La Résolution 2277 sur la situation politique et sécuritaire en République Démocratique du Congo, adoptée par le Conseil de Sécurité de l’ONU le mercredi 30 mars 2016, continue d’agiter le microcosme politique congolais. Alors que Kinshasa, par la voix de son ambassadeur aux Nations Unies, Gata, déclare en avoir pris acte, c’est une ambiance presque euphorique dans le camp des partis et regroupements politiques foncièrement opposés au « glissement », synonyme de la prolongation automatique du mandat de l’actuel Chef de l’Etat. Bien que le représentant de la RDC ait martelé que le gouvernement congolais s’emploie à tout mettre en œuvre en vue de l’organisation d’élections libres, démocratiques, transparentes et apaisées, d’aucuns pensent que cette fois, cet engagement découle des pressions onusiennes.

L’un des enseignements à tirer de la position de la communauté internationale est qu’elle vient de manifester un intérêt particulier non seulement pour la tenue de l’élection présidentielle cette année 2016 mais, en plus, que cette dernière puisse se dérouler dans la transparence et l’apaisement. Les observateurs notent que l’initiative
signée par la France, pays de conception de ladite Résolution, est de nature à bloquer sérieusement la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante), qui donne l’impression d’être engagée dans un schéma de
la recherche des contraintes techniques, financières et juridiques pour ne pas organiser le scrutin présidentiel dans le délai constitutionnel.

En effet, on n’a pas fini, dans les salons politiques de Kinshasa, de polémique au sujet du projet de cette institution d’appui à la démocratie, de solliciter l’avis de la Cour Constitutionnelle pour savoir si le report de l’élection présidentielle de quelques mois porterait ou non atteinte à la disposition de la Constitution qui réglemente ce scrutin.

La saisine de la Cour Constitutionnelle sans objet ?

A la lumière du message adressé par le Conseil de Sécurité aux autorités de Kinshasa, singulièrement en son point relatif au respect du délai constitutionnel pour l’organisation de l’élection présidentielle, l’on se demande si l’idée du président de la CENI, Corneille Nangaa, de saisir la Cour Constitutionnelle pour savoir si l’on peut « glisser » un peu, tient encore la route. A considérer le ton ferme de la Résolution 2277 à propos de la tenue du scrutin présidentiel, cette institution d’appui à la démocratie n’aurait plus d’autre alternative que d’aller droit au but, en demandant à qui de droit les moyens financiers requis pour la bonne conduire du processus électoral.

D’aucuns pensent qu’aussi bien le gouvernement congolais que la CENI vont désormais être tenus à l’œil par les Nations Unies, dans la gestion des questions politiques, techniques, juridiques et financières liées aux élections. La présidentielle est particulièrement ciblée afin qu’elle ne donne pas lieu à une prolongation.

En l’état actuel des choses, tout ce que l’on peut attendre de la CENI, c’est de jouer franc jeu dans les opérations préélectorales, électorales et post-électorales. Institution présumée apolitique et indépendante, elle devrait le démontrer maintenant ou jamais. L’inconnue de l’équation est de savoir de quel côté proviendraient les
velléités de rébellion contre les « grands » de notre planète.
Kimp
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