Dressant son bilan, trois ans après son avènement à la Primature, Matata fait observer que, pour un pays comme la RDC qui a connu plus d’une décennie de guerre, parvenir à atteindre et stabiliser le taux de croissance à plus de 8,4 %, relève du miracle économique. Une croissance inclusive qui se maintenait, il y a encore peu, à deux chiffres. Le Premier Ministre travaille sur deux piliers : l’économie et le social. L’inflation quasi nulle témoigne de la stabilité du cadre macroéconomique. Sa gestion rigoureuse des finances publiques a permis de mettre fin aux déficits chroniques qu’a connus le pays pendant plusieurs années. Mais, les choses changent. On s’habitue avec des excédents dans les comptes du Trésor Public. Croissance inclusive, non pas au sens d’un certain Nguz Karl-ibond, qui promettait le poulet dans l’assiette du plus petit des Congolais, mais, plutôt, dans l’amélioration des conditions de vie de la population. Pour y parvenir, Matata affirme avoir pris des mesures permettant d’irriguer l’économie nationale vers plusieurs secteurs vitaux. Le parc agroindustriel de Bukanga Lonzo est un exemple de réussite du modèle Matata. Pour montrer que c’est du concret, il annonce que d’ici fin décembre 2016, la RDC va vivre une véritable révolution agricole. Des problèmes d’énergie, qui empêchaient le parc agroindustriel de Bukanga Lonzo de tourner à plein régime, seront résolus. Les recettes attendues sont évaluées à 1,5 milliards de dollars américains. Le social, c’est aussi l’éducation qualitative de la population. L’Etat alloue au secteur de l’éducation 15% du budget. En 2015, 600 écoles ont été construites sur les 1000 prévues. Parallèlement, des centres de santé et hôpitaux pullulent à travers le pays. Matata travaille sur un vaste projet de réunification routière dont les retombées devraient être ressenties positivement par la population. Par exemple, le Ministre en charge des Travaux publics a effectué, a-t-on appris, un voyage Kinshasa – Tshikapa en voiture. Il n’a fait que moins de 18 heures. Une performance pour un déplacement qui ne se faisait que par Antonov. A ce tableau, loin d’être exhaustif, il faut ajouter le programme de construction des logements sociaux. Le secteur touristique redécolle. Toute la faune qui avait fui la partie orientale du pays est de retour. Tout cela parce que le pays a renoué avec la paix et la sécurité. Matata n’aurait rien réussi s’il ne bénéficiait pas d’un soutien indéfectible du Président qu’il qualifie de verrou ou de bouclier, dans le triomphe de la révolution de la modernité. Pour tenir le pari d’une croissance inclusive, Matata a choisi de s’engranger dans la voie de la diversification économique. L’économie du pays ne peut pas continuer à dépendre éternellement des ressources minières. Se livrant à un exercice d’éducation civique, le Premier Ministre a invité les journalistes à aimer la RDC. Allusion faite, ici, indirectement, à ce Congolais naturalisé Américain qui a porté un coup dur à la nouvelle société nationale de transport aérien Congo Airways dont un avion est bloqué à Dublin, en Irlande. Il faut dire que la sortie médiatique du Premier Ministre est intervenue alors que s’annoncent très animés, les débats au Parlement, au cours la session ordinaire de ce mois de septembre 2015. Une session budgétaire dont l’essentiel, d’après certaines sources, serait consacré aux élections générales à venir.
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