La bataille pour le respect absolu de la Constitution intéresse au plus haut point les Organisations de la Société civile. Les Forces Vives de la Nation ont publié une déclaration, mercredi 18 novembre 2015, dans laquelle les auteurs se méfient d’un dialogue qui aurait pour objectif ultime la modification de la Constitution de la République, elle-même perçue comme la synthèse des compromis politiques historiques. Les Forces Vives demandent à la CENI de rendre public un calendrier électoral qui respecte totalement la Constitution. Elles condamnent fermement les restrictions publiques, notamment les libertés d’expression, de manifestation et des réunions, les arrestations arbitraires ainsi que les lynchages médiatiques dont sont victimes en cette période pré-électorale.

Appel des Forces Vives de la Nation sur l’émergence d’un calendrier électoral

Après avoir passé en revue la situation générale de la République Démocratique du Congo marquée par l’enlisement délibéré du processus électoral et l’instrumentalisation des Institutions de la République aux fins de conserver indéfiniment le pouvoir en évitant la sanction du souverain primaire ;

Assurés que cette politique manifeste de glissement organisé menace la paix, la sécurité et la stabilité du pays et de la sous-région en faisant peser un grave danger sur l’unité et l’avenir de la RD Congo ;

Prenant en compte les aspirations profondes et légitimes du peuple congolais à la liberté, à la paix et au développement ainsi que son attachement à l’Etat de droit, à la Démocratie, et à l’unité nationale ;

Convaincus que la Constitution de 2006 est le condensé des solutions formulées par notre histoire à nos contradictions, qu’elle ne peut être préservée qu’au prix d’un large rassemblement populaire et républicain, au-delà de tout clivage politique, social ou confessionnel, autour des idéaux de liberté, de justice et de prospérité partagée défendus par les pères de l’indépendance en 1960 et au dialogue inter congolais de Sun City en 2001 ;

Réaffirmant notre attachement à la consolidation de la Démocratie notamment par l’enracinement d’un processus électoral permanent, crédible, libre et transparent ;

Déterminés à nous en remettre de façon sincère et loyale à la volonté du peuple congolais, et à bannit toute initiative qui met en cause effective des élections en 2016, notamment la mise en place d’un Gouvernement d’Union Nationale issu d’un Dialogue et l’adoption par le Parlement d’une loi organisant le référendum ;

Nous, organisations, associations de la Société Civile, Congolais de la diaspora, partis et personnalités politiques, signataires du présent appel ;

Exigeons, la publication immédiate du calendrier électoral réaménagé conforme aux échéances fixées par la Constitution ;
Sommons le Gouvernement d’exécuter avec une priorité absolue le budget alloué à la CENI par le Parlement à l’organisation des élections dans le cadre de ce calendrier ;
Invitons les partenaires au développement et les pays amis de la RD Congo, à apporter leur concours financiers et techniques aux opérations électorales : l’enrôlement des nouveaux majeurs, la révision du fichier électoral, le vote et la contribution à la sécurisation des élections dans le cadre de ce calendrier ;
Rappelons que le non-respect de la Constitution en ce qui concerne les délais des élections demeure de la responsabilité exclusive du Président de la République qui est le Garant (article 69 Constitution) qui assumera seul devant les Congolais et l’histoire les conséquences prévisibles, dommageables et funestes de sa politique ;
De ce fait, nous,

5. Condamnons fermement les restitutions des libertés publiques, notamment les libertés d’expression, de manifestation et des réunions, les arrestations arbitraires ainsi que les lynchages médiatiques dont sont victimes en cette période pré-électorale, les membres des organisations de défense des droits de l’homme, des partis politiques de l’opposition, et demandons ainsi la libération des différentes personnalités politiques, journalistes et activistes des droits de l’homme détenus en raison de leurs opinions ou de leur ferme opposition à toute tentative de confiscation du pouvoir en violation de la Constitution en vigueur dans notre pays ;

6. Refusons tout dialogue qui viserait à créer l’illusion d’un large consensus sur le glissement et aurait pour conséquence d’entrainer tout le processus électoral dans une impasse hors du seul cadre légal et légitime : la Constitution et affirmons qu’aucun dialogue ne pourra jamais légitimerun compromis quelconque sur des questions déjà fixées par la Constitution adoptée par 85% des congolais ;

Dénonçons avec la dernière énergie les tentatives de dérive dictatoriale visant notamment à confisquer au souverain primaire le pouvoir de choisir librement ses dirigeants aux échéances fixées par la Constitution ;
Rejetons toute tentative de révision , de changement, de manipulation ou d’interprétation irresponsable et tendancieuse de la Constitution à la veille des échéances électorales constitutionnelles en vue de remettre en question les précieux acquis du dialogue inter congolais et les engagements de l’Accord Cadre d’Addis- Abeba ;
Prenant à témoins la nation et la Communauté Internationale, nous en appelons :

9. A la vigilance de la population pour que , dans le respect de l’article 64 de la Constitution, elle s’investisse à protéger et à assurer, en dernier recours, le respect de la Constitution, par la mobilisation de toutes les couches sociales et les organisations de la société civile pour barrer la voie à l’organisation d’un référendum en violation de la loi fondamentale pour changer de Constitution dans le but de supprimer l’alternance et de consacrer un pouvoir dictatorial ;

10. Au rassemblement de toutes les forces politiques et sociales autour de la défense de la Constitution du 18 février 2006, creuset des valeurs républicaines de notre histoire en ce qu’elle garantit l’instauration d’un Etat de droit, le pluralisme politique et l’alternance démocratique, gage de paix et de stabilité économique et de progrès social retrouvés, et à sceller cet engagement dans un pacte républicain par la signature d’un serment solennel de toutes les forces vives de la nation déterminées à lutter ensemble pour la démocratie au service de la paix, de l’unité et du développement du peuple congolais

Fait à Kinshasa, le 18 novembre 2015



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