De par toutes les terres civilisées habitées, le mois de septembre constitue un temps particulier du calendrier. Pour ne se limiter qu’à deux de ses grands axes majeurs, il sied de rappeler de prime abord que c’est au cours de ce mois, en sa première quinzaine, qu’intervient généralement la rentrée scolaire. Puis, le 15 en République démocratique du Congo, la rentrée parlementaire pour une session essentiellement budgétaire.

Les décideurs de demain

Le ministre Maker Mwangu de l’Enseignement primaire, Secondaire et Initiation à la nouvelle citoyenneté

Parlant de la première, les spécialistes veulent que soit préalablement établi un distinguo entre la ‘’rentrée scolaire’’ et la ‘’rentrée des classes’’. La rentrée scolaire ne concerne que les enseignants et administratifs d’écoles pour des colloques, séminaires de renforcement des capacités, remise des documents pédagogiques aux enseignants, conception de l’horaire, redistribution des cartes, répartition des tâches et des matières conformément au calendrier scolaire… Et donc, la rentrée scolaire intervient obligatoirement au moins une semaine avant la rentrée des classes, balisant la voie à cette dernière.

Quant à la rentrée des classes, elle marque le début des cours ; un long parcours de 222 jours maximum où les bleus blancs voltigent comme les oiseaux, ramenant ainsi de l’ambiance, la vraie, dans toutes les rues. Ce, après un peu plus de deux mois de vacances méritées, mais souvent mal gérées.

Suivant le ministre de tutelle, la rentrée des classes pour cette année 2015-2016 est prévue pour ce lundi 7 septembre. Suivant les vacations, elle interviendra sous le coup de 7 heures 30’ ou de 12 heures 30’. Mais, au regard de la météo financière du moment, et comme il en est de coutume en pareille circonstance depuis une dizaine d’années en République démocratique du Congo, cette rentrée scolaire se révèle déjà effective mais timide, entend-on dire. Il est des écoles qui n’ont même pas pu démarrer la première phase : on n’y a enregistré que trop peu de nouveaux inscrits sur plusieurs départs d’une part, aucun enseignant fréquenter son poste d’attache d’autre part. Toutefois, excepté les administratifs qui s’affairent à tourner les pouces avec la patience du prédateur.

Ce grand retour des apprenants est dit de tous les enjeux et de tous les dangers. Car, au pays du soleil levant, au pays de François Hollande, au pays de Dilma Roussef, et j’en passe, en cette période, la rentrée scolaire est sous le feu de tous les projecteurs. En réalité, c’est le lieu de sonder la bonne météo éducationnelle d’un pays. L’éducation de la jeunesse, que de demeurer une simple passion, devra être motivée par l’essentiel pour casser et renverser en même temps le fauteuil des incultes dont le pays n’a que faire.

Au pays de Joseph Kabila, parler de la construction de 1000 écoles chaque année à cette fin, le défi est immense dans un Etat-continent. Mais il faut le faire, bien le faire et vite le faire. Et l’autre paire de manches, c’est de redorer le blason terni de cet enseignant saignant. Au Japon, par exemple, l’enseignant est honoré, bien payé, bref, considéré. Pour le cas de la Rd Congo, il est encore loin d’atteindre le niveau du végétarien. En guise de plaidoirie, l’avènement du SMING tel qu’examiné lors de la 31ème session du Conseil national du travail, tenue à Kinshasa la dernière semaine du mois d’août. La problématique du réajustement du Salaire minimum interprofessionnel garanti, inscrite à la demande de l’Intersyndicale du Congo ainsi que le projet d’élaboration du Document de politique nationale de protection sociale doivent également et avant tout concerner l’enseignant. Car, c’est de lui que découle la grandeur ainsi que toute la crème dont a besoin un pays qui se veut émergent à l’horizon 2030. De leur côté, les parents ne sachant plus à quel saint se vouer, sont obligés de payer des acomptes faramineux pour obtenir ou confirmer une inscription dans certains écoles aussi bien du secteur public ou conventionnel, et surtout du privé,… malgré les instructions du Gouverneur Kimbuta interdisant cette pratique.

Les décideurs d’aujourd’hui

Léon Kengo, speaker du Sénat et Aubain Minaku, Président de l’Assemblée nationale

Dans un autre chapitre, c’est le 15 septembre prochain est une date sacrée. Si la rentrée scolaire met en vedette les décideurs de demain, la rentrée parlementaire concerne ceux d’aujourd’hui. Les députés et sénateurs vont devoir renouer avec l’hémicycle après leurs vacances parlementaires. Dieu seul sait, mieux que quiconque, s’ils en ont profité, comme exigé d’ailleurs, pour rendre compte à leurs bases, recueillir leurs doléances avant de les porter sur l’autel du législateur, transformé en proposition de loi pour le bien-être communautaire. C’est donc là une question fondamentale qui donne justification au mandat d’un député, voire d’un sénateur qui est l’élu des élus.

Au terme de l’article 115 de la Constitution du 18 février 2006, « l’Assemblée nationale et le Sénat tiennent de plein droit, chaque année, deux sessions ordinaires : la première s’ouvre le 15 mars et se clôture le 15 juin; la deuxième s’ouvre le 15 septembre et se clôture le 15 décembre. C’est donc de la seconde qu’il s’agit. Une session voulue essentiellement budgétaire. L’on saura, dans les jours à venir à quelle hauteur le Gouvernement, par le biais de la Vice-Primature en charge du budget a porté le projet de loi des finances pour l’exercice 2016. Mais le gouvernement aura du pain sur la planche avec la mobilisation des recettes par les régies et autres services d’assiette d’une part, les défis à relever dont les élections d’autres part. Pourvu que l’amélioration des conditions de vies des Congolais soit de mise.

Emmanuel Badibanga

Le direct




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