Les images du « Conclave de Bruxelles » ont montré dernièrement au monde entier une opposition congolaise apparemment soudée dans tous ses compartiments. « Pro » comme « anti-dialogue » se sont réunis autour d’Etienne Tshisekedi, président national de l’UDPS, qui s’est positionné en « Autorité morale » de cette famille politique. Deux constances se sont dégagées des résolutions : le refus du Dialogue convoqué par le Chef de l’Etat et l’attachement à un forum qui devrait avoir pour soubassement la Résolution 2277 du Conseil de Sécurité des l’ONU.



Mais, aussitôt que les lampions se sont éteints sur les assises de Bruxelles, des sons discordants ont commencé à se faire entendre çà et là. Certains « mandataires » ayant siégé à Bruxelles sont très mal vus au sein de leurs partis et regroupements politiques. Certains absents volontaires à la « messe » de la capitale belge se mettent à donner de la voix pour soupçonner les participants d’être de mèche avec le pouvoir. Les divergences d’approche de la rencontre de la capitale belge font craindre des fissures dans les rangs des partisans d’une nouvelle gouvernance au sommet de l’Etat congolais. La psychose du bal des chauves semble s’installer petit à petit.



Pour les nostalgiques des années CNS (Conférence Nationale Souveraine), il reste aux leaders de l’Opposition à relever les défis de leur cohésion et de leur fidélité aux engagements pris à Bruxelles en vue d’obtenir un dialogue à piloter par une co-médiation internationale (Nations Unies, Union Européenne, Union Africaine, Organisation Internationale de la Francophonie, SADC, USA). On n’a pas fini de se souvenir qu’à l’époque, les « taupes » de la Mouvance Présidentielle avaient réussi à infiltrer tous les rouages de l’Union Sacrée de l’Opposition, au point de faire croire que leur rupture avec Mobutu était irréversible.



Après avoir largement tiré profit de la « blanchisserie » des forces acquises au changement, elles s’étaient mises à retraverser nuitamment la rue, pour ensuite proclamer de nouveau, à visages découverts et en plein jour, leur fidélité au Président-Fondateur. Par conséquent, les sourires et les accolades enregistrés entre Opposants à Bruxelles sont loin, d’évacuer les doutes quant à la sincérité des rapports entre le leader de l’UDPS et ses nouveaux « alliés » politiques.



Les élections ne sont pas pour demain



Nombre d’opposants ont accouru à Bruxelles dans l’espoir de voir l’Opposition obtenir la tenue des élections présidentielle et législatives nationales en novembre 2016 mais aussi se placer en embuscade dans l’hypothèse d’une « Transition » à gérer par Etienne Tshisekedi, comme cela est consigné dans les textes finals des travaux de Bruxelles. Pourtant, les contraintes techniques (formation des agents de la CENI, déploiement des kits électoraux) et financières indiquent que le peuple congolais ne peut être conduit aux urnes avant dix-huit mois.



D’où, il va falloir tenir bon et s’armer de patience dans la lutte pour l’alternance démocratique pour espérer engranger des résultats. Mais si les calculs politiciens de partage des postes prennent le dessus sur le combat de la recherche d’une voie pacifique de sortie de crise et démocratique de changement de gouvernance au sommet de l’Etat, l’enthousiasme de certains risque de s’émousser rapidement.



Le chemin devant mener éventuellement à un changement de leadership national étant long et Tshisekedi ne voulant jamais brûler les étapes dans le processus de conquête pacifique et démocratique du pouvoir, il n’est pas certain que le pacte de l’unité et de la solidarité entre animateurs de l’Opposition, signé à Bruxelles, puisse rester inviolé. Le temps, encore une fois, se chargera, le moment venu, de fixer les Congolais de 2016 sur le remake ou non du bal des chauves vécu dans les années’ 90.

Par Kimp
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