La plénière a tranché. Le projet de loi sur la répartition des sièges pour les élections locales, municipales et urbaines, a été retourné au Gouvernement. Il sera retravaillé à fond. Expliquant clairement les raisons fondamentales, Aubin Minaku, Président de l’Assemblée nationale, a cité, la clôture de la session de mars qui intervient lundi 15 juin, l’impératif de temps par rapport au calendrier électoral et le travail de fond qu’exige le projet de loi, surtout qu’elle contient beaucoup de chiffres qui demandent un travail titanesque. Sauf imprévu, Parlement et Gouvernement se donnent rendez-vous au mois de septembre prochain, pour un vrai débat. Pourtant, ce projet de loi fait partie de 23 contraintes soulevées par la CENI, lors de la publication du calendrier électoral, le jeudi 12 février 2015.
Respectueux de la tradition parlementaire, le Vice-premier Ministre, Ministre de l’Intérieur et Sécurité, Evariste Boshab, s’est présenté, une fois de plus, le samedi 12 juin 2015, devant la Représentation nationale. C’était pour répondre aux préoccupations des Députés nationaux sur le projet de loi portant répartition des sièges par circonscription. Après lecture des réponses par le Vice-premier Ministre, les choses ont tourné autrement. La plénière souveraine a trouvé mieux de renvoyer le texte au Gouvernement pour qu’il soit retravaillé. Mais, quelles sont les raisons avancées pour expliquer ce renvoi ? Trois raisons majeures ont été avancées par le Président de la chambre basse. Aubin Minaku a expliqué, en effet, que le parlement clôture sa session de mars, le lundi 15 juin. Et puis, le lendemain, ce sont les vacances parlementaires. En conséquence, l’on ne peut pas recevoir le texte en cette période et le faire moisir dans les tiroirs de l’Assemblée nationale durant trois mois. La deuxième raison avancée par le Speaker de la chambre basse, c’est bien l’impératif de temps. C’est-à-dire, les temps que vont prendre les vacances parlementaires par rapport au respect du calendrier électoral. Enfin, le texte nécessite un travail de fond, parce qu’il présente beaucoup de chiffres. Ce faisant, à l’unanimité, les Députés ont décidé de le renvoyer au Gouvernement. Signalons, par ailleurs, que le vendredi 5 juin 2015, la représentation nationale était, dès le départ, divisée sur cet épineux dossier. Certains Députés avaient opté pour le rejet pur et simple de ce document, alléguant qu’il contenait beaucoup de faiblesses. D’autres, par contre, conscients de ces faiblesses, avaient soutenu que le texte pouvait être amélioré en commission.
Kalumba recherché !
Quant à la motion de défiance initiée par l’Honorable Mutwale contre le Ministre de Transport et Communication, Justin Kalumba, inscrite pourtant à l’ordre du jour, elle a été repoussée à une autre date, du fait que le Ministre était empêché. Selon les indications fournies au travers d’une correspondance du Vice-premier ministre, Evariste Boshab, l’état de santé du ministre visé par la motion, ne pouvait pas lui permettre de venir devant la Représentation nationale. Pressant le bureau pour découvrir le contenu, le Speaker de la chambre basse a lu l’entièreté de la correspondance dans laquelle Evariste Boshab informe les Députés que l’absence de Justin Kalumba n’est pas un refus, mais qu’elle est liée à un problème de santé. Ainsi, est-il dans l’impossibilité de répondre à l’invitation. Sceptiques, les Députés ont, séance tenante, mis en place une commission spéciale composée des Députés membres de l’Opposition et de la Majorité, pour aller s’enquérir de l’état de santé de l’interpellé. Il était question, dans cette démarche, de savoir si ces allégations de maladie sont vraies ou fausses. A la limite, la curiosité des Députés, soucieux de la vérité, de se faire une idée si ce n’était pas là, une fuite en avant.
Philomène Mwaluke