Ultrasensible, la matière relève tout de même de la sphère de dossiers soumis à la délibération de la Cour Constitutionnelle. Hier, en effet, la CENI y a été. Demain, si une convocation formelle atterrit sa table aujourd’hui, ce serait, normalement, le tour de Matata Ponyo, le Premier Ministre, d’y répondre. Et, pourtant, Boshab Evariste qu’accompagnait le Vice-Ministre des Finances, M. Mpeti Albert, l’y ont précédé ce lundi 31 août 2015, pour tenter, à leur manière, de se prêter aux questions des juges, au nom du gouvernement. Mais, la portée de la requête est tellement historique que des précisions du Premier Ministre, lui-même, soient plus qu’attendues dans 24 heures. C’est-à-dire, dès ce mercredi 2 septembre, dans la matinée. Ainsi, la Cour Constitutionnelle, une fois sa religion éclairée par la CENI et le gouvernement, pourrait-elle prendre l’affaire en délibéré, avant de s’y prononcer dans les délais de la loi. Les choses iront vite, semble-t-il, si rien ne contraste avec le fond des informations recueillies de plusieurs croisées. Car, après tout, le sort du processus électoral est, dorénavant, suspendu à l’arrêt que rendrait, incessamment, la Cour Constitutionnelle.



Bloquée, la CENI s’est, finalement, vouée à la ‘’sainteté’’ de la Cour Constitutionnelle. Pour ce faire, elle a écrit et déposé une requête dont le contenu est, jusqu’ici, diversement interprété. Tantôt, l’on parle de l’impossibilité, pour la CENI, d’exécuter le calendrier global, faute de moyens. Tantôt, l’on parle de ses justifications, quant au renvoi presque sine die, de l’organisation des élections des Gouverneurs et Vice-gouverneurs, en avançant les mêmes motifs liés, comme il fallait s’y attendre, à l’installation, non encore réellement enclenchée, de nouvelles provinces. Dans les deux cas, l’affaire est très sérieuse. Et, si la machine électorale est grésillée ou, à tout le moins, électrocutée, ceci pourrait avoir une incidence inéluctable sur le reste du processus. La CENI voudrait ainsi agir en amont. Elle voudrait, au fait, se prémunir d’un arrêt de la Cour Constitutionnelle, avant de procéder au réaménagement de son calendrier global. Voilà pourquoi, ils étaient tous là, ce lundi 31 août, devant la Cour Constitutionnelle, pour étayer les raisons à l’origine du blocage auquel la CENI est, depuis un certain temps, confrontée, pour mettre en œuvre l’ensemble du processus électoral sur base du calendrier global ou, du moins, pour matérialiser ne serait-ce que le chronogramme annoncé et, plus d’une fois, réinitialisé en vue des élections des Gouverneurs et Vice-gouverneurs des Provinces nouvellement créées. André Mpungwe, le Vice-Président de la CENI, a dû répondre aux questions des juges. Il n’y était pas seul. Les autres hauts Cadres de la CENI dont le bouillonnant Jean-Pierre Kalamba N’galula, le Rapporteur, l’y ont accompagné. Sans entrer dans les secrets des dieux, puisqu’il s’agissait d’un huis clos, il y a lieu, néanmoins, de résumer la problématique en un ou deux mots : ‘’manque d’argent’’. Puis, le mot ‘’retard’’ dans l’accomplissement des contraintes relevées, autrefois, lors de la publication, le 12 février 2015, du calendrier global, serait revenu à maintes reprises, dans les explications de la CENI à la Cour Constitutionnelle. Or, ces ceux raisons, à elles toutes seules, n’épuisent pas le débat déjà engagé sur le dispositif du glissement. Car, quand bien même elle aurait tous les moyens aujourd’hui, il devient mathématiquement impossible à la Centrale électorale, de tenir tout ce florilège d’engagements inscrits dans le calendrier global aux dates et délais prescrits. D’où, ceci expliquant cela, il allait de soi que la CENI, sans aller dans les détails, s’en trouve là, devant un mur infranchissable. Qu’elle tente aujourd’hui, d’explorer les voies de sortie, pour obtenir, au cas la Cour Constitutionnelle concédait à sa requête, des rallonges juridiques qui, vraisemblablement, lui permettraient d’arrondir ses angles et d’étendre, par le fait même, ses marges de manœuvres, au-delà, peut-être, de l’imaginable. Bien d’autres pistes seraient pointées. L’affaire de l’enrôlement des jeunes devenus majeurs ainsi que celle de l’éventualité de la révision du fichier électoral, rentreraient, elles aussi, dans le même box. Une telle démarche, en elle-même, n’a rien d’anti-constitutionnel. Mais, sa réalisation dans un contexte marqué par une forte dose de préparatifs de l’Opposition contre tout glissement et doublé d’une forte pression de la communauté internationale, avec les USA, en tête, en ce qui concerne, par exemple, le respect des délais constitutionnels, risque de poser, en définitive, quelques rixes. La Cour constitutionnelle qui joue, ici, pour sa crédibilité et son indépendance, est appelée à rester dans les bornes tracées par la Constitution dont elle est, pratiquement, la sentinelle.



LPM




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