Doit-on continuer à se comporter comme l’année 2016 était une année ordinaire ? Doit-on aussi continuer à se comporter comme s’il n’y avait aucun danger devant le pays ?
Jeudi 25 février-jeudi 3 mars 2016, voici sept jours passés depuis que le Secrétaire général des Nations unies a quitté le territoire rd congolais. Avant son départ du pays, Ban Ki-moon avait encouragé le Président Joseph Kabila à organiser le Dialogue politique avec tous les acteurs de la scène politique congolaise. Sept jours après cette recommandation, l’opinion ne voit rien venir. En tout cas, jusqu’à ce jours, il n’y a rien de concret qui augure la tenue effective de ce Forum. Pourtant, la survie de la nation en dépend.
Au sein de l’opinion dans les rues de Kinshasa, l’impatience monte. Les attentes se généralisent. Des interrogations se multiplient. " Qu’es-ce qu’on attend pour concrétiser l’appel du Secrétaire général de l’ONU ?" Voici donc la question qui résume tout. A tout le moins, cette préoccupation des Congolais demeure sans réponse claire jusqu’ici. A priori, le commun des mortels kinois serait tenté de croire que les conciliabules se poursuivent encore, tant la question sur la tenue du Dialogue ne fait pas encore l’unanimité au sein de la classe politique. A supposer que la raison soit celle-là, doit-on continuer indéfiniment avec ces tractations sans tenir compte du calendrier ?
Aussi paradoxale que parait la démarche, on semble privilégier l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs de nouvelles provinces issues du démembrement, en lieu et place du Dialogue politique. Faut-il être diplômé en Sciences politiques d’une grande Université d’Europe, pour comprendre que la fameuse élection des Gouverneurs et leurs adjoints n’est qu’un épiphénomène ? Faut-il inventer un nouveau lexique pour que la classe politique congolaise comprenne qu’entre la tenue effective du Dialogue et l’organisation des Gouverneurs et vice-gouverneurs de nouvelles provinces, les enjeux ne sont pas les mêmes ?
Par comparaison avec cette élection des Gouverneurs et vice-gouverneurs de nouvelles provinces à laquelle on semble accorder beaucoup plus d’attention, il y a plus important que ça. L’enjeu tourne autour de la problématique : " comment terminer l’année 2016, sans qu’il n’y ait de casses dans le pays ? ". C’est donc la réponse à cette question, non moins existentielle à la survie de la nation rd congolaise, qui devrait guider l’agir de la classe politique. En tout cas, il n’y a pas autre alternative qui ne soit le Dialogue, comme piste de solutions aux problèmes actuels du pays. Spécialement, l’Après-mandat de Joseph Kabila en décembre prochain.
Au-delà des divergences actuelles, Ban Ki-moon avait presque " signé " l’imprimatur. Foi à son message hyper médiatisé au terme de son séjour à Kinshasa. Malheureusement ! On continue à se comporter comme si 2016 était une année ordinaire. Ce qui n’est pas le cas. Qui pis est, on continue aussi à se comporter comme s’il n’y avait aucun danger devant le pays. Pourtant, la menace est bien réelle. Si on ne trouve pas de modus vivendi, le pays pourrait plonger dans une crise politique aux conséquences incalculables. Aux yeux de plus d’un analyste, le moment est donc venu pour parer au plus pressé.

EN TOUT CAS, PAS L’ELECTION DES GOUVERNEURS ET LEURS ADJOINTS

Combien de Kinois accordent la moindre attention à l’élection en vue des Gouv et vice-Gouv de nouvelles provinces du pays ? En tout cas, très peu. Un petit sondage suffit pour l’attester. De ce point de vue, il y a fort à parier que les attentes de la population sont ailleurs. Les Congolais n’attendent pas voir les patrons de nouvelles provinces. Bien au contraire. Les Congolais s’impatientent de voir la Commission électorale nationale indépendante, organiser les élections locales, urbaines et provinciales devant déboucher sur les sénatoriales, avant de chuter sur les législatives et la présidentielle. C’est cette chaîne d’élections qu’attendent les Congolais. Rien d’autre. Et compte tenu de l’enjeu de ces élections, on devrait y mettre du turbo. Car, au cas où le pays venait à faire naufrage, pas sûr qu’il y ait de survivants ! Ban Ki-moon étant la voix autorisée de la Communauté internationale, la classe politique est invitée à se ressaisir. Le temps n’étant plus devant nous, la balle se trouve désormais dans le camp du Raïs.
 Laurel KANKOLE
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