En République Démocratique du Congo, la stratégie politique la mieux prisée pour se positionner est la confrontation directe avec le Chef de l’Etat en fonction. Aujourd’hui comme hier, et cela sans aucune exception. Et Moïse Katumbi Chapwe, qui s’est récemment déclaré opposant, n’y déroge pas. Depuis son discours imagé des trois penaltys, l’ancien Gouverneur de l’ex-Katanga ne rate aucune occasion pour exploiter cette stratégie.

La dernière en date est cette affaire d’arraisonnement, au poste douanier de Kasumbalesa, de 25 camions trucks appartenant à son parc automobile de transport routier. Vite, les communicateurs de l’homme d’affaires mettent l’opération sur le compte d’une persécution dont celui-ci ferait l’objet de la part du « pouvoir ». Un rappel de certains « incidents » précédent est fait pour asseoir cette thèse, mais aucun élément n’est avancé pour expliquer cet arraisonnement de 25 camions censés contribuer aux recettes douanières. Qui aurait donc intérêt à priver l’Etat des moyens de sa politique ?

La première observation à relever est de chercher à savoir, entre les camions et les minerais transportés, ce qui a réellement été arraisonné. Que l’on sâche, Kasumbalesa est connu comme étant un poste douanier et non un poste de péage. Ce qui confirme que ce ne sont pas les camions qui sont en cause, mais la cargaison qu’ils transportent. Selon nos sources, cette cargaison n’est autre que des minerais chargés à Kolwezi et appartenant à un certain Ismaël, propriétaire de la compagnie minière Dragons Mining.

Que reprocherait-on donc à cette cargaison ? Nos sources indiquent qu’il est reproché à Dragons Mining d’avoir voulu exporter des cargaisons de cuivre brut alors que, depuis plusieurs années, les sociétés minières avaient été enjointes de disposer des concentrateurs pour les traiter avant exportation afin de leur conférer une valeur ajoutée et, ainsi, permettre à la RDC de profiter de ses ressources à leur meilleure valeur.

L’on rappelle, d’ailleurs, qu’à l’ex-Katanga, c’est Moïse Katumbi, alors Gouverneur, qui avait imposé cette mesure pour permettre à sa province d’accroitre ses recettes. Cela étant, on pourrait alors retourner la question pour savoir comment et pourquoi les camions de Katumbi ont participé à ce qui n’est pas loin d’une contrebande des produits miniers de la RDC. S’agissait-il d’une omission par rapport à la réglementation ou, tout simplement, d’une stratégie de provocation dans le genre «qui s’y frotte s’y pique » ?

Le faux attentat routier
Cette question ramène à l’observation de départ selon laquelle les opposants, ou ceux qui se réclament ainsi, ont pour stratégie de jouer à la victimisation par rapport au pouvoir pour s’attirer la commisération de l’opinion tant nationale qu’internationale. Et, comme dit toujours plus haut, Moïse Katumbi s’en délecte au point même d’en arriver à provoquer des incidents qui n’en sont pas. C’est le cas de cet accident de circulation qu’il a connu et qui est aujourd’hui présenté comme un attentat fomenté par le « pouvoir ». Personne, en effet, ne connaissait l’agenda de Katumbi le jour de son accident ni les itinéraires qu’il devait emprunter pour ses déplacements. Comment, dans ces conditions, organiser un attentat par la circulation routière sans attirer l’attention du public ?

Somme toute, les données disponibles indiquent que, dans le fond, c’est la société de transport de Katumbi qui devrait s’expliquer pour avoir transgressé la directive interdisant l’exportation des minerais bruts. Et si l’on doit lui infliger une sanction, elle devrait être sévère du simple fait que son propriétaire, Moïse Katumbi, était à l’origine de l’imposition de cette mesure et n’est donc pas censé l’ignorer.

[PDM]

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