"Les actes présumés de subornation de témoins de l’ex-vice président de la RDC Jean-Pierre Bemba et ses avocats montrent jusqu’où les accusés étaient disposés à aller pour cacher leur conduite illicite", a affirmé hier mardi 31 mai l’accusation de la CPI lors du premier jour des plaidoiries dans cette affaire. Jean-Pierre Bemba est de retour devant les juges de la CPI. Avec ses avocats Aimé Kilolo et Jean-Jacques Mangenda, ainsi que Fidèle Babala, un député du parti Mouvement de Libération du Congo (Mlc), ils sont accusés d’avoir " fabriqué " ou " présenté " à la Cour pénale internationale (CPI) des faux documents afin d’obtenir l’acquittement de Jean-Pierre Bemba dans son procès pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

JP Bemba et ses avocats auraient également, selon la procureure de la CPI, versé de l’argent à des témoins afin qu’ils donnent de faux témoignages. Un témoin de la défense est également poursuivi dans cette affaire. "Il y a, parmi les accusés, ceux qui ont agi pour essayer de corrompre et d’influencer, ceux qui ont payé et reçu des cadeaux, ceux à qui l’on a promis une réinstallation et une sécurité, ceux à qui l’on a demandé de mentir lors de leur déposition ", a déclaré un membre du bureau de la procureure, Kweku Vanderpuye. " L’ancien chef militaire Jean-Pierre Bemba avait beaucoup à perdre dans son procès : sa fierté, sa stature, sa réputation, son pouvoir politique, la possibilité d’une victoire lors des élections présidentielles, sa liberté ", a ajouté M. Vanderpuye.

" FAIRE UN WHISKY ", UN CODE POUR FAIRE UN VIREMENT
Selon l’accusation, huit témoins ont admis avoir menti alors que deux d’entre eux ont été payés quelques heures avant d’embarquer à destination de La Haye. Les instructions étaient données par téléphone à l’aide de codes : " faire un whisky ", par exemple, signifiait effectuer un transfert d’argent, selon la même source. Pour la défense, " Jean-Pierre Bemba n’a fait que ce que ceux qui se défendent sont en droit de faire ", a affirmé son avocate, Melinda Taylor, assurant que les preuves rassemblées par l’accusation n’était pas suffisantes. " Il n’y a rien d’illégal à indemniser les témoins, l’accusation le fait tout le temps ", a-t-elle ajouté.
Jean-Pierre Bemba a été reconnu coupable le 21 mars 2016 des crimes commis par sa milice en Centrafrique en 2002 et 2003, en vertu du principe de la responsabilité du commandant. Ce jugement était également le premier de la Cour à avoir condamné le recours au viol comme crime de guerre. L’accusation a demandé au minimum 25 ans de détention. L’ancien chef rebelle de la RDC a déjà passé huit ans en prison.
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