*La conférence de presse conjointe des Nations Unies était animée par Félix Prosper Basse, porte-parole de la MONUSCO ; Aude Rossignol, Chargée de la Communication du PNUD, représentant le Groupe de Communication des Nations Unies (UNCG) ; et le Lieutenant-Colonel Serge Haag, porte-parole militaire de la MONUSCO, tous intervenant à partir de Kinshasa.

Question 1

Saidi Abasi/Mutaani FM & Amina News Blog (Goma) : Je pose ma question au chargé de communication [des questions] humanitaires. Je viens d’Aru où j’ai trouvé des Sud-Soudanais composés de femmes et d’enfants, mais leur situation est vraiment déplorable. Je ne sais pas s’il y a des mesures d’urgence, après les activités d’urgence menées par le HCR. Et ces réfugiés viennent du Soudan du Sud très fatigués. Des femmes et des enfants se retrouvent dans une situation compliquée.

[Est-ce] qu’il y a encore [quelque chose] pour [intervenir] en urgence pour ces femmes et enfants qui méritent un traitement un peu particulier ? Je ne sais pas ce que vous prévoyez par rapport à cette situation.

Porte-parole du HCR [Andreas Kirchhof]: Bonjour. Vous adressez un aspect de la situation des réfugiés sud-soudanais, celle du territoire d’Aru. Effectivement, le plus grand nombre de réfugiés enregistrés par le HCR et la Commission nationale pour les réfugiés, se trouve en territoire d’Aru, dans la province de l’Ituri.

Maintenant en termes de réponse, il y a un site pour les réfugiés qui est à Biringi, éloigné de la frontière. On a identifié ce site ensemble avec les autorités et les communautés locales qui vivent ensemble avec les réfugiés.

On encourage tous les réfugiés à s’installer dans ce site aussi pour leur propre sécurité. Il y a encore beaucoup de réfugiés qui sont installés vers la frontière avec le Soudan du Sud, pas loin de zones de combats.

Et actuellement, il y a plus de 800 réfugiés qui sont au site de Biringi. Il y a tous les services pour les réfugiés, comme la santé, on va aussi intégrer les enfants dans le système d’éducation congolais.

Donc, il faut que plus de réfugiés entreprennent leur transfert vers le site de Biringi.

Question 2

Victor Bigati/Breaking Up (Goma) : Mon Colonel, j’ai une question à vous poser concernant un général autoproclamé, Kapolele, qui est d’accord pour traquer les éléments de l’ADF. Est-ce possible que vous et les FARDC, traquez les éléments de l’ADF, et que lui a des preuves concernant ceux qui sont en train de tuer les gens à Beni, est-ce qu’il y a moyen de coaliser avec ce général autoproclamé Kapolele ?

Porte-parole militaire de la MONUSCO [Lt-Colonel Serge Haag] : Merci pour la question. En fait, la coalition entre une force ennemie et les forces de défense et de sécurité, et la MONUSCO, je crois que c’est ce que vous semblez dire, je crois que c’est bien la question. Ce n’est pas dans un schéma classique d’opération ou de tactique qu’on conçoit. On est déjà engagée dans une logique, dans une dynamique de neutralisation de la force ennemie. On n’est pas sur un théâtre de négociation avec une force ennemie.

Mais notre mission, c’est de neutraliser les forces ennemies en collaboration avec les FARDC. Si vous posez la question de savoir comment se passe la collaboration avec les FARDC, [ça] c’est une autre question.

Porte-parole de la MONUSCO [Félix Prosper Basse] : Merci mon Colonel, je vais juste prendre la deuxième partie de la question, parce que vous semblez ici faire la promotion, encore en 2017, des groupes Mayi-Mayi qui doivent émerger çà et là.

Je pense qu’il faudra qu’on s’entende très bien. Il y a des forces de défense et de sécurité de la République démocratique du Congo qui ont en charge la protection des populations, mais aussi [le devoir d’] assurer [la sécurité de] l’intégrité du territoire national.

Vous l’avez dit vous-même, ce général autoproclamé, ce qui fait d’abord que ce n’est pas sérieux. On ne s’autoproclame pas « général » dans une armée régulière. Donc si ce général autoproclamé veut bien apporter sa contribution, je pense qu’il est tout à fait libre d’intégrer les forces armées de la République démocratique du Congo, mais il n’est pas question que nous soyons là à encourager la prolifération des groupes armés Mayi-Mayi ayant des intentions initiales qui seraient louables.

Nous avons vu comment ça s’est terminé, ces histoires avec les Mayi-Mayi, qui au début avaient des intentions louables de défense du territoire, des populations et de la communauté. Et nous voyons tous aujourd’hui que c’est devenu une menace sécuritaire sérieuse.

Et que ces gens qui portent des armes de manière illégale doivent être neutralisés, mis hors d’état de nuire, parce qu’ils contribuent beaucoup plus à faire souffrir les populations, qu’à les défendre.

Donc je pense que les forces de défense et de sécurité de la République démocratique du Congo font un excellent boulot, appuyées par la MONUSCO. Et je pense que ce général-là devrait normalement rendre les armes et puis se mettre à la disposition des autorités congolaises.

Donc voilà ce que nous pouvons dire, nous ne sommes pas là pour encourager la création des milices ou des groupes Mayi-Mayi çà et là.

Question 3

Helvira Phanzu/Radio Télévision La Louange : Mon Colonel, dans une déclaration rendue publique lundi dernier, un centre d’étude pour la promotion de la paix et des droits humains avait remis en cause certains éléments du rapport du groupe d’experts des Nations Unies sur la République démocratique du Congo. Cette ONG avait demandé également au groupe d’experts de l’ONU de rappeler au Conseil de sécurité de l’ONU, la nécessité de renforcer ou de reconfigurer la Brigade d’intervention de la Mission onusienne. Je voulais juste savoir la réaction de la MONUSCO par rapport à cette déclaration.

Porte-parole de la MONUSCO [Félix Prosper Basse] : Oui merci. D’abord, je ne sais pas de quel rapport vous parlez exactement, si c’est le tout dernier qui a trait à l’implication de certains officiers congolais dans le trafic d’or. Si c’est de ce rapport que vous parlez ou d’un autre rapport, il faudra le préciser.

D’abord, il faudra comprendre que le Groupe d’Experts est une entité tout à fait indépendante qui rend compte au comité des sanctions des Nations Unies des différentes enquêtes qui ont été menées sur le terrain, et c’est à partir de ce moment que des décisions sont prises au niveau des Nations Unies concernant ces rapports.

Maintenant que ces rapports soient commentés ou que ces rapports fassent l’objet de remarques ou en tout cas, d’apport ou d’approche différente que celle des experts, je pense que c’est tout à fait normal, ce qui traduit d’ailleurs la dynamique qui existe entre les différents acteurs qui analysent ou qui apportent leurs commentaires pour enrichir la discussion. Mais toujours est-il que ce rapport a été établi, c’est d’abord un draft qui a été lâché.

Ce centre, le CEPADO, c’est bien ça ? Le CEPADO est une structure normale qui fonctionne, qui joue son rôle de sentinelle, qui sonne l’alarme chaque fois que de besoin, ceci est une évidence. Mais je pense que restructurer la Brigade d’intervention ne doit pas faire partie des compétences intrinsèques du CEPADO, parce que je ne sais pas s’il y a des experts militaires au sein du CEPADO pour analyser et pouvoir apporter des correctifs dans la façon de travailler de la Brigade d’intervention.

Mais toujours est-il que, oui, ils ont le droit de formuler leurs remarques, leurs commentaires. Mais nous, au niveau de la MONUSCO, beaucoup de mesures ont été prises pour, non seulement revoir la Force [de la MONUSCO] dans sa fonctionnalité, dans son organisation pour lui donner un peu plus de mobilité, la rendre plus agile, afin de travailler en étroite collaboration avec les FARDC pour des résultats probants. La pression qui est mise sur les groupes armés est encore palpable.

Et nous pouvons à ce jour, dire que des efforts significatifs sont en train d’être faits par les FARDC soutenues par la MONUSCO. Et c’est dans cette optique que nous avons décidé de nous inscrire pour l’année 2017. Donc, voilà ce que je peux vous dire à ce sujet.

Question 4

Guy Wolume/RTNC 2 : Aude Rossignol, ma question vous est adressée. Face à la recrudescence des épidémies qui frappent actuellement la RDC, est-ce que la réponse des agences onusiennes habilitées se limitent-elles simplement à combattre les causes par le vaccin ? Alors, pourquoi ne combattez-vous pas d’abord l’origine et les causes de ces épidémies ou virus ? Y a-t-il déjà un plan de contingence pour 2017 ?

Chargée de la Communication du PNUD, représentant le Groupe de Communication des Nations Unies [Aude Rossignol] : Au niveau des origines et des causes, les agences et des programmes des Nations Unies qui travaillent dans le secteur de la santé ont évidemment leur plan-programme et mettent en place des programmes de développement pour lutter contre l’extrême pauvreté qui est un facteur de déclenchement des maladies.

Maintenant pour les questions plus précises, je vais retourner la question vers nos collègues d’OCHA et de l’OMS, qui pourront vous apporter un peu plus de complément. Je ne sais pas Yvon, si tu veux ajouter [quelque chose] au niveau de ce que fait OCHA ?

Chargé de l’Information publique d’OCHA [Yvon Edoumou] : En termes de santé, il y a deux choses qu’il faut comprendre, c’est que les agences qui sont dans l’humanitaire en fait, elles sont là pour apporter des solutions immédiates, concrètes à des épidémies, à des maladies qui peuvent survenir dans le pays.

Les questions de racines, de sources de ces récurrentes épidémies ne sont pas forcément abordées par certaines agences humanitaires, mais plus par les agences de développement et évidemment notamment par le gouvernement congolais.

Comme Aude le disait, à la base de ces épidémies, peu importe l’épidémie, peu importe la province, il y a des manquements, il y a des faiblesses structurelles, socio-économiques qui favorisent en fait l’éclosion de ces maladies-là.

Question 5

Samy Shamaba/Congo 26 (Goma) : Ma question, c’est une question de curiosité par rapport au plan humanitaire, j’aimerais savoir quel est le coût du budget pour 2017 ?

Chargé de l’Information publique d’OCHA [Yvon Edoumou] : Pour 2017 ? Alors, je vais vous décevoir parce qu’effectivement nous sommes en train de travailler là-dessus, je ne vais pas le dévoiler ici.

Mais vous serez invités comme on le fait chaque année, au lancement du plan qui se fera d’ici au mois de février.

Par contre, je peux quand même partager avec vous sur les chiffres de 2016. Donc, en 2016 en fait, le budget du plan humanitaire s’élevait à près de 690 millions de dollars. Et sur ce montant-là, on avoisine à peu près 60-65% d’argent qui a été récolté pour mener les actions qu’on a pu mener durant les douze mois écoulés.

Question 6

Patrick Félix Abely/RTVS 1 & Le Grand Kivu (Goma) : Je vais poser cette question à madame chargée des affaires humanitaires. La ville de Kindu a été récemment attaquée par des épidémies : la rougeole, le choléra. Est-ce que nous pouvons savoir le plan de sortie ou de contingence pour cette population sinistrée, surtout celle de la commune d’Alungoli, à Kindu ?

Chargée de la Communication du PNUD, représentant le Groupe de Communication des Nations Unies [Aude Rossignol] : Merci. La question est bien notée. Pour la réponse, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine. Je vais contacter les collègues en charge des questions de santé, l’OMS. A mois qu’OCHA et HCR aient des compliments aujourd’hui.

Question 7

Albert Omba/Numerica TV : Je voudrais monsieur Félix Basse, le porte-parole de la MONUSCO, vous prier de bien vouloir nous présenter le bilan des activités de la MONUSCO pendant l’année qui vient de s’écouler, tout en soulignant aussi les tractations politiques qui évoluent au niveau de la CENCO, et votre position à ce sujet ?

Porte-parole de le MONUSCO [Félix Prosper Basse] : En fait, je ne sais pas si vous voulez un bilan tout de suite, parce que le temps qui nous reste pour couvrir cette conférence de presse prendra tout, parce qu’il s’agira là de parler de développement politique, de développement sécuritaire, ça pourrait nous prendre du temps.

Maintenant vous me poser une question un peu plus directe qui est : quelle est la position de la MONUSCO par rapport aux tractations politiques du centre interdiocésain ?

Je pense d’ailleurs que le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies s’est exprimé à ce sujet, mais aussi le Secrétaire général des Nations Unies, ainsi que plusieurs autres partenaires et amis du Congo, que ce soit l’Union européenne, que ce soient d’autres entités internationales, se sont toutes exprimées pour marquer leur satisfaction par rapport à ce pas significatif qui a été déjà fait dans le bon sens par les acteurs politiques, et je pense que leurs responsabilités et aussi les actes qui ont été posés sont quand même d’un courage qu’il faut ici souligner.

Evidemment, certaines discussions se poursuivent en interne pour voir quels sont les arrangements techniques qui pourraient être mis en place pour que cet accord puisse aller de l’avant.

Ce qu’il faut aussi souligner, c’est que cet accord permet dans un futur très proche, la mise en place d’un gouvernement de transition si toutefois les discussions aboutissent, mais aussi cet accord

permettra au moins à tous les acteurs de se parler, d’échanger et de mettre sur la table leurs divergences, afin de voir quelles sont les voies et moyens pour les aplanir.

Donc, au niveau de la MONUSCO, nous nous félicitons de cet accord qui a été signé, qui a bien sûr été l’objet de compromis, mais nous interpellons aussi les acteurs politiques et tous ceux qui sont engagés dans ce processus, de faire de sorte que très rapidement les conclusions qui sont consignées dans cet accord puissent voir leur mise en oeuvre le plus rapidement possible, afin que les délais qui ont été aussi exprimés dans cet accord concernant la tenue prochaine des élections, que ces délais puissent être respectés conformément à la volonté du peuple congolais et des signataires de cet accord. C’est ce que je peux vous dire.

Question 8

Roger Marley Lukunga/Le Pari : Je reviens encore sur le dossier de l’accord. Depuis la Saint-Sylvestre, l’accord politique de la CENCO sauvegarde la paix en République démocratique du Congo. Maintenant de votre côté à la MONUSCO, avez-vous ébauché un plan solide pour soutenir [du point de vue] sécuritaire cette paix, afin qu’elle ne connaisse pas de failles ?

Porte-parole de la MONUSCO [Félix Prosper Basse] : Evidemment que nous nous sommes inscrits dans le soutien de cet accord depuis le début. A l’entame du dialogue déjà de la cité de l’Union africaine, où à plusieurs reprises nous avions réitéré nos appels à tous les acteurs congolais pour qu’ils puissent prendre part à ce dialogue, parce que nous estimions que le dialogue était la voie incontournable, la voie royale pour avoir des élections futures apaisées.

Evidemment aujourd’hui, compte tenu des pas significatifs que je viens de souligner, qui ont été faits dans le sens justement de la recherche d’un accord, je pense tout simplement que la MONUSCO ainsi que les Nations Unies et les autres partenaires qui se sont déjà félicités de la conclusion de ces pourparlers, pousseront beaucoup plus loin leurs soutiens, continuerons aussi à faire de sorte que les choses puissent se passer de la manière la plus normale.

Toutefois, il faut aussi rappeler aux Congolais que cet accord est le fruit de compromis entre Congolais, et que les partenaires qui sont là, sont là pour appuyer les décisions qui seront prises de la manière la plus inclusive par les Congolais eux-mêmes. Ça, c’est qu’il faudra préciser.

Deuxièmement au plan sécuritaire encore comme vous l’avez dit, comment est-ce que la MONUSCO soutiendrait au plan sécuritaire cet accord ? Je pense qu’il faut mettre tout ça dans un ensemble, ça veut dire une approche beaucoup plus holistique, parce que la MONUSCO n’est pas chargée de la sécurisation, que ce soit de personnes, que ce soit de l’intégrité territoriale, c’est une responsabilité souveraine qui revient aux forces de défense et de sécurité congolaises que nous appuyons.

Nous serons à côté de ces forces s’il faut assurer une sécurisation éventuelle du processus. Nous mettrons tout en oeuvre pour soutenir, accompagner, mais aussi formuler nos préoccupations si besoin

était, mais aussi formuler nos conseils pour que les Congolais puissent se retrouver et aller vers l’essentiel, l’essentiel c’est quoi ? C’est le bonheur des populations congolaises.

Question 9

Guylain Balume/Africa Connection & Gouvernance Plus (Goma) : Ma question est de savoir, est-ce que la résolution 2277 a-t-elle réussi au moment où les élections ne se sont pas tenues dans le mandat ? Mais également il y a des massacres répétitifs dans le territoire de Beni ?

Porte-parole de la MONUSCO [Félix Prosper Basse] : Votre question est un peu alambiquée, parce que : ‘’si la résolution 2277 a réussi’’ ?

Je pense que vous n’avez pas bien compris quel est l’objet ou l’objectif d’une telle résolution. La résolution est une feuille de route qui est donnée à la mission des Nations Unies, particulièrement celle qui est là, donc la MONUSCO, pour conduire et mener des activités pendant toute la durée de cette résolution, qui généralement dure un an.

Nous allons éventuellement vers le vote d’une nouvelle résolution au mois de mars, éventuellement, parce que c’était au mois de mars je pense bien si mes souvenirs sont exacts, que la résolution 2277 avait été adoptée par le Conseil de sécurité des Nations Unies.

Oui, je pense que la résolution est très claire, elle définit un cadre dans lequel la MONUSCO évolue, elle définit aussi un cadre dans lequel, je pense, les autorités congolaises se sont inscrites, que ce soient les acteurs politiques, que ceux de la société civile, puisque la résolution 2277 est régulièrement convoquée au-devant de la scène, au-devant des pourparlers politiques, au-devant des activités politiques qui sont menées pour demander une conformité.

Parce que la résolution 2277 aussi a tenu compte de la Constitution du Congo, qui permet à la MONUSCO de soutenir les activités des autorités congolaises, de soutenir les populations congolaises, justement en conformité avec la Constitution de la RDC.

Oui, maintenant vous parlez de l’insécurité qui est un peu observée dans le territoire de Beni, peut-être que le Colonel pourra me compléter plus tard, oui il y a effectivement certaines tueries qui sont enregistrées encore çà et là dans le territoire de Beni particulièrement, mais aujourd’hui nous avons vu aussi qu’il y a une forme de basculement vers le territoire de Lubero, particulièrement aux alentours de Butembo, etc. Nous avons vu qu’il y a eu des tueries à Bwalanda, à Luhanga, etc. C’est vrai.

Et tous les acteurs militaires, que ce soit la Force de la MONUSCO, que ce soient les FARDC sont sur le terrain et travaillent d’arrache-pied, pour neutraliser ces groupes armés.

Récemment encore, je pense que le Colonel l’a indiqué lorsqu’il faisait le survol de la situation sécuritaire dans le territoire de Beni, il a bel et bien indiqué une opération qui a été lancée avec les

FARDC au niveau de ‘’Allspice camp’’, et qui a permis aux hélicoptères de la MONUSCO, mais aussi aux troupes de la MONUSCO, d’appuyer l’action des FARDC sur le terrain.

Donc, voilà globalement ce que je peux vous dire sur ces tueries qui sont observées aussi çà et là, qui sont difficiles à freiner, compte tenu justement de la dimension du territoire, mais compte tenu aussi de l’impraticabilité de certains endroits, où nous avons du mal aussi à avoir une présence de manière régulière.

Question 10

Sonia Rolley/RFI : C’était à propos de Kananga, vous avez parlé d’un déploiement de Casques bleus là-bas pour protéger les civils. Je crois que la semaine dernière les bilans font état de vingt-huit à cent morts, selon que c’est le bilan du gouvernement ou de l’opposition.

Et la deuxième chose c’est que, la chef de communication de l’Equipe-pays a parlé de craintes par rapport au fait que la RDC devienne une base arrière pour la rébellion sud-soudanaise, et je voudrais savoir en gros qu’est-ce qui motivait ses craintes, est-ce qu’il y a vraiment beaucoup d’hommes en armes qui sont en train de traverser sur le sol congolais à l’heure actuelle ?

Porte-parole de la MONUSCO [Félix Prosper Basse] : Oui, vous avez parfaitement raison de soulever la question de Kananga, où nous avons vu depuis un certain temps une recrudescence de la violence enregistrée, ou en tout cas menée par les éléments d’un chef coutumier qui a été tué au mois d’août, il s’agit de la milice Kamuina Nsapu, qui depuis un certain temps mène certaines activités dans ce territoire.

Oui, nous avons vu aussi que beaucoup de gens ont perdu la vie à cause de ces attaques répétées de la milice Kamuina Nsapu, et nous avons aussi enregistré beaucoup de déplacements des populations, ce qui est évidemment une préoccupation majeure aussi bien pour la MONUSCO, les autorités congolaises, mais aussi pour les agences du système des Nations Unies qui s’occupent de ce domaine, de ce volet humanitaire.

Evidemment, les Forces armées de la République démocratique du Congo continuent leurs opérations contre cette milice Kamuina Nsapu dans cette région particulièrement entre Tshikapa et les autres localités de cette province : Tshimbulu etc. Mais la MONUSCO au-delà des actions qui ont été prises, pour non seulement soutenir les autorités provinciales, les autorités locales dans la recherche d’une coexistence pacifique, parce que nous pensons aussi qu’il faut des interventions autres que des interventions armées, pour sensibiliser, recueillir un peu ce qui se passe dans cette région-là et mettre en place des mécanismes qui permettent de juguler cette violence ou en tout cas d’y mettre un terme.

C’est dans ce cadre-là que la MONUSCO a effectivement déployé des hommes dans cette province, environs une centaine de Casques bleus onusiens pour contribuer à restaurer la paix dans cette région-là aux côtés des Forces armées de la République démocratique du Congo.

Maintenant, concernant votre deuxième question qui a trait à l’impact négatif que suscite la présence des Sud-Soudanais dans cette région.

Je pense qu’il faut d’abord faire la différence ; il y a des réfugiés sud-soudanais qui sont des civils, qui ne sont pas en armes, qui sont pris en compte par les agences des Nations Unies dans le cadre de l’assistance humanitaire qui leur est due.

Il y a aussi l’autre aspect, la présence des Sud-Soudanais et nous avons eu à en débattre ici en long, en large et en travers, concernant d’abord l’entrée de Riek Machar et de ses hommes en RDC, les actions qui ont été menées par la MONUSCO dans le cadre de l’assistance qu’il fallait donner à ces gens dans le parc national de la Garamba, l’extraction et les soins médicaux qui leur ont été prodigués, mais aussi le cantonnement et la prise en charge qui est aujourd’hui faite par la MONUSCO dans le cadre justement de l’assistance à cette présence sud-soudanaise en RDC aussi bien à Bunia, à Dungu qu’à Munigi, dans la région de Goma.

Oui, depuis un certain temps ça pose problème. Parce que même au sein des réfugiés, il a été noté la présence de certains éléments armés. Ce qui pose un problème bien sûr et empêche les agences de faire correctement leur travail.

Parce qu’il faut d’abord désarmer ces gens-là. Mais aussi nous avons observé dans la région de Yambio non seulement une présence assez inquiétante de nouveaux réfugiés qui sont dans cette région, mais aussi la présence de certains éléments armés a été effectivement rapportée ces derniers temps et les FARDC sont sur le terrain, la preuve ils en ont capturé certains ces derniers temps. Il faudra les neutraliser et mettre un terme à cette menace qui pourrait éventuellement provoquer des conséquences beaucoup plus dramatiques qu’on ne le pense. Vous savez, les actions qui pourraient être prises de l’autre côté de la frontière, ne sont pas à négliger, c’est d’ailleurs pour ça que le HCR a pris la résolution de relocaliser tous ces réfugiés au-delà de la limite frontalière où ils sont installés, pour mieux les sécuriser.

Donc vous avez raison, c’est une préoccupation majeure, mais je ne pense pas qu’elle soit une base arrière dans l’immédiat pour les éléments armés sud-soudanais, parce que les FARDC sont sur le terrain et font leur travail.

Question 11

Laetitia Masela/RTNC 2 : Je pose ma question au nouveau porte-parole militaire de la MONUSCO, il a parlé tout à l’heure des inondations qui ont eu lieu au Kongo Central et des pertes en vies humaines. J’aimerais savoir l’appui des Nations Unies par rapport à ces sinistrés au Kongo Central.

Porte-parole de la MONUSCO [Félix Prosper Basse] : Je pense que vous vous êtes trompé d’interlocuteur, c’est plutôt ma collègue Aude qui a donné cette information. Aude vous avez le micro.

Chargée de la Communication du PNUD, représentant le Groupe de Communication des Nations Unies [Aude Rossignol] : Donc, c’est une information qui a été partagée par OCHA. Il y a déjà une série de choses qui a été mise en place en collaboration avec le gouvernorat de la province. Peut-être Yvon pourra donner plus de détails après, mais j’avais cité tout à l’heure un premier apport en vivres et articles ménagers et en appui pour la relocalisation des personnes sinistrées, médicaments et vivres.

Je ne sais pas Yvon s’il y a de choses supplémentaires que ce qui a été dit tout à l’heure ?

Chargé de l’Information publique d’OCHA [Yvon Edoumou] : Je pense qu’au-delà de ce que tu viens de dire Aude, il faut juste comprendre que cet appui qui a été donné depuis quelques jours par les agences qui sont présentes à Boma est assez minime par rapport aux besoins de toutes ces personnes.

On parle de 24.000 personnes qui ont été sinistrées, comme on l’a dit tout à l’heure, le gouverneur avec le comité de crise qu’il a instauré, estiment qu’ils ont besoin de plus de 2 millions de dollars pour des actions urgentes et aussi pour des actions dans le plus long terme.

Donc voilà, il y a encore beaucoup de travail à faire et le gouverneur et les agences qui sont présentes à Boma essayent de frapper à toutes les portes afin de pouvoir recueillir l’aide nécessaire pour ces personnes.

Question 12

Alain Botoko/Indépendant : Je voulais une petite précision monsieur Basse, si vous voulez, parce qu’il y a toujours un plan B qui est surement cité par la CENCO. Est-ce que si ce plan A de l’accord n’est pas appliqué, est-ce que vous êtes prêts à accompagner ce plan B ? Et selon les dernières indiscrétions que nous avons, c’est probablement la mise sous tutelle de la RDC ? Est-ce que vous êtes prêt à accompagner ce plan-là ?

Porte-parole de la MONUSCO [Félix Prosper Basse] : C’est vous qui parlez de plan B, je ne connais pas la quintessence de ce plan B, donc nous ne pouvons pas soutenir ce que nous ne connaissons pas. Et je pense qu’aujourd’hui tout est sous de bons auspices, je pense qu’aujourd’hui le train est en marche, évidemment il y a des correctifs et des réaménagements à apporter durant ce parcours-là. Mais je ne pense pas que l’heure soit à un plan B inconnu que vous seul connaissez.

Question 13

Symphorien Katumba/L’Explorateur : J’ai une préoccupation à l’intention du porte-parole Felix Basse. L’accord inclusif du 31 décembre 2016, par le biais des bons offices de la CENCO, un processus dont la MONUSCO fait partie. Quel rôle majeur que la MONUSCO joue en termes de suivi et de garde-fou ?

Porte-parole de la MONUSCO [Felix Prosper Basse] : D’abord il faudra préciser que la MONUSCO n’a pas pris part aux discussions du centre interdiocésain. Ces pourparlers concernaient les acteurs politiques congolais qui se sont tous mis autour d’une table, et je saisis d’ailleurs cette occasion pour non seulement féliciter, mais remercier tous les efforts qui ont été menés par la CENCO pour amener tous les acteurs politiques autour d’une table, mais aussi féliciter ces acteurs politiques qui ont fait preuve de courage et qui ont pris des responsabilités historiques devant la nation congolaise, pour qu’on puisse aller vers une période de transition qui nous mène vers des élections libres, crédibles et transparentes.

Maintenant vous parlez de la garantie. La MONUSCO n’est pas garante de cet accord, mais notre disponibilité et notre détermination à accompagner ce processus sont sans équivoque, parce que nous avons exprimé notre satisfaction à l’issue de la conclusion de cet accord le 31 décembre dernier, et nous sommes prêts à poursuivre nos efforts à accompagner le processus, si besoin était, et nous sommes toujours dans cette dynamique-là.

Nous ne le faisons pas seuls, il faut aussi reconnaître que certains acteurs, mêmes extérieurs à la RDC qui sont dans la sous-région aussi, contribuent à aplanir toutes les divergences mais aussi d’autres amis de la RDC se sont tous impliqués avec bien sûr le soutien de la population congolaise qui jusqu’à présent estime tout simplement qu’elle a besoin de paix, et c’est dans ce cadre-là que les acteurs politiques, la société civile, la CENCO se sont tous inscrits pour que puisse prévaloir la paix de manière durable en République démocratique du Congo.

C’est donc sur ces termes que nous mettons fin à cette conférence de presse, tout en vous renouvelant nos meilleurs vœux de bonne et heureuse année. Merci d’avoir été en notre compagnie, à mercredi prochain.
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