La salle de conférence de la paroisse notre dame de Fatima était pleine comme un œuf, lors de la conférence de presse animée hier, lundi 10 août 2015, par l’Honorable Jean-Pierre Bertrand Ewanga, 10 jours seulement après sa relaxation. Toutes les personnalités de la Dynamique pour l’Unité d’Action étaient présentes à ce rendez-vous. D’entrée de jeu, le Parlementaire a dit sa reconnaissance à tous ceux ou celles qui l’ont soutenu pendant son séjour carcéral. Le Secrétaire Général de l’Union pour la Nation Congolaise a dit sa volonté de poursuivre son combat pour l’instauration de la démocratie au Congo. ‘’…Quant à moi, je m’engage à mener et à continuer avec tout notre peuple ce combat pour la démocratie dans notre pays,…’’, a-t-il déclaré.
Il a eu des mots justes pour exprimer sa profonde gratitude. ‘’Je ne saurais citer tous les noms des personnes et des organisations qui m’ont soutenu et qui sont sans nombre. Je voudrais que tous notent, à travers ces simples mots, toute l’émotion que j’ai ressentie toutes les fois que je me suis senti soutenu et porté par eux tous, ainsi que toute gratitude doublée de ma détermination plus que jamais d’œuvrer ensemble, main dans la main, pour sauver notre pays’’, a-t-il dit. Et de poursuivre, ‘‘votre soutien sans faille, je l’ai ressenti comme un appel pressant à davantage d’engagement au service du peuple, c'est-à-dire, au secours de la démocratie’’.
Plusieurs messages forts à retenir. D’abord, sans atermoiement, le Député National a accordé son pardon après des durs moments passés à la Prison Centrale de Makala. Ensuite, il a appelé toute la classe politique à l’Unité pour faire face aux problèmes qui rongent la République, avant de lancer un message à la mobilisation générale pour le meeting que va organiser la Dynamique le 15 septembre prochain.
‘’J’appelle tous les peuples de la RDC à venir nombreux lors de ce grand meeting que la Dynamique va organiser le 15 septembre prochain. Nous devons braver la peur, et privilégier la démocratie’’, a-t-il indiqué.
Parlant au nom de la Dynamique, Jean-Bertrand Ewanga a renouvelé l’appel pour la libération de tous les prisonniers, ses anciens compagnons de cellule. Il a cité Eugène DiomiNdongala, Jean-Claude Muyambo, VanoKiboko, Christopher Ngoyi, Cyrille DoeeMupapa, Yves Makwambala, Fred Bauma, Godefroid Muanabuato, etc.
Bon nombre des Congolais s’interrogent sur l’état d’esprit du Secrétaire Général de l’UNC après une année passée en prison. A cette question, Jean-Bertrand Ewanga répond : ‘’Rassurez-vous, je suis calme et serein. Mon état d’esprit est celui d’un homme politique, conscient de ses responsabilités devant l’histoire et la Nation…’’
Il a profité de cette occasion pour inviter la classe politique congolaise à s’investir, sans atermoiements, dans une démarche globale qui intègre les aspirations légitimes du peuple congolais au changement, en évitant les compromissions et autres arrangements politiciens nocturnes dictés par des intérêts égoïstes qui, fondamentalement, sont de nature à donner des béquilles à la majorité présidentielle. Abordant la problématique du mandat, le Député National, élu de la Province de l’Equateur, a rappelé les prescrits de l’article 70 de la Constitution qui stipule ce qui suit : ‘’le Président de la République est élu au suffrage universelle pour un mandat de 5 ans renouvelable une seule fois’’.
Le Député UNC a invité le peuple congolais à s’approprier l’esprit et la lettre de l’article 64 de la Constitution en son alinéa premier qui stipule : ‘’Tout congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente constitution’’. Il a, par la même occasion, lancé un appel à la vigilance. Pour lui, les congolais doivent prendre leur destin en main et privilégier la démocratie, surtout regarder en face tous les problèmes qui rongent la République afin de les résoudre.
Les dangers qui guettent le pays
‘’Je ne peux terminer mon propos sans revenir sur la situation préoccupante du pays qui appelle de notre part une prise de conscience sur les dangers qui nous guettent et par conséquent, un sursaut patriotique’’, a-t-il dit. Il a cité la peur, le dysfonctionnement des institutions de la République et, enfin, ce qu’il qualifie de l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire.
Un message aux congolais
A en croire Ewanga, il faut braver la peur pour faire face aux problèmes qui rongent la République et pour espérer bâtir ensemble, le Congo tant rêvé par les pères fondateurs. C'est-à-dire, un Congo fort et stable, un Congo sans corruption, un Congo sans affairisme, terre d’espoir, oasis de paix pour ses propres citoyens et refuge des opprimés ; un Congo dans lequel les fonctions de l’Etat ne sont pas une profession mais plutôt un mandat dont le délai doit être scrupuleusement respecté ; un Congo où les journalistes exercent librement leurs métiers et ne subissent aucune contrainte ni violence.
Le Député national rêve également d’un Congo où les activistes des droits de l’homme font leur travail sans être inquiétés ni poursuivis ; un Congo où les dirigeants respectent les biens publics et se préoccupent du vécu quotidien des populations ; un Congo où les fonctionnaires, militaires, juges magistrats et policiers assument leurs fonctions sans contraintes et perçoivent une rémunération décente et suffisante, digne de leurs charges ; un Congo où l’enseignant, le médecin, l’infirmier s’appliquent chacun à sa tâche avec conscience parce que convaincu de sa prise en charge totale par l’Etat ; …
Dans ce combat pour un Congo fort et prospère, nous devons imposer une culture démocratique qui passe par la tolérance et le respect mutuel, la liberté d’expression avant et après l’expression parce que toutes ces valeurs sont garanties par la Constitution et les lois de la République. Notre lutte ne vise nullement les individus. Il s’agit du combat pour le respect de la parole donnée, pour le respect des engagements pris et le respect du serment devant le peuple et devant Dieu’’, a-t-il précisé.
Kevin Inana