A partir du lundi 1er jusqu’au dimanche 8 février prochain, le Mouvement pour le Renouveau (MR) se mettra dans un processus de consultation populaire sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo. C’est une façon de donner de la voix à la population, à travers une tribune offerte, dans différents sites ciblés, afin de lui permettre de s’exprimer sur les questions brûlantes d’actualité. Cette annonce a été faite par le Député Clément Kanku, Président de cette formation politique, au cours d’un entretien accordé à votre journal, hier, au siège du MR. Au fond, il veut imprimer une démocratie participative pour que le peuple, lui-même, décide sur son destin.Le Président du MR pense qu’il est inconcevable que le peuple subisse autant de souffrance sans savoir comment le dénoncer. C’est le cas notamment, du manque d’électricité, de l’eau potable, de l’insécurité urbaine tel que le phénomène kuluna. ‘’Le MR et ses aliés veulent partir des débats purement politique, pour s’engager dans des débats des faits de société’’, a-t-il indiqué. Cette option, il l’a levée, après avoir ressenti l’immense volonté de la population de s’exprimer surtout à travers la voix des ondes, qui pourtant respecte certaines normes. Pour cela, il faudra écouter la population dans la perspective, d’une part, de répondre pendant l’alternative et, d’autre part, de l’aider à être en mesure de révendiquer ses droits. Pour lui, c’est le peuple qui doit être remis au cœur de débat. Au finish, un rapport synthèse sera confectionné et publié. Et, ce document servira à l’alternance et aux parlementaires. A cet effet, il signale que les Mouvements associatifs du MR seront mis en branle. Ainsi, l’appel est-il lancé à tous ceux qui sont interessés par cette action. Car, la porte leur est grandement ouverte.
Comment se fera-t-il ?
A cette question, Clément Kanku précise qu’il n’y a pas d’importance d’avoir une autorisation quelconque. Cependant, la démarche s’effectuera en deux séquences.La première sera caractérisée par la descente vers la population dans une approche de proximité. La seconde, quant à elle, consistera en une grande séance publique dans tous les chef-lieux des provinces. L’action, dit-il, permettra d’inviter la population à venir s’exprimer sans tabou.
Ces tribunes populaires,précise-t-il, sont attachés à la Constitution, entendu que le MR est un Parti de l’Opposition agregé. A l’en croire, ce sont des actions citoyennes qui permettent de donner au peuple la possibilité de parler en toute liberté. Pour cela, elles seront menées dans des sites bien identifiés et seront diffusées par voix de presse. Pour y parvenir, les différents services, dont celui de renseignement, les Autorités Provinciales seront informés de la démarche.
D’ailleurs, c’est un exercice démocratique qui cadre avec les dispositions de la Constitution. ‘’Ce que nous voulons faire, c’est d’imprimer une nouvelle façon de travailler et pas seulement se cantonner dans des débats politiques’’, a-t-il insisté. Une manière pour lui de démontrer aux dirigeants ce qu’est le quotidien des congolais. D’autant plus qu’il ne suffit pas seulement de démontrer la stabilité du cadre macroéconomique, mais se rendre compte que cela est conforme aux réalités rencontrées dans la population.
Lit pour le 16 février ?
Pour cet élu de la circonscription de Dibaya, la démarche ne va pas dans le sens de faire le lit aux évènements prévus le 16 février prochain.Encore qu’il ne sait pas ce qui se passera exactement en cette date. Mais, c’est une action qui mérite d’être encadrée par les forces de l’ordre.
Elections encore possibles ?
Si les gens y mettent de la bonne foi, il croit dur comme fer que les élections sont possibles. Mais, en amont, il faudra que les politiciens se mettent autour d’une table en vue de trouver un consensus sur certaines questions, entre autres, l’enrolement et de la révision du fichier électoral. Aussi, fait-il remarquer que ce n’est pas une façon d’accepter le dialogue proposé par Joseph Kabila, Chef de l’Etat. Pour preuve, ils ont proposé en son temps une table ronde avec ceux qui sont d’accord et les autres qui rejettent le dialogue, dans le but d’aboutir à des élections crédibles avec des résultats acceptés par tout le monde.
Ce n’est pas, dit-il, une occasion d’encourager le glissement tant décrié, mais de préparer une alternance démocratique comme dans certains pays africains. Pour cela, il faudra tenir compte des intérêts des uns et des autres.
Ce qui est important pour l’instant, pense-t-on au MR, c’est de faire parler la population dans son fort intérieur, pour découvrir la situation dans laquelle les gens vivent. Il déplore le fait que le peuple congolais vit sans perspective, ni objectif, préférant fuir la misère, pour aller dans d’autres pays, alors que leur pays est potentiellement riche.
Et, aujourd’hui, il proscrit le fait que le Chef de l’Etat n’ait pas pris en compte la proposition que le MR lui avait présentée dans son cahier des charges pendant les consultations. Car, il lui avait été démandé spécialement, de se prononcer clairement sur sa non présentation pour un troisième mandat à la Présidentielle. A son avis, si cela était respecté, même les plus radicaux auraient mis un peu d’eau dans leur vin, pour le dialogue. Il estime, pour sa part, que ceux qui radicalisent leur position sont quelque part responsable de ce qui peut arriver demain. ‘’Comment expliquer qu’il y ait de ceux qui ne jurent que par la tripartite, Majorité-Opposition-CENI’’, s’est-il exclamé. Raison pour laquelle, Kanku prône la voix médiane, c’est-à-dire, concilier les vues de ceux qui sont pour et contre le dialogue, en ayant comme seule boussole, le délai constitutionnel. C’est pour cela qu’il a longtemps reclamé que les participants à ces assises signent une «Charte de non violation de la Constitution». Puisque, chaque fois qu’on est figé sans alterative, on est censé partager les mêmes responsabilités.
Edem Kodjo, opportun ?
‘’C’était important qu’Edem Kodjo vienne tâter les réalités de la RDC’’, dit-il. Mais, c’est son départ qui a été en quelque sorte biaisé, d’autant plus qu’il y a un groupe qui a développé une certaine reticence. Cela, alors qu’il devait se déployer pour prouver sa crédibilité.
En outre, le MR qui l’a rencontré, lui a transmis un message selon lequel il devait demander aux collègues de Kabila de le ramener à la raison, pour ne pas se représenter pour un troisème mandat. Il propose, que le Chef de l’Etat s’inspire des ex Président des Républiques telle que la Zambie et le Sénégal. Cela, en vue de ne pas tomber dans le piège de la manipulation. Il se rejouit tout de même que le MLC ait émis sur la même longuer d’onde que le MR à ce sujet.
Judith Asina