignation le député Congo-Pax, Zacharie Ne Muanda Nsemi. Il ne s’arrête pas là. Au contraire. « Tata Nlongi » exhorte tous ses pairs de l’Opposition à saisir l’opportunité que leur offre le Président Joseph Kabila. « On doit dialoguer absolument », dit-il.
La même exhortation a été faite par M. Delphin Elebe Kapalay, président de la Commission d’intégrité et médiation électorale (CIME). A la tête de la délégation de cette structure qui a échangé hier avec le Chef de l’Etat, le très Kimbanguiste Delphin Elebe Kapalay déclare : « la vie est une symphonie de dialogue. On ne peut donc pas vivre sans dialoguer », dit-il. Manière pour lui d’insister sur le caractère incontournable du dialogue qu’il qualifie d’espace de liberté d’opinion et de tolérance dans tout jeu démocratique.
Que pense la CIME de l’idée de ceux suggèrent la modification du calendrier électoral ? A cette question de la presse, M. Delphin Elebe répond en une phrase simple : « le médiateur n’est pas bavard ». C’est tout dire. La Commission d’intégrité et médiation électorale est une structure mise en place par la Ceni et composée essentiellement par des responsables des confessions religieuses. Sauf les Catholiques qui avaient décliné l’offre en son temps.
Laurel KANKOLE