La marche de l’Opposition n’a pas connu une issue heureuse hier à Kinshasa. Et pour cause, les manifestants n’ont pas respecté l’itinéraire telle que tracée par l’autorité urbaine lors de la réunion tenue avec les ténors des partis et organismes concernés par ce mouvement. D’où l’intervention des agents de l’ordre au niveau de la Maison Schengen où une barricade a été érigée empêchant les militants de l’Opposition à atteindre la Place Mandela au centre ville. Ce qui a laissé place à un échange musclé avec les éléments de la Police. Situation qui a poussé ces derniers à recourir aux moyens classiques pour disperser la foule en débandade.

La marche a commencé aux environs de 11h30 hier jeudi matin avec un léger retard puisque le rassemblement était prévu à 10 heures devant les sièges des partis politiques qui longent l’avenue de l’enseignement dans la commune de Kasa-Vubu. On pouvait voir parmi les manifestants les militants des partis politiques, de l’Opposition, les membres des associations citoyennes, les étudiants... Les leaders des partis de l’Opposition, regroupés dans toutes ses plateformes en l’occurrence la Dynamique pour l’unité de l’Opposition, le G7, le Front citoyen ont répondu présent. Parmi ces têtes d’affiche de l’Opposition, Eve Bazaïba, Vital Kamerhe, Jean Lucien Busa, Martin Fayulu…
La marche est allée très vite et le convoi grossissant au fur et à mesure bien que les manifestants n’aient pas informés du changement d’itinéraire intervenu à la dernière minute. Ils ont marché selon l’ancien itinéraire convenu avec l’autorité provinciale se dirigeant vers l’avenue de Libération, ex 24 Novembre, pour déboucher sur la Maison Schengen. Les policiers étaient au bord des routes et laissaient passer les manifestants dans le calme, les militaires également.
Tout avait bien commencé. Des milliers des manifestants protestaient pacifiquement en scandant des chansons appelant le Président Kabila à quitter le pouvoir à la date du 20 décembre respectant le délai constitutionnel. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est la question du non-respect de l’itinéraire conformément aux décisions de dernière minute. Les éléments de la police avaient établi la première ligne au croisement de l’avenue de la Science et de la Libération, empêchant les manifestants de ne pas aller au-delà. Arrivés devant cette barrière de la PNC, les manifestants ont commencé à jeter des pierres et des bouteilles contre les agents de l’ordre. Face à cette pression, la police a répondu par des gaz à lacrymogènes. Ce qui a permis de disperser la foule sur fond d’interpellation de plusieurs manifestants.
Puis le convoi s’est approché de l’ex-avenue du 24 Novembre. Il y avait eu des difficultés, des discussions sur le tracé. " Les manifestants ont dépassé le cordon qui avait été imposé hier par le gouverneur de Kinshasa et donc la police était obligée d’intervenir ", lâche un commandant de la Police nationale congolaise (PNC). C’était devant la maison Schengen, presque à l’entrée du centre-ville qui était formellement interdit de toute manifestation.
Les forces de l’ordre ont utilisé les gaz lacrymogènes pour disperser les marcheurs " pour le non-respect du tracé ". En effet, les forces de l’ordre se sont retrouvées devant deux tendances, deux catégories de manifestants. La première catégorie est composée des marcheurs qui n’ont pas respecté l’itinéraire tracé par l’autorité politico-administrative. Et la deuxième catégorie, ce sont les manifestants qui ont essayé de respecter le tracé défini par l’autorité et, ceux qui ont été dispersés dans la première catégorie, se sont joints à la deuxième catégorie, la police était obligée de devoir utiliser les moyens classiques pour pouvoir les disperser.
Il y a eu des tirs de gaz lacrymogène, quelques jets de pierre également, au moment où les policiers et les manifestants se faisaient face. Et désormais, la procession est donc dispersé. Le cortège est réparti en petits groupes et semble se regrouper dans d’autres rues de la ville. Face à la police, les manifestants ont reculé et ont utilisé les avenues de Lingwala pour rejoindre l’avenue des Huileries. Une fois sur cette artère, ils ont été surpris par un autre bataillon de la police les empêchant d’atteindre le boulevard du 30 juin. Conséquence, retour à la case départ pour les manifestants, c’est-à-dire devant le siège des partis politiques d’opposition, sur l’avenue de l’Enseignement.
LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top