Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’années. Jeune, intelligente et très engagée dans les œuvres caritatives, Eliane MUKEBA est une congolaise de la diaspora qui fait la fierté de la République Démocratique du Congo en Angleterre. En visite familiale à Kinshasa, l’ex- Hôtesse d’Eurostar a accordé une interview au quotidien « La Prospérité » au cours de laquelle elle a dévoilé son rôle au sein de «The Guinness Partnership », une grande Organisation privée du Prince Charles d’Angleterre.  Humble mais très déterminée, la compatriote de Londres a révélé également son projet d’intérêt communautaire qui vise le bien-être et le développement de la femme congolaise. A vous de la découvrir.
La Prospérité : Qui êtes-vous, en quelques mots ?
Eliane MUKEBA: Je suis congolaise de père et de mère. Née à Lubumbashi, j’ai fais mes études primaires au  Kasaï Occidental et les secondaires à La Bambinière à Kinshasa. Après,  je suis allée en Grande Bretagne pour poursuivre mes études supérieures à London City University. J’ai une maîtrise en Sciences politiques et Administratives et en Management des entreprises publiques. Ça fait exactement 16 ans que j’évolue en Angleterre.
La Pros. : Par quelle magie êtes-vous arrivée en Europe ?
EM : Je suis allée comme tout le monde, à la recherche d’une vie meilleure. J’ai aimé les conditions de vie trouvées à Londres et j’ai décidé d’y rester.
La Pros. : Comment avez-vous fait pour intégrer le cercle du Prince Charles d’Angleterre ?
EM : Après mes études en management des entreprises publiques, je travaillais pas mal pour plusieurs départements du gouvernement Britannique. Actuellement, je travaille pour une organisation caritative, l’ONG «The Guinness Partnership» dont le Prince Charles est le patron. Notre structure a pour mission d’aider les pauvres et d’autres personnes qui ont des problèmes des logements ou locations de maisons. Nous avons environ 60.000 maisons.
La Pros. : Expliquez nous votre parcours professionnel avant d’arriver aux côtés du Prince ?  
EM : D’abord, tout en étant étudiante, je travaillais pendant deux ans environ comme Hôtesse sur les lignes d'Eurostar entre Londres - Paris- Bruxelles- Avignon…J’ai travaillé dans différentes structures de l’Etat britannique à Insolvency Service (Bankruptcy) en Angleterre et dans le pays de Galles ; à Council  Autority, Inslingtom Council, Bromley Council.
 La Pros. : Qu’est-ce que vous faites concrètement dans la structure du Prince ?
EM : Mon devoir, c’est vis-à-vis de la population et d’autres personnes en chômage. Nous les aidons à pouvoir émerger dans la société. Nous aidons aussi ceux qui ont des problèmes de loyers. Comme l’Etat a privatisé presque beaucoup de maisons, nous aidons les personnes à avoir des domiciles. Notre chairwoman est LADY MANDA, qui est la Cuisine du Prince Charles. The Guinness Partnership existe depuis 125 ans par sœur Guinness.
La Pros. : Combien de Congolais travaillent-ils avec vous là-bas dans le giron du Prince ?
EM Je suis la seule congolaise dans grande organisation en Angleterre où on est à 3000 employés. J’occupe la fonction « d’Aid Office ». Je travaille avec les décideurs dans le bureau exécutif où les grandes décisions se prennent par rapport à notre organisation qui est très connue en Angleterre.
La Pros. : Quelles sont les difficultés rencontrées dans cette organisation en tant que noir ?
EM : Je ne pense pas avoir rencontré des difficultés. L’Angleterre est un pays où on donne l’opportunité à tout le monde. Il faut savoir seulement le saisir. J’ai eu un jour la chance d’être invitée par lui-même le Prince parmi les 3000 employés. On a eu le temps d’échanger sur l’avancement du travail. Souvent, je demande toujours aux gens de sauter sur les opportunités lorsqu’elles se présentent devant Vous. Et dire, qu’on  peut aussi faire mieux là où les autres font des grandes choses.
La Pros. : Quel est l’objet de votre séjour à Kinshasa ?
EM C’est pour une visite familiale mais aussi pour prospecter le terrain dans le cadre de mon projet qui consiste à mettre en place une ONG que j’ai commencée en Angleterre où je fais déjà plusieurs activités. C’est grâce à cela que je suis tout le temps invitée par le parlement britannique et au niveau international pour animer des conférences.
Aux Nations Unies, à Genève où j’ai été invitée par l'ONG UPF pour parler sur le leadership européen. Au Parlement Britannique sur la femme, leadership et aussi Holocaust dans le monde.
En Afrique, j’ai été aussi invitée en 2011 par le Gouvernement marocain et l'ONG « Perle Sarah » dans le cadre d’une conférence sur le rôle de la femme dans la politique. Une fois, j’étais à Tripoli sur invitation du défunt Président KADAFI dans le cadre de la diaspora africaine pour le développement. 
La Pros. : Qu’est-ce que la RDC peut attendre de vous pour son développement ?
EM : Mon combat, c’est le développement de la femme. Je soutiens l’intégration de la femme dans la société.  C’est pourquoi, je me suis engagée pour la sensibiliser,  peu importe le coin où la femme congolaise se retrouve, qu’elle sache qu’elle peut se développer dans la communauté. Mon but est de faire comprendre à n’importe quelle jeune fille ou femme, quel que soit son rang social, de savoir qu’elle a sa place dans la société. Elle peut donner quelque chose dans la société ou encore faire mieux dans son secteur pour représenter ou défendre la RDC.  
La Pros. : Quand est-ce que votre structure sera-t-elle opérationnelle au pays ?
EM : On est déjà dans le processus. Seulement, je dois l’enregistrer au niveau international, au gouvernement Britannique. Après, je reviendrais au pays pour faire tout ce qui est possible afin d’avoir les documents nécessaires, conformément à la loi afin de fonctionner légalement. Déjà, mon Ong, qui s’appelle « NYOTA FOUNDATION », a construit sur fonds propres des maisons pour femmes au Kasaï Oriental.
La Pros. : La femme congolaise est confrontée à plusieurs problèmes qui bloquent son épanouissement.  Dans quel domaine est dirigé votre combat ?
EM : Je veux me focaliser sur l’encadrement, la formation des femmes et l’apprentissage du métier.  L’année passée, j’étais au pays pour faire mes propres recherches. Je suis arrivée jusqu’à Mbuji Mayi où il y a pas mal de femmes vulnérables. Nombreuses  sont dans une situation très déplorable. Après avoir échangé avec quelques femmes, j’ai compris qu’il est possible de les aider à sortir de la misère et à se prendre en charge.  Mais, cela passe par la formation d’un métier pour que ces femmes deviennent autonomes. Lorsqu’il y a les Jeux Olympiques, on voit les jeunes filles Kenyanes ou éthiopiennes faire l’exploit en athlétisme. Chaque fois, elles ramènent les médailles. Ça fait la fierté de l’Afrique mais au fond de moi, je me demande mais pourquoi pas d’encadrer nos jeunes filles congolaises et les motiver pour qu’elles se développent et fassent comme les Kenyanes ou les Ethiopiennes. Pourtant, on est un grand pays au Centre de l’Afrique.
La Pros. : Pensez-vous un jour vous engager en politique pour mieux défendre la cause de la femme ?
EM : Je ne m’intéresse pas trop à la politique parce que beaucoup de mauvaises décisions au monde ont été prises à cause de la politique. Je n’exclus pas cette position. Peut-être plus tard. J’aime œuvrer dans le domaine caritatif ou du développement social. Mon souci est que la situation de femmes change positivement dans notre pays. Un jour dans une conférence, Mme Blair a déclaré : ‘‘Une femme qui est économiquement indépendante son Non sera Non et son Oui sera un vrai Oui’’. Donc, il sera difficile qu’elle soit manipulée par un homme. D’où, nous sommes engagée pour éduquer nos jeunes filles, leur apprendre des métiers pour se développer ensemble.  
Je connais la politique parce j’ai fais les Sciences politiques à l’Université, mais j’ai un constat amer sur la manière dont elle est pratiquée dans notre pays.  Beaucoup le font pour des besoins personnels. Désolé, en politique, le Congo a encore un long chemin à faire. La politique doit se faire comme en Europe où elle est fondée sur les valeurs idéologiques et nos sur les insultes. Les critiques sont aussi autorisées, mais dans un cadre bien défini comme au Parlement et surtout dans le respect de l’autre.
La Prospérité : Avez-vous un dernier mot à adresser  vos compatriotes ?
Eliane MUKEBA : J’exhorte les Congolais à comprendre que le monde d’aujourd’hui est compétitif. Le Congo doit avancer avec le monde en donnant la chance aux femmes d’occuper aussi des postes de décisions comme ailleurs. Car, les femmes décident mieux que les hommes.
Propos recueillis par Jordache Diala   
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