Il y a un nombre important de cadres, dans les différents parlements et gouvernements provinciaux, qui ont cessé depuis longtemps d’être des mandataires des structures qu’ils sont censés représenter dans ces institutions.

Au gouvernement de la Ville-province de Kinshasa, il y a des ministres qui ont déjà, d’eux-mêmes et pour des raisons qui leur sont propres, quitté les partis auxquels ils appartenaient. Ce sont pourtant ces partis qui les ont envoyés dans ces institutions. Ce comportement donne du pays l’image d’une pétaudière.

La Loi suprême de la RDC est en effet claire à ce sujet. Nul ne peut appartenir à plus d’un parti politique. Et lorsqu’un mandataire se désengage lui-même du parti qu’il représente au Gouvernement (de la République ou d’une quelconque province) ou au Parlement national (ou dans les Assemblées provinciales), il perd automatiquement son mandat et laisse le parti désigner quelqu’un d’autre.

D’où vient que certains citoyens volent si aisément au-dessus de la Constitution sans être le moins du monde inquiétés ? Ces dispositions constitutionnelles ne concerneraient-elles donc pas les provinces ?

En quittant leurs partis, ces cadres les privent ainsi de leurs droits fondamentaux, en refusant de verser leurs contributions statutaires.

On prête facilement au Président de la République des intentions de vouloir absolument initier la modification ou le changement de la Constitution, alors que, jusqu’ici, il n’a jamais posé un acte allant dans ce sens. Mais beaucoup d’autres citoyens piétinent facilement cette Loi fondamentale sans qu’on fasse attention à eux.

La loi, on le sait, est impersonnelle et concerne tous les citoyens d’un pays, du sommet à la base. Si les gens veulent être exigeants vis-à-vis du Président de la République, ils ne doivent pas oublier qu’ils doivent l’être tout autant envers eux-mêmes et tous les compatriotes. Pourquoi les Gouverneurs de province ferment-ils les yeux devant ces cas ?

Pourquoi les Présidents des Assemblées provinciales continuent-ils à garder ces députés dont ils savent pertinemment bien qu’ils n’appartiennent plus à leurs partis primaires ? Car ces députés, et ministres, ont quitté leurs partis en catimini, c’est-à-dire sans les informer. Mais eux le savent.

Certains sont même allés loin. Non contents de devenir membres d’un autre parti, ils ont créé leurs propres partis dont ils occupent la présidence. Ces partis ont aligné des candidats aux élections législatives qui devaient avoir lieu il y a quelques mois. Alors, que veut-on finalement pour ce pays ?

Autant nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes, autant on doit éviter la politique de deux poids deux mesures.

Tout le monde se souvient du mouvementé épisode créé par le départ de quelques partis de la Majorité présidentielle pour aller former le G7. N’est-ce pas que les membres de ces différents partis qui occupaient des postes dans les institutions de la République avaient été certains d’eux-mêmes, d’autres après un forcing, contraints de libérer ceux-ci ? Il est grand temps pour que le pays, dans toutes ses ramifications, soit géré de manière vraiment républicaine.

Rappelons quand même que ces députés provinciaux sont là depuis pratiquement 9 ans, soit près de deux mandats, dont un leur offert gratuitement. Quel beau pays !

[Mwisi Yalala]


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