
Suspense
A chaque conférence, la même question revient : « avec une telle vision claire pour le développement du pays, comptez-vous vous présentez à l’élection présidentielle de 2016 en RDC au cas où celle-ci a lieu ? ». La réponse du banquier international reste la même : « A ce stade, je partage ma vision avec mes compatriotes pour récolter leurs commentaires et suggestions sur le modèle de développement que je propose. Je fais aussi des consultations avec beaucoup de gens au Congo et à l’étranger. Au moment opportun, je prendrais la décision et je vous la communiquerais ».
Tshiani entretient donc le suspens, mais entretemps, il se comporte comme un candidat en pleine campagne présidentielle. Il maintient des contacts à haut niveau et a rencontré au cours de ces derniers mois Etienne Tshisekedi, Joseph Kabila, Jean Pierre Bemba, Moise Katumbi, Raphael Katebe Katoto, Martin Fayulu, Vital Kamerhe, Franck Diongo, Félix Tshisekedi et tant d’autres. A toutes ces rencontres, Tshiani présente son modèle de développement de la RDC. Tous ceux qui comptent en RDC ont maintenant une idée de la vision de ce banquier international pour le développement de la RDC. Cette vision, désormais, connue comme étant « Le Plan Marshall de Noël Tshiani pour la RDC », ne laisse personne indifférente.
Homme de conviction et de terrain
Le public congolais commence à connaître de plus en plus ce banquier international qui est l’un des siens et fait la fierté de la RDC dans les institutions internationales, depuis bientôt un quart de siècle. En 1997, il copréside la Commission de réforme monétaire qui introduit bientôt le franc congolais pour remplacer le nouveau zaïre, la monnaie de l’époque. En son temps, Tshiani eut à braver la peur des autres membres du comité qui le chargèrent d’aller défendre auprès du Président Laurent-Désiré Kabila, l’idée de ne pas mettre son effigie sur les billets de banque. Tshiani obtint gain de cause. C’est ainsi que les signes monétaires de la RDC ne portent pas jusqu’à ce jour, les photos du Chef de l’Etat contrairement aux habitudes observées, depuis l’indépendance du pays, en Juin 1960.
Pour beaucoup de gens dans les milieux intellectuels de la RDC, le fait de confronter et convaincre un Chef d’Etat de ne pas mettre sa photo sur la monnaie nationale signifie et montre à suffisance que Tshiani est prêt à user de son intelligence, pour entreprendre des réformes difficiles, mais nécessaires, pour transformer fondamentalement la gouvernance du pays.
L’implication de Noel Tshiani dans la réforme monétaire constitue l’une des ses rares expériences professionnelles en lien avec son pays d’origine. Toutefois, l’homme connaît parfaitement la RDC qu’il fréquente chaque année et se rend souvent en provinces, lors des ses passages au pays. Au cours de sa dernière visite dans les deux Kasaï, au Bas-Congo, dans le Bandundu, dans le Katanga et à Kinshasa, Tshiani s’est rendu compte de ce qu’il connaissait déjà : l’état déplorable des infrastructures de base. « Dans ces régions, nos enfants n’ont pas d’écoles! Il n’y a pas d’hôpitaux dignes de ce nom. Et, les routes ne sont souvent pas navigables. Il n’y a que très peu de gens qui ont accès à l’eau potable et a l’électricité. C’est inadmissible! Il nous faut un véritable plan Marshall pour redresser ce pays», estime-t-il.
Le Plan Marshall de Noël Tshiani pour la RDC
Il est très important que la population congolaise et les futurs dirigeants prennent conscience de la gravité de l’échec du modèle de développement suivi jusqu’à ce jour. La proposition d’un « Plan Marshall pour la RDC » est une nouvelle vision du développement qui s’échelonnera sur 15 ans. Tshiani ne propose pas de réformes cosmétiques habituelles qui laissent les problèmes intacts et font l’éloge d’une croissance économique sans impact réel sur le vécu quotidien de la population. Sa proposition vise à transformer fondamentalement la société afin de créer des opportunités pour que toute la population congolaise, sans exclusion, puisse, elle-même, se prendre en charge définitivement.
Le Plan Marshall de Noël Tshiani pour la RDC s’articule autour de huit piliers : (1) investir dans les ressources humaines en mettant l’accent sur l’éducation, la santé et l’autosuffisance alimentaire; (2) promouvoir la paix, la sécurité, l’Etat de droit et la démocratie; (3) promouvoir l’émergence de la finance nationale; (4) promouvoir l’émergence d’un secteur privé national responsable; (5) favoriser la réalisation de grands travaux d’infrastructures à haute intensité de main-d’œuvre; (6) favoriser et accélérer l’industrialisation du pays par la transformation locale des minerais, la mécanisation de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, la mise en valeur planifiée et ordonnée des forêts, et l’éclosion du secteur tertiaire, y inclus le tourisme; (7) créer des synergies entre le marché intérieur et l’intégration régionale; et enfin (8) mobiliser les ressources humaines et financières (800 milliards de dollars sur 15 ans) pour mettre en œuvre les différents piliers du plan. La stratégie reposera sur le secteur privé comme principal moteur de la croissance et est fondée sur le libéralisme à visage humain, avec une dose raisonnable de l'interventionnisme étatique.
Le sens du changement voulu
En attendant d’officialiser sa candidature, probablement, le moment venu, Tshiani aura clairement fait son « homework ». Vivant aux Etats Unis, et séparé de son peuple par l’océan Atlantique, Tshiani veut faire de cet handicap, une force. « Moi, au moins, je n’ai jamais été corrompu. Rares sont les hommes politiques congolais (Premiers ministres, ministres, gouverneurs, mandataires publics et fonctionnaires de l’Etat) qui peuvent en dire autant», clame-t-il. Si le Congo a besoin de se remettre en marche, il a besoin d’hommes nouveaux : propres, intègres, incorruptibles, compétents et visionnaires.
Tous les congolais sont unanimes. Le Congo de Patrice Emery Lumumba va de mal en pis. La situation est chaotique. Le pays est classé avant dernier d’après l’indice de développement humain du PNUD et a le PIB par habitant le plus bas du monde. Avec tant de ressources naturelles, le public congolais se demande comment le pays est aujourd’hui le plus pauvre du monde ?
De ce qui précède, découle la demande croissante pour un changement radical. Mais, le changement tant réclamé ne viendra pas avec le recyclage des mêmes personnes aux commandes des affaires de l’Etat. Il est insensé de penser que Joseph Kabila est seul responsable de la situation actuelle. Joseph Kabila s’était entouré de Premiers ministres, ministres, gouverneurs de province, résidents de l’assemblée nationale et du sénat, mandataires de l’Etat et fonctionnaires de l’Etat. Chacun d’eux, doit assumer sa part de responsabilité dans la conduite des affaires de l’Etat et dans la gouvernance du pays qui ont donné les résultats que le pays a réalisés aujourd’hui. S’ils se frottent les mains, pour se féliciter de la stabilité du cadre macroéconomique, ces braves « barons du régime sous la troisième république», doivent aussi se faire un gros souci : la misère sociale indescriptible qui amène la population congolaise à réclamer des hommes nouveaux comme Noël Tshiani, hommes qui n’ont jamais trempé dans la corruption et la gestion calamiteuse de la chose publique en République Démocratique du Congo et qui viennent avec une expérience de haut niveau acquise ailleurs et une vision de développement nouvelle, pour sortir le pays du bourbier et créer, par ricochet, des opportunités pour tous.