Dans son discours à l’occasion du 55ème anniversaire de l’indépendance de la RDC

A 17 mois de la fin de son mandat, beaucoup de Congolais attendaient que Kabila s’engage à partir en décembre 2016 ; mais il a escamoté le sujet, préférant s’accrocher à un dialogue sans médiation internationale

C’est avec une certaine attention que les Congolais ont suivi, devant leurs postes téléviseurs, lediscours présidentiel tant attendu que Joseph Kabila a prononcé dans la soirée du lundi 29 juin 2015, à l’occasion de la fête marquant le 55ème anniversaire de l’indépendance de la RDC.

Pour un discours mettant en exergue les mérites de la liberté retrouvée et de l’autodétermination, la mention est satisfaisante.

Mais quant aux attentes du peuple congolais en rapport avec les principaux enjeux politiques de l’heure, Joseph Kabila est resté de marbre, rejetant en bloc les revendications de l’opposition et, en filigrane, des dernières recommandations des évêques catholiques ayant suggéré l’interversion du calendrier électoral.

Selon les évêques, il est idoine de commencer avec les provinciales, les législatives et la présidentielle en 2016. Les autres élections, les municipales et les élections urbaines devant intervenir en 2017.

Frustrations

Le principal enjeu porte sur la candidature de Kabila pour un troisième mandat anticonstitutionnel à la présidence de la République. Le successeur de Mzee Kabila n’a rien dit à ce propos.

Joseph Kabila insiste néanmoins sur la nécessité de surmonter » les obstacles qui jonchent la marche vers la troisième série d’élections voulues libres, transparentes et crédibles et aussi apaisées par notre peuple qui avait été privé d’élections démocratiques pendant les 45 premières années de notre indépendance « .

Au sujet de la tenue du dialogue, Joseph Kabila annonce que les entretiens entre les gouverneurs de province et les forces vives de leurs juridictions respectives font suite à la demande pressante et insistante d’un dialogue politique par certains membres de l’opposition congolaise.

Ici encore, on doit rappeler que l’opposition tient mordicus à la convocation d’un dialogue suivant l’esprit et la lettre des recommandations des l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, sous la médiation internationale. Kabila, quant à lui, refuse ce qu’il qualifie d’ingérence étrangère à ce dialogue. L’opposition politique, la société civile et une frange de la population congolaise demeurent ainsi frustrées.

Concernant l’impératif de la sécurisation du processus électoral, Joseph Kabila reconnait les expériences malheureuses du passé, l’intolérance politique et la non acceptation des résultats des élections par les perdants ayant conduit à des violences meurtrières avant, pendant et après les scrutins de 2006 et 2011.

Alors que l’opposition réclame à cor et à cri la révision du fichier électoral pour ne pas retomber dans ces travers, Kabila ne suggère aucune piste de solution. Les violences post électorales sont d’ores et déjà à craindre pour 2016 si Joseph Kabila s’accrochait à un troisième mandat anti constitutionnel.

Il en est de même en ce qui concerne » la participation aux scrutins d’anciens mineurs devenus majeurs en cours du cycle électoral qui, du fait de la loi électorale, en sont exclus et donc privés d’un droit que j’estime légitime « , note Kabila.

Le président congolais rechigne à plaider pour cette frange importante de la population et ajoute : » Cette loi prévoit, en effet, que cette frange importante de la population ne pourrait être prise en compte que lors des scrutins à venir, après le renouvellement du fichier électoral « .

En clair, les nouveaux majeurs sont exclus de futures échéances. Tels sont les principaux enjeux délibérément escamotés dans le discours présidentiel et qui pourraient engendrer des violences lors des scrutins de 2016, si l’on n’y prend garde.

Par G.O.







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