Dans un communiqué daté du 23 février 2016, l’association de défense des droits humains "La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme" exprime ses "vives préoccupations" sur la situation de Micheline Nyota Widal, commissaire principale de la police nationale congolaise, menacée de mort et recherchée par des "personnes non autrement identifiées". Pour la petite histoire, cet officier de police aurait fait l’objet des mesures vexatoires et injustes de la part du très sulfureux patron de la police kinoise, Célestin Kanyama Cishiku. Ces faits ont été dénoncés par l’intéressée auprès de la hiérarchie provoquant le courroux de Kanyama. Celui-ci aurait agressé physiquement Micheline Nyota Widal dans les installations du Quartier général de la Police nationale. C’était le mercredi 08 septembre 2015. La VSV de relater les faits : "(...) le général Célestin Kanyama Cishiku se serait déchaîné sur elle en la tirant par les cheveux (...), en lui administrant un coup de tête au visage, un coup de genou dans le dos ; une fois affaissée par terre, il lui aurait donné un coup de botte au bas ventre…". Après ce passage à tabac, poursuit la VSV, la victime qui avait repris connaissance "sera acheminée au bureau du général Célestin Kanyama et placée en détention dans un cachot réservé aux hommes et ce, en violation des règles minima des Nations Unies en matières de traitement des détenus". "Suite aux coups reçus, l’état de santé de la commissaire principale Micheline Nyota Widal s’est détériorée davantage jusqu’à obliger les autorités pénitentiaires de la Prison militaire de Ndolo de la transférer en toute urgence, le 10 septembre 2015 à l’hôpital militaire central du Camp Kokolo (...) où les examens médicaux ont prouvé qu’elle souffrait d’une hémorragie génitale post traumatique grave". La VSV de dénoncer "l’impunité dont jouissent certaines autorités rdcongolaises, impunité consécutive au rang qu’elles occupent et aux appuis dont elles bénéficient au sein de l’appareil étatique congolais et ce, au mépris du principe de l’égalité de tous devant la loi". L’association demande aux autorités congolaises d’ouvrir une "enquête indépendante" sur cette affaire. B.A.W

Ci-après le texte intégral du communiqué de la VSV :

RD Congo : Capitaine Micheline Micheline Nyota Widal de la PNC menacée de mort et activement recherchée par des inconnus.

La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) exprime ses vives préoccupations sur la vie et la sécurité de madame Micheline Nyota Widal, mariée, mère de six (6) enfants, Commissaire Principale de la Police Nationale Congolaise (PNC), victime des menaces de mort et recherches intenses et actives par des personnes non autrement identifiées.

Les menaces dont fait l’objet Capitaine Micheline Nyota Widal ont connu leur recrudescence depuis que la VSV a organisé à son siège, jeudi 14 janvier 2016, une tribune de presse en faveur du capitaine Micheline Nyota Widal pour dénoncer les traitements cruels, inhumains ou dégradants lui infligés par le Commissaire Divisionnaire Adjoint, le Général Célestin Kanyama Cishiku, Commissaire Provincial de la PNC/Ville de Kinshasa.

Le calvaire du Commissaire Principale Micheline Nyota Widal avait commencé dans la soirée du 06 juin 2015 par son remplacement en violation de la procédure en la matière, à son poste de Commandant Police de Circulation Routière (PCR) sur ordre du Général Célestin Kanyama suivi de l’humiliation devant ses collègues policiers, vendredi 14 juin 2015 au cours d’une parade où le Général Célestin Kanyama aurait obligé Capitaine Micheline Nyota Widal d’enlever « sa tenue » de la police. Face à cet ordre et autres intimidations du Général, Capitaine Micheline Nyota Widal s’est exécutée malgré elle, et est finalement restée en culotte et soutien gorge.

En réaction à une telle violence faite à la femme et aux traitements cruels, inhumains ou dégradants dont elle avait fait l’objet, la Commissaire Principale Micheline Nyota Widal a fait une dénonciation écrite contre le Général Célestin Kanyama Cishiku le 14 août 2015 adressée à l’office de l’Auditeur Général des FARDC avec copies réservées à plusieurs autorités publiques de la RDCongo dont la Présidence de la République, Ministère de l’Intérieure, l’Assemblée Nationale, le Commissariat Général de la Police…

Mercredi 08 septembre 2015 dans les installations du Commissariat Général de la Police où Capitaine Micheline Nyotal Widal était de passage, le Général Célestin Kanyama Cishiku se serait déchainé sur elle en la tirant par les cheveux (mèches), en lui administrant un coup de tête au visage, un coup de genou dans le dos ; une fois affaissée par terre, il lui aurait donné un coup de botte au bas ventre… Consécutivement aux coups reçus, la victime aurait perdu connaissance.
Après qu’elle ait repris connaissance, la victime sera acheminée au bureau du Général Célestin Kanyama et placée en détention dans un cachot réservé aux hommes et ce, en violation des règles minima des Nations Unies en matières de traitement des détenus.

Le lendemain matin, elle est conduite à l’Auditorat Général des FARDC puis transférée le même jour dans la journée à la Prison Militaire de N’dolo où elle a été placée en détention. Suite aux coups reçus, l’état de santé de la Commissaire Principale Micheline Nyota Widal s’est détériorée davantage jusqu’à obliger les autorités pénitentiaires de la Prison Militaire de Ndolo de la transférer en toute urgence, le 10 septembre 2015 à l’Hôpital Militaire Central du Camp Kokolo à Kinshasa/Bandalungwa où les examens médicaux ont prouvé qu’elle souffrait d’une hémorragie génitale post traumatique grave. Suite à ladite hémorragie, Capitaine Micheline Nyota Widal a subi, le 08 octobre 2015 une intervention chirurgicale.

Il sied de relever que les plaintes déposées par la victime et ses proches contre le Général Célestin Kanyama à l’Auditorat Général des FARDC et à l’Auditorat Supérieur Militaire de Kinshasa/Gombe demeurent sans suite jusqu’à ce jour.

C’est ici l’occasion pour la VSV de dénoncer l’impunité dont jouissent certaines autorités rdcongolaises, impunité consécutive au rang qu’elles occupent et aux appuis dont elles bénéficient au sein de l’appareil étatique congolais et ce, au mépris du principe de l’égalité de tous devant la loi.

Eu égard à ce qui précède, la VSV demande aux autorités rdcongolaises d’/de :

- veiller à l’intégrité physique et la sécurité du Capitaine Micheline Nyota Widal en mettant fin aux menaces dont elle fait l’objet ;

- ouvrir une enquête indépendante pour faire la lumière sur les traitements cruels, inhumains ou dégradants infligés à la Commissaire Principale Micheline Nyota Widal, aux fins de traduire en justice l’auteur principal et exécutant pour qu’ils répondent de leurs actes conformément à la loi ;

- rembourser tous les frais des soins médicaux dépensés par la victime ;

- indemniser Capitaine Micheline Nyota Widal pour tous les préjudices subis ;

- mettre fin aux régimes des intouchables en RDCongo.

Fait à Kinshasa, le 23 février 2016.

La Voix des Sans Voix pour les droits de l’Homme (VSV)
© Congoindépendant 2003-2016



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