
*A Kinshasa, l’UNC Vital Kamerhe condamne le changement unilatéral et de nuit par le gouverneur de la ville de l’itinéraire négocié.
Quasiment toute la RDC était en ébullition hier, à la suite de l’appel aux marches pacifiques de l’Opposition dont la " Dynamique ", le G-7, l’UDPS, le "Front citoyen-2016 " et une frange importante de la Société civile. Des échauffourées entre les manifestants et la Police ont été légion.
Presque partout les marches pacifiques ont été brutalement réprimées par la Police sauf à Bukavu, capitale du Sud-Kivu où le gouverneur PPRD Marcellin Chissambo s’est particulièrement distingué en autorisant sans fioritures la tenue de cette manifestation pacifique. Chapeau bas.
A Kinshasa, la marche de l’Opposition était autorisée et un itinéraire négocié entre les organisateurs et l’Hôtel de ville allant du Boulevard Triomphal qui jouxte le Palais du peuple, siège du Parlement pour se terminer sur ex-24 Novembre qui héberge plusieurs Institutions universitaires. D’après les organisateurs, le gouverneur de la ville de Kinshasa aurait unilatéralement modifié ce tracé convenu entre les deux parties pour en fixer un autre à leur insu.
La conséquence est que dès l’entame de la marche, la foule s’est scindée en dichotomie sur deux trajets différents dont l’un n’était pas sur le tracé autorisé. On ne pouvait finalement s’attendre qu’à une confrontation entre les manifestants et la Police. Vital Kamerhe, le leader de l’UNC, l’un des partis politiques co-organisateurs de la manifestation fustige cette modification qu’il attribue au gouverneur de la ville André Kimbuta.
AUTORITE PROVINCIALE ET ORGANISATEURS ONT PREPARE EN SYMBIOSE LA MARCHE DE L’OPPOSITION
En tout état de cause, c’est à Kinshasa où les observateurs pouvaient s’attendre le moins à ce que la marche pacifique de l’Opposition se termine sur fond de dispersion. D’autant que les deux parties, autorité provinciale et organisateurs ont préparé en symbiose la marche pacifique de l’Opposition.
On s’explique alors très mal l’origine du quiproquo qui a créé inutilement la confusion au risque d’enregistrer des partes pour rien. A l’intérieur, on peut catégoriser en deux groupes les provinces dans lesquelles la marche était interdite. Lubumbashi dans le Haut- Katanga, Kisangani dans la Tshiopo, et Beni dans le Nord-Kivu, les marches, renseignent plusieurs radios captées hier à Kinshasa, ont été étouffées dans l’œuf par un impressionnant dispositif policier appuyé parfois par l’armée qui a quadrillé ces villes dès l’aube pour empêcher tout moindre rassemblement.
Certains manifestants qui ont tenté de braver ce dispositif ont été interpellés. A Goma, des médias présents dans la ville font état des affrontements entre les manifestants et la Police toute la journée avec un bilan lourd de deux morts dont un civil et un policier. A Mbandaka province de l’Equateur, la marche interdite a bien commencé et n’a été dispersée que lorsque les foules ont atteint le niveau de l’Hôtel de ville.
Des sources avancent que, des policiers n’ont pas utilisé comme ailleurs la grenade lacrymogène mais ont tiré en l’air à balles réelles. On apprend que trois de ces policiers ont été arrêtés sur ordre du commandant- de la PNC/ Equateur et sont déférés à l’Auditorat militaire.
CONFRONTATION ENTRE LA POLICE ET LES MANIFESTANTS QUI ONT PRIS D’ASSAUT LES RUES
A Bunia aussi on a connu une confrontation entre la Police et les manifestants qui ont pris d’assaut les rues de la ville pour battre en brèche l’interdiction de la marche pacifique. Partout où ces marches de l’Opposition ont eu lieu, le slogan scandé était le même, rejet de l’Arrêt de la Cour constitutionnelle et la fin de la mandature de Joseph Kabila à la date constitutionnelle, le 19 décembre 2016, élections ou pas élections.
Ces manifestants mobilisés pour la circonstance par l’Opposition ont montré leur détermination à faire respecter, coûte que coûte la Constitution du 18 Février dans son article 73 qui stipule que le scrutin pour le Président de la République est convoqué par la CENI 90 jours avant la fin du mandat du Président en fonction.