De présumés rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) ont tué « une trentaine de personnes. On vient de retrouver leurs corps » dans le quartier de Rwangoma, à la périphérie de Beni, a déclaré à l’AFP le lieutenant Mak Hazukay, porte-parole de l’armée. « La recherche de corps continue », a-t-il ajouté. Rebelles musulmans ougandais opposés au président ougandais Yoweri Museveni, les ADF sont présents dans l’est de la RDC depuis 1995.
Cette attaque a eu lieu 72 heures après une visite du président congolais, Joseph Kabila, dans la région où il a promis de tout mettre en œuvre pour « imposer » la paix et la sécurité.
On pouvait espérer que les responsables politiques prendraient alors la mesure des ambiguïtés de l’armée congolaise et réagiraient rapidement. Hélas, rien n’a été fait. Idem pour la Monusco. La mission de l’ONU au Congo est bien présente sur la zone, mais elle ne se limite le plus souvent que par une protection « statique », depuis des bases dont les troupes ne sortent que pour des patrouilles « limitées ».
Les pays contributeurs à la mission des casques donnent des consignes pour que ses troupes ne s’engagent pas dans « des opérations risquées. » La complexité de la structure des groupes armés, leurs accointances avec certains officiers de l’armée régulière et leurs ralliements avec d’autres groupes en fonction des circonstances, feront de cette région une poudrière inextricable tant que l’autorité de l’Etat ne sera pas rétablie. Le président congolais y joue sa crédibilité à quelques mois de la fin de son dernier mandat, qui s’achève en décembre 2016.
Cette version a été remise en cause par un récent rapport du Groupe d’étude sur le Congo de l’Université de New York, selon lequel les ADF portent effectivement une part très importante de responsabilité dans ces massacres, mais au côté d’autres éléments armés, parmi lesquels des soldats de l’armée régulière.
Avec AFP et Afrikarabia.com