*L’arrêt de la Cour Constitutionnelle a demandé à la CENI d’évaluer l’ensemble du processus électoral, en toute impartialité et indépendance. Puis, le même arrêt l’enjoint d’organiser l’élection des Gouverneurs et Vice-gouverneurs avant toute autre élection. Nulle part, cet arrêt n’a demandé à la CENI de ne pas enrôler les Députés Provinciaux, ni les candidats aux postes de Gouverneurs et Vice-Gouverneurs. Or, à tout prendre, pour se conformer à la loi sur le Découpage territorial qui, en principe, constitue le soubassement de cette élection parce qu’il fallait parer à la carence née du démembrement de nouvelles provinces, il aurait été recommandable d’enrôler les Députés Provinciaux et les Candidats Gouverneurs. Deux raisons motivent l’argumentation des exégètes de l’ADECO dont la voix est portée, ici, par Stanis Luabeya Kamanji qui, au passage, demande à la CENI de ne pas violer cette loi sur le découpage territorial.
Ce qui donne matière à réflexion est qu’à en croire Jean-Pierre Kalamba, s’il faut bien analyser ses propos tenus, hier, lors d’un point de presse à la CENI, il fait, apparemment, dire à l’arrêt de la Cour constitutionnelle ce qu’il ne dit pas. Si cet arrêt avait exigé d’organiser cette élection, toutes affaires cessantes, la CENI aurait pu avoir raison. En l’absence de l’enrôlement d’électeurs que sont les Députés Provinciaux, l’usage des cartes, devenues caduques en raison du fait qu’elles leur avaient été délivrées, en leur temps, dans la configuration de onze provinces alors que maintenant, le démembrement, en a fait vingt-six dont vingt-et-une sont concernées par cette élection, est une entorse inadmissible. Normalement, certains de ces mêmes Députés Provinciaux qui, au terme de ce démembrement, ont changé de provinces, auraient dû être listés et enrôlés au nom de leurs nouvelles provinces, pour ne pas énerver la lettre et l’esprit de la loi sur le découpage territorial. Lorsque Kalamba Jean-Pierre fait allusion à l’obligation légale d’organiser cette élection de gouverneurs et de leurs Adjoints, le 26 mars prochain, sur pied de cet arrêt de la Cour Constitutionnelle, il occulte en quelque sorte le débat sur une question de fondement juridique liée notamment, à l’usage abusif des cartes électorales dépassées. Stanis Luabeya Kamanji, Porte-parole de l’ADECO, l’un des grands partis politiques en RDC et dont Jonas Mukamba Kadiata Nzemba est et demeure l’Autorité Morale, soutient mordicus que la CENI ferait mieux de reporter cette élection des Gouverneurs et Vice-Gouverneurs et, de trouver ne serait-ce qu’un petit temps, pour organiser un enrôlement partiel des Députés Provinciaux dont les anciennes provinces ont soit, disparu, soit changé de dénomination. Ceci ferait qu’on ne viole pas les prescrits de la loi sur le découpage territorial. A titre d’illustration, Luabeya demande pour quelle raison, l’on laisserait un Député Provincial aller voter au Tanganyika, Lualaba ou au Haut Lomami, avec sa première carte de 2006 ou de 2011 alors que celle-ci lui avait été délivrée, en son temps, au nom du Katanga dont il a perdu d’attaches, du fait du démembrement ?
LPM